C’est dans la salle polyvalente du Lycée Henri Parriat baptisée à son nom que Raymond Renaud est venu le vendredi 26 septembre puis le lundi 7 octobre 2019, le matin et l’après-midi, tenir des conférences sur le thème de la déportation en mémoire de la résistance devant les Lycéens.

 

C’est au total, plus de 240 élèves et des cinéastes en apprentissage professionnels que Raymond Renaud, ancien déporté Palingeois, a réussi à embarquer avec lui dans la torpeur des trains menants dans les camps de concentration.

 

Du haut de ses 96 ans, c’est un public captivé par son histoire qu’il sait tenir en haleine. Les élèves n’en perdent pas une miette, ils sentent, ressentent, vivent en direct ce voyage interminable vers l’enfer comme s’ils étaient, durant deux heures, devenus acteurs de ce périple.

 

Raymond Renaud a fait le choix de signer le serment de Buchenwald qui l’engage entre autres à faire perdurer le souvenir, pour que personne n’oubli. Il transmet à travers ses conférences, au-delà de la mémoire, les valeurs morales de l’humanité. Son humilité et sa bravoure inculquent le respect, il sait redonner de manière habile le sens aux mots tels que solidarité ou bien encore considération à son jeune public. Il est un des derniers témoins des idéaux pour lesquels ses camarades et lui se sont battus.

 

Parfois des sourires s’esquissent sur les visages lorsque ce résistant, emploi dans sa description de l’horreur des mots tels que tinettes ou galoches, un peu comme si sa narration venait d’un autre temps. Mais les émotions les plus présentes sont des frissons d’effroi allant parfois jusqu’aux larmes. Il entre dans les détails d’insalubrité, de famine, d’humiliation, de tortures qui font froid dans le dos.

 

Cet homme de l’ombre ne vient pas pour donner un cours d’histoire, il ne remplace pas les professeurs dont c’est le rôle, mais il met les élèves face à une situation qui a bien existé au cœur de la deuxième guerre mondiale. Il leur conte son histoire en décrivant l’horreur du quotidien dans les camps.

 

Son message de paix et de fraternité, de sa conception de la liberté et de la dignité humaine, non seulement il le fait entendre, mais il demande à la jeunesse de s’engager afin que cela n’existe plus jamais. De pérenniser sa pensée, sans barrière de nationalités, de couleurs de peau ou de religions.

 

Il leur demande, comme à chaque fois qu’il les rencontre de lutter contre le racisme et la xénophobie pour un retour à la fraternité, au vivre ensemble et pour construire ensemble un avenir meilleur.

 

Une belle leçon de vie tout simplement, un grand homme à rencontrer absolument

 

 

Fanny