Parents d’élèves de l’Ecole Chapuis de Ciry solidaires (suite)
Les parents n’ont pas mis leurs enfants du CM2 en classe
« On ne lâche rien, on ne désarme pas, nous voulons être entendus, il faut que les autorités prennent au sérieux nos inquiétudes pour le présent, et aussi celles pour l’avenir, nous voulons que l’avenir de nos enfants ne soit pas une affaire de mathématiques. »
Ce matin du jeudi 29 juin ils ont donc décidé de ne pas mettre leurs enfants du CM2 en classe.
Il semble qu’originellement ils devaient rassembler les enfants devant l’école pour protester, mais la météo a obligé à trouver un abri hors groupe scolaire. Mme le Maire a décidé d’accueillir tout le monde dans la salle du Conseil.
Elle rejoint là une des fonctions anciennes et primaires des mairies, la maison commune, qui se devait d’accueillir tout le monde en cas de nécessité.
Mais là ce n’est pas seulement la nécessité, c’est le partage d’un combat qui a fait s’assoir les élèves aux places habituellement réservées aux élus…
Mme le Maire Renée Saunier se déclare pleinement solidaire des parents d’élèves, mais aussi de la totalité des familles d’administrés qui se trouvent maintenant et pour l’avenir concernées par l’évolution du nombre de classes de 6ème au collège Jules Ferry de Génelard.
Pour elle, il s’agit d’un problème prégnant de maintien du niveau des services publics en général et du devenir des enfants de CM2 en particulier.
Elle proteste contre le fait qu’une élève, parce qu’elle habite Martigny et est gardée par ses grands-parents à Ciry, doive aller à Charolles au collège alors que chaque matin sa mère la véhiculera juste devant le collège de Génelard en allant déposer sa sœur chez les grands parents un petit peu plus loin à Ciry.
Renée Saunier dit son inquiétude quant aux conditions de scolarisation d’élèves dans des classes à 29 élèves. Il y a quand même pour elle une grande, très grande différence, dans les possibilités de réussite offertes dans les deux cas.
Elle exprime d’énormes doutes sur l’avenir des élèves au cours des années qui viennent si une telle politique se poursuit sans tenir compte à la fois des nécessités fonctionnelles et pédagogiques, et à la fois de l’impératif de continuité dans le cursus scolaires des enfants du CP à la 3ème.
Une bonne partie des parents, pas seulement ceux des enfants particulièrement visés par le problème (CM1 et CM2), de l’ensemble des élèves depuis le CP sont très inquiets, très motivés.
Très inquiets parce qu’ils se posent une question simple : « qu’en sera-t-il pour mon enfant lorsqu’il atteindra le CM2 dans quelques années, où seront nous obligés de l’inscrire si les classes continuent d’être surchargées à Jules Ferry ? »
Très motivés d’abord parce qu’ils veulent ce qu’il y a de mieux pour leurs enfants et ensuite parce qu’ils sentent bien que quelque chose de plus grave, de plus inquiétant se joue là dans le cadre de la pérennité des services publics de l’éducation. Ils sont prêts au débat, sans doute très argumenté et pugnace, on le sent, ils ne s’en cachent pas.
Si certains disent en avoir « ras le bol » de devoir toujours pratiquer le bras de fer avec l’administration, d’autres plus réalistes parlent de remettre le couvert à la rentrée si satisfaction n’est pas obtenue ces jours-ci. Ils sont décidés à aller jusqu’au bout.
« On ne lâche rien ! »
Et les élèves du CM2 sont très motivés aussi, et ils ne comprennent pas pourquoi Luna qui a fait toute sa scolarité avec eux ne les suivraient pas à Jules Ferry. C’est un vrai crève-cœur pour eux.
On sent que cette affaire pourrait bien laisser des traces durables…
Gilles Desnoix