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mardi 17 mars 2020 à 06:45

Coronavirus : organisation des cours à l’Université de Bourgogne

Des bricolages pour les enseignants et des étudiants sans stage



 



 

Depuis ce lundi, les universités assurent à présent les cours auprès de leurs étudiants à distance. Et il a fallu être rapide pour s’organiser après l’annonce du Président de la République Emmanuel Macron jeudi dernier.

 

Si les services universitaires se préparaient déjà depuis au moins une bonne semaine, selon nos sources, les enseignants quant à eux n’ont pas tous eu le temps de se former aux outils mis à disposition par l’Université. Aussi et malgré les tutoriels envoyés ce week-end par certains collègues plus expérimentés, les cours ont pris un autre tournant sous la forme de bricolages.

 

Dans le week-end, voire dès vendredi pour les enseignants qui avaient encore cours en présentiel, ils ont pu annoncer aux étudiants la méthodologie de travail pour les semaines à venir.

 

Globalement, les emplois du temps sont respectés. Il reste à la charge de l’étudiant d’arriver à se procurer un ordinateur et une connexion internet pour pouvoir suivre ses cours.

Les enseignants les moins à l’aise ou n’ayant pas reçu de formations aux plateformes de travail envoient leurs consignes de travail par mail à leurs étudiants et échangent en direct avec ceux-ci soit par mail soit via un forum.

Certaines formations techniques n’offrent pas toutefois autant de flexibilité. Les apprentissages restent théoriques et les travaux pratiques étant réalisés en temps normal dans des ateliers devront être rattrapés à l’issue de la période de confinement si cela est possible.

 

En outre, les étudiants inscrits en alternance sont sujets à des traitements particuliers suivant les départements de l’Université. Globalement ils sont renvoyés dans les entreprises. L’Université devra rattraper les heures de cours, mais quand ? Cependant certaines entreprises refusent de recevoir les étudiants qui sont renvoyés chez eux pour du télétravail.

 

Pour les étudiants qui devaient partir en stage à l’étranger, l’aventure étrangère s’arrête là. Ils sont de nouveau en recherche de stage sur le territoire français. Le confinement annoncé par le Président de la République ce soir soulève toutefois de sérieuses questions sur le début de ces stages à venir et sur leur déroulement.

 

Vendredi les enseignants des IUT se posaient déjà des questions sur le déroulement de la fin de l’année universitaire et sur la validation des diplômes. L’épidémie de Coronavirus fait vaciller le système universitaire français, surtout au niveau des formations professionnalisantes, les plus impactées par l’absence de pratiques en présentiel.

 

Des dispositions qui évoluent de jour en jour

 

Depuis les annonces d’Emmanuel Macron, le Président de l’Université de Bourgogne Vincent Thomas communique régulièrement avec les étudiants et l’ensemble du personnel pour répondre aux nombreux questionnements soulevés par la crise sanitaire : organisation des cours pour les enseignants, fermeture des locaux et organisation du travail pour le personnel administratif.

 

Ainsi dans un mail datant de ce lundi, le Président de l’Université a annoncé qu’à compter de 18 heures, et jusqu’à nouvel ordre, les bâtiments des sites de l’établissement seront fermés.

Les personnels doivent demeurer à domicile et consulter régulièrement leur messagerie électronique, ainsi que le site web de l’université.

Le principe devient le télétravail pour les personnels dont les fonctions s’y prêtent. Ils recevront les instructions de leur hiérarchie.

Les personnels ne disposant pas du matériel adapté doivent se manifester auprès de leur responsable, afin de pouvoir recenser les besoins et leur fournir le matériel nécessaire dans les jours à venir, et dans la mesure des possibilités.

Les dispositions spécifiques à la pédagogie et aux laboratoires ont été précisées dans un message ultérieur. Toutefois comme nous l’indiquions plus tôt et comme l’a souligné le Président de l’Université, la plupart des départements et composantes de l’Université de Bourgogne n’ont pas attendu ses recommandations de ce lundi pour organiser la continuité pédagogique auprès des étudiants.

 

Et le Président de l’Université de conclure : « Les services de l’université et moi-même vous communiqueront étape par étape les principes et les règles applicables à notre établissement et à nos activités, dans le respect des instructions du rectorat avec lequel je suis en contact permanent. »

 

Parallèlement à ces déclarations, le syndicat SNESUP-FSU s’est adressé au personnel universitaire.

 

Son message porte à la fois sur les conditions de travail du personnel notamment d’enseignements et aussi sur les conditions de rémunération des vacataires qui pourraient ne pas percevoir d’indemnités s’ils n’assuraient pas leurs vacations.

 

Une confusion dans la mise en œuvre des plans de continuité d’activité ?

 

Le SNESUP-FSU a ainsi souligné « des plans de continuité d’activité mis en œuvre par les établissements de l’enseignement supérieur dans la plus grande confusion. Cela s’est traduit par l’envoi de messages contradictoires aux personnels et aux usagers. »

 

Puis d’ajouter au sujet des moyens mis en œuvre : « La bascule de l’ensemble de nos missions d’enseignement suppose des moyens humains et financiers, la maîtrise préalable des outils numériques et un temps incompressible de préparation des outils pédagogiques. Même avec les meilleures intentions du monde, les initiatives individuelles ne peuvent constituer des réponses adaptées. Les équipes pédagogiques doivent pouvoir se coordonner avant de proposer des solutions effectives de remplacement temporaire des enseignements présentiels. »

 

A cette occasion, le SNESUP-FSU a déclaré que « les enseignements à distance (EAD) ne sont souvent qu’un pis-aller budgétaire et ne sauraient représenter une alternative pédagogique sérieuse et durable à l’enseignement présentiel. De plus, ils nécessitent du matériel adapté dont le coût ne saurait être mis à la charge des personnels. »

 

Le syndicat s’est enfin intéressé au statut des vacataires qui assurent de nombreuses heures d’enseignement à l’Université de Bourgogne. « Par ailleurs, les établissements d’enseignement supérieur ont recours à de nombreux vacataires. Ces dernier·es ne doivent pas être considéré·es comme des personnels de seconde zone et doivent bénéficier des mêmes garanties de santé et de sécurité sur leur lieu de travail que les personnels titulaires. Qui plus est, ils et elles ne doivent pas être financièrement pénalisé·es par les modalités exceptionnelles de travail adoptées par les établissements. » Pour ces raisons, dès vendredi, en présence de Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le SNESUP-FSU a demandé que les vacations qui ne pourront être réalisées aux dates prévues du fait de ces modalités soient rémunérées conformément aux engagements pris.

 

Au fond l’Université de Bourgogne comme le reste de l’Université française a à faire face à une situation unique que personne n’aurait pu augurer. Et la propagation du Coronavirus soulève certes une problématique sanitaire mais aussi des problématiques sociales, économiques, de droits du travail etc. auxquelles le gouvernement et les différents responsables seront amenés à répondre jour après jour.

 

EM

 

 

 

 

 

 



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