Ce mercredi en fin d’après-midi les maires des communes de la CCM qui sont concernés par des fermetures de classes se sont réunis en mairie de Montchanin pour affirmer qu’aucune classe du territoire ne doit être fermée à la rentrée de septembre 2023.

De l’avis de tous, le fond et la forme n’y sont pas. En effet, les relations avec la DASEN ne semblent pas au beau fixe. Les élus sont d’accord pour dire que la relation de confiance avec l’académie est rompue.

 

Les élus de Ciry-le-Noble, du Creusot, de Montceau, de Montchanin, de Saint-Firmin, de Saint-Sernin du Bois et de Saint-Vallier ont exprimé tour à tour leur situation et leur ressenti.

Le Maire de Montchanin, Jean-Yves Vernochet, a ouvert cette réunion. Il fait remarquer que 25 % des communes de la CCM ont une fermeture, avec un possible maintien pour 3 postes.

« On essaie d’intervenir auprès des autorités concernées, les demandes d’audience traînent en longueur, pas avant le 2 mars.

Il ajoute : « Chaque commune travaille pour les élèves, les enseignants. On a été aux  premières loges pendant la crise COVID. Le 2 février, le couperet est tombé : 48 fermetures sur le département, soit 50 % des postes de l’académie ».

 

David Marti enchaîne : « Il y a un réel problème sur le fond et sur la forme. Les élus ont toujours accompagné les fermetures quand c’était nécessaire, pour créer un équilibre, pour un meilleur enseignement.

Il y avait une relation de confiance  avec le DASEN.

Si on constate une baisse du nombre d’élèves sur l’académie, les effectifs restent stables sur le Creusot.

Une fermeture qui se joue à un ou deux élèves, la situation peut évoluer d’ici la rentrée de septembre, on ne peut pas envisager les choses sur un simple raisonnement arithmétique. Le département paie un lourd tribut. »

 

La Maire de Montceau-les-Mines, présidente des maires du 71 abonde dans ce sens.

« Nous avions des réunions avec l’ancien DASEN, Fabien Ben, des réunions avec les IEN de territoire. Désormais, la machine est grippée. On nous a informés de la décision déjà prise ». La Maire regrette l’absence de dialogue.

« Les élus, nous prenons nos responsabilités quand il faut fermer une école, c’est douloureux. On assume la compétence Education et périscolaire, matin, midi et soir. On assume un service global au public. On pourrait être pris en considération.

Sur Montceau, on a une fermeture annoncée à l’école Jean Jaurès, alors qu’on a un projet immobilier sur la friche Loison, avec la construction de deux immeubles et 7 maisons. On aura un afflux d’élèves dans deux ans.et l’on sait bien la difficulté d’ouvrir un poste après une fermeture. Ce n’est pas sérieux, pas responsable.

La DASEN doit nous entendre et nous recevoir ».

 

Pour Pascale Fallourd, maire de Saint-Sernin-du-Bois, intervient sur l’investissement que porte les communes  pour la continuité pédagogique : « on a réhabilité un pôle enfance, on investit sur le long terme. Tout est question d’équilibre entre l’école et le périscolaire porté par les villes au service de la qualité de l’enseignement. »

 

Le Maire de Saint-Firmin, Georges Lacour, est choqué : « une fermeture pour un élève en moins. Actuellement, on a 8 niveaux répartis sur 4 classes. On détériore la qualité de l’enseignement. Les familles sont perdues.»

Avec un poste en moins, l’école se retrouve  avec une répartition surréaliste qui remet profondément en cause l’équilibre actuel.

« On a une école toute neuve, chaque classe équipée de TBI. On casse tout ça.

De plus, on n’est pas d’accord sur les chiffres. L’académie se base sur le logiciel ONDE qui a toujours un temps de retard. »

 

 

David Marti complète : « Le ministère a ses objectifs. C’est lui qui fixe les chiffres qui sont répercutés dans les rectorat, puis les académies. Le gouvernement a sa part de responsabilité. On subit et on continue de subir. Il est inimaginable qu’on vienne affaiblir l’Education, qui doit rester une priorité. Qu’on ne vienne pas ajouter de la difficulté aux difficultés ! »

 

Pour Saint-Vallier, un poste à l’école Marie Curie paraît difficilement défendable. Par contre à l’école des Goujons, une fermeture pour 3 élèves en moins sur une école avec des élèves en difficulté. Florence Gérard, adjointe aux affaires scolaires, explique « qu’on se trouve dans la même situation qu’à Montceau, avec un projet immobilier important et un afflux d’élèves envisageable dès l’année prochaine ».

 

Marc Dumas, 1er adjoint à Ciry-le-Noble, indique que les années précédentes, « on avait l’écoute de Mr Ben et une possibilité de dialogue qui nous avait permis d’éviter des fermetures.

Cette année, à Rozelay, nous avons trois classes pour 36 élèves. On ne va pas contesté. On est ici  par solidarité ».

 

M.C Jarrot ajoute que le député Louis Margueritte interviendra sur ce dossier.

 

Quand le président du conseil départemental, les maires, la présidente des Maires de Saône-et-Loire,  le président de la CCM, le président des maires ruraux, se prononcent dans le même sens, c’est bien qu’il y a un problème…

Qu’on nous laisse respirer ! »

 

« Celui qui ouvre  la porte d’une école, ferme celle d’une prison (Victor Hugo)

J.L Pradines