BLANZY/SAINT-VALLIER
La place de la Femme depuis un siècle au coeur du « chef d’oeuvre » des Terminales Métiers du Commerce et de la Vente et Métiers de l’Accueil du lycée Claudie Haigneré
Ce mardi soir à la salle de l’ECLA de Saint-Vallier, les élèves de Terminale Bac Pro Métiers du Commerce et de la Vente ainsi que ceux du Bac Pro Métiers de l’Accueil du lycée professionnel de Blanzy se sont produits sur scène pour présenter le fruit de leur travail sur « 100 ans de mariage à Montceau-les-Mines ».
Accueillis par Pierre Dessoutter, le proviseur du lycée professionnel Claudie Haigneré, les quelques 200 spectateurs se sont vus présenter la philosophie du chef d’oeuvre qui s’inscrit pleinement dans la Transformation de la Voie Professionnelle (TVP) et qui doit être une « réalisation collective ou individuelle qui permet d’exprimer des talents en lien avec le futur métier des élèves et ainsi de montrer et valoriser leurs compétences ».
Pour réaliser cette représentation théâtrale et surtout trouver son financement et assurer la viabilité du projet, les élèves ont depuis mai 2021 « retroussé » leurs manches pour chercher des sponsors, des partenariats, multiplié les démarches pour pouvoir mettre sur pied ce spectacle consacré à « 100 ans de mariage à Montceau ». C’est cette démarche qui est le coeur du chef d’oeuvre qui leur est demandé et qui entre dans leur examen final qui approche ; la pièce de théâtre qu’ils ont présentée ce mardi soir concrétise les heures de répétition, de courriers aux partenaires, des prises de contacts avec les compagnies de théâtre, l’association « La Mère en Gueule » pour obtenir des costumes d’époques …
À travers plusieurs tableaux qui symbolisaient plusieurs époques, les élèves de Terminale ont présenté avec humour, avec gravité parfois l’évolution de la place de la femme dans la société française depuis un siècle ; du mariage « arrangé » du début du XXème siècle où le « père de la jeune fille en perdant pas sa fille gagnait plutôt un fils » au mariage pour tous qui permet aux personnes de même sexe de s’unir, ce sont 100 ans d’une histoire locale qui ont été présentés et évoqués pendant une bonne heure de spectacle.
Sur scène les élèves se sont succédés et ont mis en lumière des scènes de la vie quotidienne mais aussi des moments plus forts et chargés d’émotion. En effet, le premier tableau rappelait qu’au début du XXème siècle, les jeunes femmes ne choisissaient par leur mari, c’était leur père qui cherchait « le meilleur parti » pour leur progéniture, sans se soucier le moindre du monde d’un éventuel amour.
Au fil des années et des tableaux présentés, des femmes rebelles et engagées qui débattaient autour du canal ou du lavoir où elles lavaient leur ligne et évoquaient le combat de leur mari à l’usine ou à la mine pour obtenir de meilleurs conditions de travail aux jeunes filles qui écoutaient le cours d’économie familiale où on leur apprenait à bien tenir un intérieur et à devenir une parfaite « maîtresse de maison », plusieurs époques ont été évoquées et mis en lumière à travers de petites saynètes.
Des saynètes parfois humoristiques comme la famille de 2020 touchée par le confinement dû à la COVID 19 où toutes et tous ont pu se reconnaitre, parfois tragiques comme le plaidoyer d’un avocat qui dénonçait les féminicides encore trop nombreux ou une autre évoquant l’avortement autrefois illégal ou encore très solennelles comme les tirades d’Emile Zola ou de Christiane Taubira présentant sa fierté d’instaurer dans la société française le « mariage pour tous ».
Une belle soirée de théâtre mais aussi de réflexion sur la place de la Femme et son évolution dans notre société qui s’est conclue par des tonnerres d’applaudissements pour chaque « comédien d’un soir » et pour les « petites mains » qui oeuvraient en coulisses. Un mot sympathique à chacun de la part de leur professeure de Français et d’Histoire-Géographie Mme Godard qui n’a pas manqué de souligner l’investissement et le travail consentis par cette classe de Terminale qui, pendant une année scolaire complète, a fait en sorte que cette soirée du 10 mai soit le « chef d’oeuvre » de leur scolarité au lycée professionnel Claudie Haigneré.
Et quoi de plus normal que ce chef d’oeuvre consacré à la place de la Femme dans la société soit présenté à l’Espace Culturel Louis Aragon (ECLA) de Saint-Vallier car le célèbre poète surréaliste Louis Aragon n’avait-il pas dans un de ses textes mis en chanson quelques années plus tard par Jean Ferrat prophétisé que « la Femme est l’avenir de l’Homme ».
Nicolas AKCHICHE