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mercredi 20 janvier 2021 à 06:19

Le Bachelor Universitaire de Technologie arrive dans les IUT

  Premières rentrées en BUT à l'IUT du Creusot et de Chalon-Sur-Saône dès septembre prochain



 



 

À la rentrée universitaire de septembre 2021, les 5 IUT de Bourgogne-Franche-Comté (2627 étudiants), comme les 111 IUT de France, proposeront un nouveau diplôme : le Bachelor Universitaire de Technologie (B.U.T). Seul Bachelor Universitaire, le B.U.T est une formation à Bac + 3 sélective et professionnalisante qui permet aux IUT d’entrer de plein pied dans le LMD (Licence – Master – Doctorat).

Ce nouveau cursus modifie en profondeur l’enseignement dans les IUT, en substituant à une logique de connaissance une logique de compétence. La nouvelle formation est en effet construite à partir d’un référentiel de compétences présenté par niveau et conçu par les IUT.

 

Les étudiants seront donc évalués, non plus sur leurs connaissances, mais sur leur capacité à les utiliser dans des contextes professionnels complexes. Traditionnellement, les formations de chaque IUT répondent au plus près aux besoins des entreprises de leur Territoire.

 

Avec le B.U.T, chaque IUT de Bourgogne-Franche-Comté pourra adapter le contenu de sa formation aux réalités sociales et économiques locales, et ce jusqu’à 1/3 du nombre d’heures d’enseignement.

 

Des vœux déposés sur Parcoursup par les élèves de terminales jusqu’au 11 mars

 

Alors que les élèves de Terminales formuleront d’ici au 11 mars leurs vœux sur Parcoursup, ce sont 20 spécialités du B.U.T, déclinées en de nombreux parcours, que les IUT de Bourgogne-Franche-Comté proposent.

 

Le nouveau B.U.T. s’adresse aux futurs bacheliers généraux et technologiques, avec une volonté affirmée des IUT d’être un tremplin pour la réussite d’étudiants aux profils académiques et sociaux variés. Après leur diplôme, la moitié des étudiants continuera des études jusqu’à un diplôme de niveau Bac+5. Les autres entreront directement dans la vie active dès l’obtention du B.U.T.

 

Pour chaque parcours, l’étudiant aura le choix de sa spécialité et de l’alternance dès la première année. En deuxième année, il pourra choisir un parcours, donner une dimension internationale à son cursus ou passer en alternance. L’international se retrouvera aussi en 3e année : les nombreux accords signés par les IUT de Bourgogne-Franche-Comté avec des Universités étrangères partenaires permettront en effet aux étudiants de la région d’effectuer une année complète hors de l’Hexagone. En permettant l’acquisition de compétences professionnelles identifiées, le B.U.T a vocation à permettre aux étudiants de Bourgogne-Franche-Comté d’être opérationnels sur le marché du travail à bac + 3.

 

Des journées portes ouvertes dématérialisées pour présenter les nouvelles formations

 

Anne-Laurence FERRARI, Directrice de l’IUT de Besançon-Vesoul, qui s’exprime au nom des Directeurs des 5 IUT de Bourgogne-Franche-Comté, explique que l’on peut parler à présent de véritables parcours de formation pour les étudiants.

Un ensemble de parcours qu’il faudra rapidement présenter à l’ensemble des parents et futurs étudiants au cours des prochaines journées portes ouvertes de ces établissements. Celles-ci arrivent à grands pas : « On a tous un souci d’information des familles et des élèves. La plupart des journées portes ouvertes seront dématérialisées » a-t-elle expliqué.

 

Avant de reprendre sur la sujet du bachelor : « L’un des objectifs du bachelor est de capitaliser sur l’expérience de plus de 50 ans des DUT et plus de 20 ans des licences professionnelles. La quasi-totalité des licences professionnelles vont se fondre dans les bachelors. »

 

Anne-Laurence Ferrari a aussi expliqué la spécificité des parcours en fonction d’un attachement plus local et du tissu économique et industriel : « On a trouvé des parcours correspondant aux milieux socio-professionnels, socio-économiques ».

 

Comment l’inscription du lycéen va-t-elle se dérouler ?

 

L’étudiant va proposer son dossier pour le BUT de son choix sur Parcoursup. Il n’y aura pas de sélection complémentaire afin de pouvoir y accéder. Le lycéen ou candidat (s’il s’agit d’une réorientation) va intégrer un cursus en trois ans. Pour autant le DUT ne disparaît pas. Au bout de deux années passées dans le cursus BUT, l’étudiant obtiendra un DUT.

 

Concrètement, la réforme du BUT permet de cadrer avec la réforme plus globale des diplômes pour de meilleurs échanges au niveau européen : la réforme LMD (licence – master – doctorat).

« Je poussais les élèves à réaliser leurs expériences à l’étranger. Avec le BUT, les jeunes vont toujours pouvoir en profiter et avoir 60 crédits européens » explique Anne-Laurence Ferrari.

 

Et si dans les rangs des enseignants, les inquiétudes sont palpables, la directrice de l’IUT de Besançon-Vesoul assure les comprendre.

« C’est une double-évolution : on passe de 2 à 3 ans d’abord. La deuxième révolution, c’est qu’on passe par une approche par compétence. On avait déjà commencé à intégrer cela. C’est un diplôme dans sa structure avec plus de transversalité, avec une évaluation par compétences. On va beaucoup plus loin. C’est la structure du diplôme qui est pensée comme ça. C’est ce qui est un grand changement pour les équipes. » a-t-elle ajouté.

Oui des équipes des 5 IUT qui ont d’ailleurs beaucoup de choses encore à penser avant la rentrée de septembre prochain.

 

« Si ce n’est pas maintenant, quand le faire ? » Anne-Laurence Ferrari

 

Pour les élèves de BTS ou issus de l’université ou encore de classes préparatoires, des entrées parallèles sur sélection seront possibles. Des sorties parallèles seront aussi possibles pour les étudiants souhaitant changer de formation. Cela leur permettra de se réorienter en direction de l’université ou d’autres parcours de BUT. Enfin le DUT permettra toujours une sortie diplômante.

 

Toutefois l’idée de la réforme est bien de généraliser davantage l’accès aux licences professionnelles. 90% des jeunes des DUT poursuivent leurs études, dont une grande partie en licence professionnelle. Ces dernières représentent 40% de taux d’insertion à bac+3.

 

Anne-Laurence Ferrari précise aussi que le BUT relève directement d’une demande des jeunes, des familles et du milieu socio-économique.

 

Sur parcoursup, pour 21 des 24 spécialités, le jeune qui s’inscrira à son bachelor aura la possibilité d’avoir accès à des passerelles entre établissements.

Concernant les BTS, ils pourront poursuivre soit en licence professionnelle, soit intégrer un BUT.

 

Des frais de scolarité de moins de 200€

 

Lors des échanges avec les étudiants lors de la présentation en commission du nouveau diplôme, certains entre d’eux étaient effrayés par l’appellation faisant souvent référence à des formations privées coûteuses. Anne-Laurence Ferrari a bien rappelé que le BUT est rattaché aux IUT et donc à l’université. A ce titre, les frais annuels d’inscription seront de moins de 200 €. Les étudiants bénéficieront des mêmes frais qu’avant, des frais universitaires très réduits, avec « un haut niveau académique et une formation proche du niveau professionnel » a ajouté la directrice de l’IUT de Besançon-Vesoul.

 

Des formations qui proposeront aux étudiants beaucoup de projets et une forte professionnalisation. L’alternance reste possible. « Elle doit être impérativement réalisée sur la dernière année ou sur l’ensemble de la formation. Ce sera un contrat sur l’ensemble du cursus avec la même entreprise. Cela peut être pris comme une contrainte. Toutefois les entreprises ont un jeune qu’ils vont pouvoir garder plus longtemps. Il faut le voir comme une opportunité. » a précisé Anne-Laurence Ferrari.

 

Concernant les cursus dits « classiques », ceux-ci comprendront 22 à 26 semaines de stages sur trois ans dont 10 à 12 semaines de stages sur les 2 premières années et 12 à 16 semaines sur la troisième année. Les différentes spécialités sont en train d’écrire les programmes et mettre en place les stages. C’est clairement une réforme qui mobilisent beaucoup d’énergie parmi les équipes enseignantes qui sont déjà très affairées dans le suivi de leurs étudiants.

 

Une augmentation des effectifs

 

En outre, l’enseignement supérieur connaît une augmentation des effectifs des étudiants. « Certes on intègre les licences professionnelles. Pour certains IUT, il y a une répartition homogène des étudiants et pour d’autres des problèmes de volumétrie. » a expliqué la porte-parole des 5 IUT.

 

Au final, les jeunes qui s’inscriront aux BUT dès le mois de septembre seront potentiellement les premiers diplômés du bachelor en 2024. Les étudiants déjà inscrits seront quant à eux diplômés de DUT ou de licence professionnelle.

 

Pour en savoir plus, les journées portes ouvertes auront lieu les samedis 23 et 30 janvier pour les IUT de Franche-Comté et le 1er et 2 février pour la Bourgogne.

 

Il y aura aussi des journées portes ouvertes de bassin au mois de février. Fin février, l’IUT du Creusot espère pouvoir accueillir en présentiel.

 

« Collectivement on se mobilise pour informer les jeunes et les familles. Au cours de la journée portes ouvertes, il y aura des chats avec les étudiants et les enseignants. Parallèlement de vendredi à dimanche, le salon de l’étudiant de Bourgogne-Franche-Comté se tiendra en ligne avec deux conférences sur le BUT vendredi 22 janvier et samedi 23 janvier à 14h » a précisé Anne-Laurence Ferrari.

 

Il y aura aussi la possibilité d’accéder à des réunions sur Teams, d’avoir des échanges par webcam. « On reste une formation à taille humaine. Il y a toujours la possibilité de nous contacter par téléphone aussi. » indique Anne-Laurence Ferrari.

 

La directrice de l’IUT de Besançon-Vesoul en profite pour rappeler l’importance des enseignements en présentiel réalisés par des enseignants en chair et en os : « Si on pouvait remplacer l’enseignant par des machines, cela se saurait. »

 

Et de rappeler dans les circonstances que l’on connaît : « On a les chances de pouvoir faire les TP plus spécifiques en présentiel ».

 

Et quand on lui pose la question d’un troisième confinement sur le moral des étudiants, la directrice est catégorique : « Ce serait une catastrophe pour les étudiants. Il faut qu’on puisse accueillir les jeunes en fracture numérique. ». Et de conclure sur la question : « Globalement, je trouve que les IUT ont bien joué le jeu. »

 

Un IUT qui compte bien défendre ses couleurs et ses spécificités : « formation idéale de haut niveau académique, une structure universitaire à taille humaine, constituée d’enseignants, d’enseignants-chercheurs, d’intervenants au cœur des métiers » a ainsi indiqué Anne-Laurence Ferrari.

 

Dès à présent, les lycéens sont donc invités à participer aux journées portes ouvertes des établissements et à enregistrer leurs vœux sur parcoursup pour la rentrée de septembre 2021.

 

EM

 

 



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