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mercredi 21 avril 2021 à 10:27

Rencontre Sascha Kettler, nouveau directeur de l’usine Michelin de Blanzy

  Et précisions sur le plan de compétitivité



 



Ce mercredi matin, Sascha Kettler a tenu une conférence de presse pour se présenter en tant que nouveau directeur du site Michelin de Blanzy et porter un discours résolument optimiste pour Blanzy et ses environs. Le nouveau directeur du site blanzynois est arrivé courant mars pour une prise de fonctions le 1er avril dernier.

Pour cette première conférence de presse dans ses fonctions, il était accompagné du chef de personnel Gérard Payrou.

 

Une conférence de presse qui a duré un peu plus d’une heure et très matinale, puisque Sascha Kettler était ensuite attendu par le Sous-préfet d’Autun.

 

18 ans d’expérience à Michelin

 

Sascha Kettler, originaire d’Allemagne – il ne peut pas cacher son accent – a 43 ans. Il a une expérience de 18 ans dans le groupe Michelin qu’il a suivi sur plusieurs sites en Allemagne, puis ces cinq dernières années en Pologne (Olsztyn) en tant que responsable d’activité sur un site de près de 5000 salariés. Il avait sous sa responsabilité près de 700 personnes.

Son arrivée en tant que directeur de site à Blanzy est une première expérience à ce poste. Pour autant, il connaît très bien les process industriels lui qui a assuré des responsabilités dans ces métiers industriels.

 

Vu de l’extérieur, sa prise de fonction a pu donner le sentiment d’avoir été précipitée. Pour sa part, il précise que celle-ci a été fluide : « On a fait le passage comme il faut. J’ai rencontré mon prédécesseur. Même si le passage a été assez rapide, le passage a été fluide pour assurer la suite. Je suis très content et à l’aise pour mon arrivée en France ». En effet, Sascha Kettler vient assurer là-aussi pour la première fois un poste en France. Il a appris le français au cours de son expérience chez Michelin et a déjà fait connaissance avec les employés du site qu’il est allé rencontré dans les ateliers.

 

« Que vous soyez en France ou en Allemagne, ce sont des humains. Et j’ai été très bien accueilli par les équipes » a précisé le directeur de Michelin Blanzy.

 

Dès son premier jour, il a aussi rencontré les syndicats qu’il considère comme des partenaires essentiels : « C’est notre responsabilité de travailler main dans la main. On a une équipe avec un savoir-faire. C’est un site d’expérience qui a 50 ans. » L’occasion aussi d’indiquer qu’il connaissait déjà le site blanzynois, puisque les sites du groupe se connaissent et travaillent entre eux.

D’ailleurs, le site blanzynois produit du semi-fini, matériau nécessaire à la fabrication de produits de plusieurs sites du groupe Michelin.

 

Un plan de compétitivité pour faire face à la concurrence

 

Après cette présentation, le nouveau directeur a voulu revenir sur ce qui a remué le groupe Michelin avec l’annonce de la suppression de plus de 2000 postes et la mise en place d’un plan de compétitivité. Où en est-on ? Quelles sont les conséquences pour Michelin Blanzy ? Telles ont été les questions posées.

 

Et Sascha Kettler a rappelé que l’industrie globale est plus exposée avec des concurrents qui ont à l’esprit de devenir leader. Il a insisté sur la nécessité d’être dans un état d’esprit positif, optimiste.

Puis il est revenu sur le management des équipes : expérimenter et avoir le droit à l’erreur. « On doit se permettre de tester. » a-t-il expliqué.

 

S’agissant du plan de compétitivité, celui-ci ne se traduit pas par des licenciements mais par des suppressions de postes. « Des changements sont nécessaires aujourd’hui. Vous devez être plus agiles. C’est une responsabilité. C’est quelque chose qui est basé sur la co-construction. » a-t-il souligné.

Pour le dire autrement, le personnel de Michelin a donc participé et participe encore à l’élaboration du plan de compétitivité par des propositions. Chaque employé de Michelin peut participer à un groupe de travail pour voir quel sujet peut permettre de rendre le site plus compétitif.

 

Par ailleurs, le site Michelin Blanzy a un regard tourné en direction de l’université du Creusot et le potentiel en termes de qualifications. « On a beaucoup d’alternants de l’université du Creusot » a rappelé le directeur.

 

Et deux à trois recrutements sont d’ores et déjà en cours sur des profils spécifiques : « Il est important d’avoir des personnes expérimentées dans la technique, la qualité etc. » a-t-il ajouté.

 

La responsabilité de rendre le territoire attractif

 

Sascha Kettler a abordé aussi l’importance de l’attractivité du territoire dans la capacité de Michelin à attirer des profils pertinents et à maintenir aussi du personnel dans un contexte de vie de qualité. Il a à ce sujet rencontrer plusieurs élus du territoire, notamment les maires de Blanzy et de Montceau pour que les élus travaillent sur cette question. Cela se traduit à travers une offre d’habitat de qualité, des écoles, des formations, des loisirs etc.

Le directeur précisant d’ailleurs : « Il y a beaucoup de choses qui se passent bien ici. Pour notre port, l’industrie a changé. On a beaucoup de postes de travail attractifs aujourd’hui. »

 

Gérard Payrou, chef du personnel, a reprécisé pour sa part des éléments du plan de compétitivité : le site s’emploie depuis l’an dernier à développer la compétitivité. Les 1100 salariés ont ainsi proposé près de 600 idées pour améliorer la compétitivité. Celle-ci passe par l’amélioration des compétences et faciliter le départ des anciens, former des gens pour être mobiles.

Le groupe Michelin est en train de finaliser un accord France qui sera prochainement signé. Des départs volontaires, entre 10 et 20, devraient avoir lieu à Blanzy. Pour autant, le chef du personnel précise aussi qu’il faudra trouver des postes. Parmi les personnes sur le départ, certaines devront être reclassées soit en dehors de Michelin – et l’entreprise a déjà contacté les élus du territoire pour se rapprocher des autres industries de la CUCM – ou en interne.

 

Le chef du personnel décrit une bonne ambiance de travail. Et de préciser que les 2200 suppressions de postes dans le Groupe se font sur la base du volontariat au cours des 3 années à venir. Il n’y a pas d’objectifs de personnel. L’objectif est la compétitivité, nous dit-on.

Le directeur d’ajouter : « Le plan de compétitivité, c’est anticiper les choses pour l’avenir. »

 

En outre, le plan de compétitivité se décline en deux parties :

  • la partie tertiaire qui concerne beaucoup le site de Clermont Ferrand,
  • la partie industrielle qui concerne l’ensemble des sites de France.

Ce sont donc 1100 postes dans l’activité tertiaire de Michelin qui sont concernés et 1200 postes pour la productivité.

 

Le chef du personnel a bien insisté que la notion de suppression de postes devait permettre de favoriser les départs de certaines personnes tout en allant chercher et recruter des personnes plus qualifiées.

« On va recruter de la compétence. On travaille d’ailleurs avec les partenaires sociaux en amont. Les gens savent ce qu’il y aura comme recrutement. » a-t-il poursuivi.

 

Ainsi ce mercredi matin, si quelques départs ont été annoncés, autant d’arrivées l’ont été aussi, mais avec des profils plus qualifiés. De plus, le directeur a annoncé que l’usine fêterait ses 51 ans fin sept-début octobre, à défaut d’avoir pu fêter ses 50 ans en 2020.

 

Gageons que ces festivités puissent se tenir dans de bonnes conditions et que celles-ci soient de bonnes augures pour le site blanzynois.

 

EM

 

 

 

 

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Un commentaire sur “Rencontre Sascha Kettler, nouveau directeur de l’usine Michelin de Blanzy”

  1. Yoot dit :

    On retiendra surtout les 2200 suppressions de postes sur 3 ans … Combien à Montceau .. ? Ils vont « recruter de la compétence » .. Quid du simple ouvrier ?