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dimanche 1 mars 2015 à 07:08

Musée de la Maison d’Ecole de Montceau-les-Mines



 

 

 

Aujourd’hui :

 

La salle de classe (Seconde partie)

 

 

 

 

LES PUPITRES :

 

 

Des Instructions spéciales réglementent la construction des pupitres. Les différentes inclinaisons du plateau observées varient de 0° à 20°, bien que la grande majorité d’entre-elles se situent de 8° à 9°. Cette inclinaison moyenne est suffisante pour bien offrir le livre aux regards tout en évitant son glissement.

 

 

 

 

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Pupitres jusqu’en 1950 (musée de la Maison d’Ecole)

 

 

 

 

 

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Plans des pupitres réglementés par les premières lois scolaires (collection musée)

 

 

 

 

Si le pupitre, dans la pédagogie traditionnelle, est le support du livre et du cahier, il est aussi le support du corps de l’écolier pendant l’étude. La forme du siège et les dimensions relatives des espaces entre le plateau, le siège et le sol déterminent la bonne position du corps et doivent faciliter l’entrée et la sortie de l’élève de son pupitre. De nombreux textes du dernier quart du XIXème siècle reflètent la préoccupation d’accueillir les enfants sur un mobilier étudié pour leur taille.

 

 

 

La naissance d’une pédagogie tournée vers la manipulation de documents et de petit matériel tels que les jetons ou les bûchettes pour le calcul par exemple, fait évoluer les pupitres vers le plan horizontal. On assiste alors à des rectifications artisanales de la pente de ceux-ci par introduction de coin de bois sous les plateaux, ainsi ramenés à l’horizontale. On trouve dans le commerce les pupitres inclinés jusqu’en 1936 (catalogue SUDEL, page 26).

 

 

 

Les Instructions du 30 août 1949 veulent instaurer un nouveau mobilier scolaire, de préférence individuel, avec une table horizontale (munie d’une rainure pour les porte-plume et d’un trou destiné à recevoir l’encrier) pour chaque enfant et une chaise. Ce matériel doit être facilement transportable par l’enfant lui-même. Les tables et les sièges seront de couleur claire, y compris le dessus de la table. En aucun cas le mobilier ne sera fixé au sol.

 

 

 

En 1950, on préconise des tables réglables avec des tubes d’acier. De nos jours, certaines communes équipent leurs écoles d’un mobilier innovant dit « ergonomique » aux multiples réglages en vue d’une parfaite installation de l’élève.

 

 

 

 

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Le poêle vers 1890 (musée de la Maison d’Ecole)

 

 

 

 

 

 

LE POELE :

 

 

Les classes étaient équipées à la ville comme à la campagne d’un poêle en fonte (souvent de marque GODIN), alimenté au charbon pour les premiers ou au bois pour les seconds. L’honneur d’assurer la corvée d’allumage revenait le plus souvent à l’élève le plus méritant (ou le plus dégourdi) qui, après avoir froissé un journal et disposé de menus morceaux de bois, enflammait le tout avant de « charger » en charbon au moyen d’un seau ou en bûches.

 

Le manque de moyen dans les écoles de campagne poussait souvent le maître à demander aux élèves d’apporter le matin, chacun une bûche afin d’assurer le chauffage de la journée. C’est ainsi que les écoliers arrivaient munis de leur cartable, de la bûche et le plus souvent de leur gamelle pour leur repas de midi. Le poêle servait alors de cuisinière pour réchauffer la « soupe », pendant que chacun attendait autour de la grille.

 

 

 

 

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Poêle vers 1950 (musée de la Maison d’Ecole)

 

 

 

Bientôt, les instructions recommandent qu’une grille protège les élèves d’éventuelles brûlures. Après les moyens de chauffage précaires utilisés jusqu’au milieu du siècle, la loi de 1953 apporte des précisions sur les moyens à utiliser pour chauffer les classes, elle recommande l’emploi d’appareils à bois, à anthracite ou l’utilisation du « calorifère irlandais à ailettes ». Mais peu à peu, les communes équipent leurs écoles d’un chauffage central, activé et entretenu par un personnel municipal, souvent au charbon dans les années 1960. Ensuite, d’autres énergies sont utilisées (gaz, fuel…).

 

 

 

 

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Une classe vers 1890 (musée de la Maison d’Ecole)

 

 

 

EN RESUME :

 

 

Dès 1881, l’Etat prend en mains l’évolution du mobilier scolaire (à la charge des communes). La table-banc de 8 à 10 places avec le banc sans dossier lié à la table, sans souci de la taille des enfants et couramment utilisée, est peu à peu remplacée. Les Instructions spéciales, sans être très claires avant 1889 préconisent une réglementation de ce mobilier.

 

 

En outre, ces mêmes instructions précisent la composition du matériel scolaire :

 

 

– un bureau de maître avec estrade de 0,30 m à 1,32 m de hauteur,
– une armoire bibliothèque où les livres seront rangés,
– des tableaux et des cartes,
– un compendium métrique
– des agrès, appareils de gymnastique et fusils scolaires,
– une armoire pour ranger les objets indispensables à la propreté de l’école.

 

 

 

 

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Une classe vers 1950 (musée de la Maison d’Ecole)

 

 

 

 

 

Les Instructions du 30 août 1949 actualisent la liste du matériel à fournir par les communes :

 

– des tables et des sièges pour les maîtres,
– des tables et des sièges en nombre suffisant pour les élèves en fonction de leur taille,
– des tableaux noirs,
-.le matériel nécessaire à l’enseignement (cartes, planisphère, etc), ainsi que le matériel de travail manuel et des arts ménagers,
– différentes armoires et une ou plusieurs prises de courant.

 

 

 

La loi de 1953 apporte quelques changements : 2 tableaux noirs ou de couleur, une table longue pour les travaux pratiques, un meuble à archives, un panneau d’affichage et un cadre à glissières pour exposer les gravures.

 

 

 

Patrick PLUCHOT
Président de la Maison d’Ecole
Collection Ecomusée de la CUCM-Musée de France

 

 

 

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