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jeudi 4 mars 2021 à 05:25

Un bilan des soldes plus que mitigé pour les commerçants

  Des professionnels qui appellent l’État à revoir les modalités d'accès au fonds de solidarité



 



 

 

Les soldes d’hiver de cette année 2021 viennent de s’achever avec leur lot d’incertitudes : un début de soldes décalés de deux semaines et un prolongement de deux semaines.

 

Marc Sanchez, secrétaire général du Syndicat des Indépendants (SDI), déclarait au sujet du bilan des soldes pour les petits commerçants : « Tous secteurs confondus, on est sur une perte globale de chiffre d’affaires de 20 à 30 %. Beaucoup de commerçants se retrouvent avec du stock sur les bras, une trésorerie qui s’est encore détériorée et des dettes qui s’accumulent. Et ce n’est pas fini ; il y a encore de grosses incertitudes qui pèsent sur les prochains jours, les prochaines semaines autour d’un confinement. La situation devient catastrophique pour certains, au point de se demander si une procédure de sauvegarde ne serait pas la solution. »

 

Jean-Guilhem Darré, délégué général du syndicat des indépendants (SDI) tire un bilan clairement mitigé des soldes de cette saison hivernale : « Cela s’est mal passé. »

Outre la perte de 20 à 30% de chiffres d’affaires par rapport à l’exercice de l’année dernière, des stocks se sont accumulés. Les commerçants comptaient sur ces mois de janvier et février pour les écouler et se rattraper après le confinement de cet automne et un mois de décembre décevant.

Le couvre-feu à 18h est loin d’arranger les choses, explique Jean-Guilhem Darré : « La clientèle sortant du bureau n’a pas pu venir. Et les réunions festives et familiales sont finies. A cela s’ajoute une tendance de fond avec des périodes de promotion, d’anniversaire réalisées en amont des soldes ou encore le black friday. Quand on arrive en janvier, le pouvoir d’achat est moins important. »

 

Et une explosion du e-commerce

 

En parallèle de cela, le télétravail s’est fortement développé. Les personnes sortent moins.

« On a vu une explosion du e-commerce qui a augmenté de 40%. C’est un report de consommation. » indique le délégué général du SDI.

 

Pour autant, il reconnaît les tentatives de revitalisation du commerce. Les résultats sont loin d’être là. Et l’une des solutions pour les petits commerces est de développer d’autres possibilités de distribution : site internet, click and collect etc. Selon Jean-Guilhem Darré, cela vient assurer une complémentarité au commerçant, lequel connaît bien ses clients et peut ainsi les conseiller à distance.

 

Ces tentatives de revitaliser le commerce de proximité sont nombreuses en France. Qu’elles soient portées par l’association locale de commerçants, le département ou la Région.

 

« Toutes les initiatives sont bonnes à prendre : livraison, commander par internet ou réserver le produit. Il faudrait que les acteurs arrivent à se coordonner. Par ailleurs, un site, il faut savoir le faire vivre, l’animer » explique Jean-Guilhem Darré.

Le e-commerce est tellement en vogue que beaucoup de créations d’entreprises se font dans ce secteur. « Il y a une prise de conscience et une accélération. Cela peut apporter quelque chose de positif. Les commerces de proximité permettent de répondre de manière personnalisée. Cela ne s’oppose donc pas pour le client. » poursuit Jean-Guilhem Darré.

 

Les commerçants ont besoin d’une nouvelle trésorerie

 

Aujourd’hui face au bilan plus que mitigé des soldes d’hiver de cette année, les représentants des petits commerçants ont déposé une proposition auprès du ministère des PME. Ils souhaitent pouvoir au travers du fonds de solidarité actuel compenser les stocks invendus. Cette proposition déposée lundi est en cours de travail. Les représentants des commerçants devraient recevoir une proposition concrète d’ici 15 jours.

Le couvre-feu a un impact sur les commerces de proximité. « On ne peut pas accueillir le public. Rien n’est proposé pour ces professionnels. Pour avoir accès au fonds de solidarité, il faut avoir une perte de 50%, pas 20 ou 30%. La trésorerie a bien disparu à présent » indique Jean-Guilhem Darré.

 

Avant de poursuivre : « On tire la sonnette d’alarme pour que les commerçants y aient accès à partir de 20% de pertes. En 2019, plusieurs actions ont été mises en place comme Action Cœur de ville par exemple. Le gouvernement voulait redynamiser tout cela. Ce sont 4 à 5 milliards d’euros qui ont été mis sur la table. Si on ne soutient pas le commerce local maintenant, il ne tiendra pas. C’est un écosystème. La fermeture des bars et des restaurants a aussi un impact sur le commerce. On allait faire les magasins et boire un verre après ou manger ensemble. Un écosystème est nécessaire pour le soutenir et le conserver. On espère que d’ici juin, les bars et restaurants seront rétablis. Mais on sait déjà qu’il y aura encore 4 à 6 semaines compliquées. »

 

Sans parler des mesures locales qui peuvent être prises par les Préfets en concertation avec les élus locaux a ajouté le secrétaire général du SDI

 

Le niveau de satisfaction des commerçants face aux propositions du gouvernement sera fonction des arbitrages. « Quelles sommes le gouvernement est-il prêt à mettre en place pour les commerçants ? » s’interroge Jean-Guilhem Darré qui conclut sur le fait que tous les commerçants risquent encore une fois de ne pas être concernés par les mesures prises. Réponse d’ici une quinzaine de jours pour connaître les nouvelles mesures de soutien des petits commerçants.

 

EM

 

 

 



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2 commentaires sur “Un bilan des soldes plus que mitigé pour les commerçants”

  1. fab dit :

    FAB
    la ou je ne comprends pas les commerçants qui se plaignent tout le temps de moins vendre qu’avant à cause du E.commerce si déjà les magasins ouvraient plutôt la plupart ouvre à 10h voir 10h30 donc arrêtez de vous plaindre ouvrez plutôt embauchez et vous vendrez un peu plus mais surtout arrêtez de dire la faute du confinement covid etc c’était déjà pareil avant la crise

  2. Marcuse dit :

    La crise sanitaire n’a été qu’un révélateur et un accélérateur de ce qui mine le commerce local : l’expansion du capitalisme et la mondialisation qui en résulte. Jeff Bezos ne se plaint pas, lui.
    Les aides de l’état ne feront que retarder la fin de l’agonie commencée depuis des décennies ; chacun en est témoin partout où l’on voit les portes closes, les vitrines blanchies des commerces autrefois florissants.
    Pour cacher la misère on a même inventé les boutiques éphémères et le « click & collect » ne vous sauvera pas ; vous ne faites plus le poids.