Baccalauréat 2018 – lycée Parriat de Montceau-les-Mines
75 % de réussite ! Iliana Mahla, 18 ans, mention bien et reçue à Science Po
Ce vendredi matin, élèves et parents défilaient devant les listes des élèves ayant réussi les épreuves du bac 2018.
Et le proviseur du lycée Parriat Eric Fournier et son adjoint Christophe Galliné se miontraient plutôt satisfaits avec un taux de réussite de 75 % toutes filières confondues et 6 % d’élèves recalés définitivement.
Les résultats sont annoncés comme meilleurs que ceux de l’an dernier, même si l’on attend encore les résultats des oraux, pour lesquels le proviseur est assez optimiste. « On devrait être dans la moyenne académique » annonce-t-il.
Ce sont ainsi 48 élèves qui vont au rattrapage.
Un établissement accompagnateur
Eric Fournier a souhaité aussi rappelé la vocation de l’établissement montcellien : accompagner les élèves pendant trois ans parfois quatre pour obtenir le baccalauréat.
Même en quatre années, le parcours peut revêtir celui d’une véritable réussite. Ainsi le proviseur s’est réjoui du parcours de deux redoublants qui parallèlement à leurs cours ont réalisé une mission de service civique au cours de l’année : l’une a déjà obtenu son baccalauréat et l’autre devrait l’obtenir à son oral de rattrapage. Pour la première, elle a choisi de réaliser son service civique en lien avec son aspiration professionnelle dans le club de gymnastique de Saint Vallier. Le deuxième élève a misé pour sa part pour une mission au sein des services municipaux de Montceau-les-Mines, en logistique.
Pour Eric Fournier, les résultats obtenus cette année sont très encourageants, car le lycée accueille 42 % de population défavorisée. « Ils sont encourageants par rapport aux engagements des enseignants » a-t-il indiqué.
Ce sont particulièrement 15 mentions très bien qui ont été obtenues dont 6 avec félicitations du jury (particulièrement dans les filières ES et scientifiques).
Le lycée a obtenu aussi un bon taux de réussite en ST2i, filière proposant l’option énergie et environnement. Un seul élève de cette filière se retrouve au rattrapage.
Une convention d’éducation prioritaire avec Sciences Po
Le lycée a aussi signé une convention d’éducation prioritaire (CEP) avec Sciences Politique, lui permettant de préparer ses élèves au concours d’entrée de l’école et ouvrir les portes de celles-ci à des élèves qui ne l’auraient même pas espéré !
Dans l’académie, seuls trois établissements sont ainsi labellisés : Nevers, Auxonne et Montceau-les-Mines.
Au lycée Parriat, ce sont 8 élèves qui ont préparé le concours cette année. La préparation débute dès la seconde selon un cahier des charges établis avec Science Po Paris.
Un groupe de trois enseignants accompagnent et encadrent les élèves tout au long de l’année : Mme Chevalier-Debrois, professeur d’économie et social, Mme Fournier, professeur-documentaliste et Mr Poroia, professeur d’histoire-géographie.
Pour la sixième année, l’équipe a accompagné des élèves aux profils différents. « On ne travaille pas avec la moyenne. C’est la motivation qui importe le plus » nous ont-ils indiqué. Avant de poursuivre : « On part de leurs centres d’intérêts sur l’actualité, la découverte des médias. On fait un suivi individuel pour les accompagner dans leurs difficultés et valoriser leurs points forts. »
Le travail peut aussi bien concerner les sources d’informations, les points de vue, l’apprentissage du regard critique.
L’épreuve répond à un format imposé mais le sujet à un choix de l’élève.
A Montceau-les-Mines, l’équipe a choisi d’être très encadrante avec les élèves, lesquels disposent de deux heures d’atelier chaque semaine. Et même pendant les vacances, le travail continue avec l’équipe encadrante. Y compris pour les enseignants, l’expérience constitue un apprentissage.
Et si tous les élèves ne réussissent pas le concours, cela leur aura permis de développer leur ambition, leur image d’eux-mêmes et de se sentir légitimes. C’est ainsi que certains se sont tournés vers des prépas, des cursus universitaires internationaux ou des écoles de commerce avec cursus internartional.
Iliana Mahla, 18 ans, mention bien et reçue à Science Po
Iliana n’en revient pas, même si pour l’équipe pédagogique comme pour le proviseur « c’était une évidence ». Elle est reçue à Science Po, qu’elle rejoindra d’ores et déjà dès demain.
Issue de la filière littéraire, Iliana est engagée dans la réserve opérationnelle. Elle a la tête sur les épaules et travaille dur. Elle souhaite travailler à faire le lien entre le civil et l’armée. Passionnée par l’aviation, elle a passé le BIA l’année dernière, à la suite de quoi elle a alors été contactée par l’armée de l’air pour devenir réserviste.
Dès la seconde, elle a intégré l’option Littérature Sciences Humaines (LSH) afin de se préparer au concours de Sciences Po en suivant des matières spécifiques.
Elle avoue ne pas avoir bien su ce qu’elle voulait faire professionnellement parlant au départ. Et aujourd’hui encore son projet s’affine. Elle aimerait pourquoi pas travailler dans le ministère des armées en tant que conseillère géostratégique.
Pourtant rien ne semblait la prédestiner à ce parcours, avec un papa enseignant au lycée professionnel de Chalon et une maman travaillant au centre social de Montceau-les-Mines.
Son frère âgé de 15 ans, passionné également, est plutôt manuel et souhaite travailler dans les chemins de fer.
Après le succès de son bac obtenu avec mention bien, même si elle aurait souhaité une mention très bien, elle se prépare à intégrer pour une semaine et dès demain le programme Booster, un programme de cours intensifs qui la mettront dès à présent « dans le bain » comme elle le dit elle-même. Puis elle partira à Luxeuil-les-Bains à la BA 116 pour le reste de l’été.
S’il y a un mot qui pourrait caractériser cette jeune fille, c’est celui d’engagement. Elle est en effet engagée en tant que réserviste pour 5 ans et ce depuis l’an dernier. Elle est très heureuse que son projet actuel concorde parfaitement avec sa passion pour l’armée et l’aviation.
Et au sujet de l’engagement ? « L’engagement, je trouve cela important. En tant que citoyen, c’est important y compris un engagement civique. » déclare-t-elle.
D’ailleurs, à Science Po, elle devrai réaliser un mois de stage obligatoire en civique.
Mais d’où vient ce sens de l’engagement ? Il faut regarder du côté de sa maman nous explique-t-elle. Cette dernière a travaillé avec de jeunes migrants et les a accompagnés pour leur intégration. Iliana était à ses côtés.
Dans les prochains jours, Iliana devra à présent réaliser ce qui lui arrive et ce qu’elle considère avec humilité comme une « chance ». Une chance qu’elle a su travailler tout de même !
Aujourd’hui que ce soit à travers son engagement avec l’armée ou dans la préparation du concours de Sciences Po, elle réalise les opportunités qu’elle a eues : « On apprend sur soi et ses capacités à se dépasser. C’est une vraie richesse. »
Et de conclure : « Il faut toujours aller jusqu’au bout de ses limites ».
EM