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samedi 18 février 2012 à 00:12

Collège Copernic (Saint-Vallier)

Les camps de concentration expliqués, aux élèves de 3ème, par le "n°21448" !



Ce vendredi matin, les élèves de 3ème du collège Copernic de St Vallier et leur professeur Monsieur TOUY, dans le cadre du concours de la Résistance qui a pour thème « la Résistance intérieure dans les camps », avaient invité Mr Raymond Renaud à venir leur parler de ces camps et de ce qu’il avait vécu personnellement. Il était accompagné de son Ami Raymond Rey.





Les élèves ont été « scotchés» durant 1h30 par un exposé clair, rempli des faits historiques et l’on ressentait pleinement le message qu’il faisait passer avec conviction et émotion.


Ecrire toute cette longue leçon sur la bêtise folle très organisée et violente de certains  hommes et la souffrance où se mélangeaient le désespoir et l’espoir porteur de révolte d’autres en seulement quelques lignes est chose impossible, c’est pourquoi nous essayons très modestement, ici, d’en dégager ce qui nous a paru essentiel : « expliquer  pourquoi et comment fonctionnaient les camps ?»





Mr Renaud nous dit d’abord que les camps de concentration, ignorés alors de l’Europe,  existaient bien avant la guerre, les 1ers ont fonctionné depuis 1933 et étaient destinés à « recevoir » les opposants au pouvoir de l’Allemagne de l’époque , puis d’autres ont été créés au fur et à mesure dans les pays que l’Allemagne envahissait …. Les personnes détenues étaient des esclaves puisque, prisonniers, ils travaillaient dans la souffrance et sous la menace de perdre la vie pour l’envahisseur (routes, rail, usines etc…).


Après le début de la seconde guerre mondiale , ce fut  « la solution finale », l’extermination des Juifs qui commença, ils étaient envoyés par convois entiers pour périr dans les chambres à gaz de ces camps de la mort. Et puis, d’autres les ont rejoints, les résistants, les politiques etc.





Monsieur Renaud fut arrêté en 1940 avec son père, les Allemands avaient trouvé chez eux des ramettes de papier identique à celui qui servait à fabriquer des tracts (une ronéo d’époque était exposée). Lui fut relâché mais son père fut condamné à 6 mois de prison. Il mourut en déportation en 1942 après avoir été arrêté à nouveau et envoyé au camp d’Auschwitz  (transit par Compiègne).


Raymond qui continuait l’activité clandestine fut arrêté lui en 1943 par la police française  de Pétain qui le remit aux Allemands. Passé lui aussi par Compiègne, il fut envoyé à Buchenwald .





Là, : « nous étions déshabillés, désinfectés dans des bacs de grésil, nous perdions notre identité et moi, je suis devenu le n°21448, on nous affectait à des commandos destinés à travailler pour les transports, pour la fabrication de chemins de fer, dans des usines d’armements (certaines fabriquaient les V1 et V2) et c’est là, qu’en même temps que de travailler nous « sabotions le travail … il valait mieux que les bombes n’atteignent pas leur but, tout cela bien sûr avec la plus grande prudence puisque les SS avaient droit de vie ou de mort sur nous »


Et puis : « si nous étions souvent punis (privation de repas par exemple), certains allemands se débrouillaient pour nous donner des « boulettes nutritives » afin de nous aider à survivre. Nous faisions partie de la Résistance des camps pour défendre à l’intérieur de ceux-ci les intérêts  français et nous participions inconsciemment peut-être à la future libération de ces camps »





Enfin :  « le 24 août 1944, le camp fut bombardé par les Américains et c’est là que nous avons pu récupérer de l’armement que nous avons caché. Nous avons soumis aux SS de créer un service incendie et cela nous a permis de « nous entraîner » et c’est comme çà que nous avons pu nous en sortir en aidant nos libérateurs ».


Oui, les élèves de Copernic en ont appris beaucoup plus que ce que nous écrivons aujourd’hui, nous sommes certains qu’ils ont emmagasiné non seulement des faits, mais des sentiments forts en émotion, en admiration et que, mieux que par les livres ils ont appris le sacrifice de cette jeunesse de l’époque à laquelle nous devons être reconnaissants.


Merci à vous Messieurs Renaud et Rey pour cette mémoire, merci à vous Monsieur Touy et au Collège Copernic de leur avoir permis de nous parler.


Jean Michel LENDEL



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