Manifestation pacifique devant le collège Jules Ferry de Génelard
Mobilisation des élus et des parents d’élèves : pour un enterrement de classe ?
En effet, le corbillard est là, derrière une centaine de parents d’élèves, d’anciens professeurs et d’élus des 5 communes du ressort du collège Jules Ferry.
Cet établissement dessert les populations de Ciry-le-Noble, Génelard, Palinges, Perrecy et Oudry.
La population de cet ensemble était de 7015 habitants au recensement 2021, soit 3,13% de moins que lors de celui de 2015. Le nombre d’élèves accueillis pour l’année scolaire 2024/2025 est de 287 élèves pour 12 classes, soit 3 classes par niveau.
Pourtant, d’après les calculs de l’EN, les 66 élèves de 5ᵉ ne seront plus que 61 en 4ᵉ lors de la rentrée prochaine. Calcul qui ne semble fondé sur rien de concret puisque d’années en années, le passage de la 5ᵉ à la 4ᵉ au collège Jules Ferry se fait à effectifs quasi constants ? La nouvelle dotation horaire annonce une perte de 30 heures postes, ce qui entraine donc la fermeture d’une classe de 4ᵉ et donc deux divisions au lieu de trois.
Les parents d’élèves dans leur protestation ont expliqué que « Les effectifs par division étant de 31 élèves révolus, cela implique qu’à 1 élève près (63 au lieu de 62 élèves par exemple sur un niveau), notre structure sera de 2 classes à 31 élèves ou 3 classes à 21 élèves, ce qui change considérablement la qualité de l’enseignement proposé à nos élèves. »
Mais que sont brusquement devenus ces 5 élèves disparus mystérieusement, s’inquiètent élus et parents d’élèves. Tout cela parait ressortir d’un épisode de feuilleton ou de film type Les envahisseurs, X files ou Rencontre du 3ᵉ type.
Le maire de Génelard, Jean-François JAUNET, accompagné de nombre de ses élus et d’élus des autres communes, ne comprend pas du tout ce mode de calcul, ce qu’il comprend, c’est que le collège risque de perdre une classe de 4ᵉ et donc une de ses spécificités : le travail sur tous les projets pédagogiques qui forgent son ouverture sur l’extérieur, le bénéfice des activités extra scolaires dans lesquelles les enseignants s’investissent énormément et qui contribuent à une meilleure formation des élèves et à un apprentissage plus épanoui. Toutes les personnes présentes sont là pour défendre cet établissement, protester contre la potentielle fermeture d’une classe de 4ᵉ, préserver le mode de fonctionnement innovant du collège, influer sur la décision de l’EN qui leur paraît ubuesque. Tout cela pacifiquement devant l’objectif de France 3, la presse locale et sous l’œil attentif de la gendarmerie nationale. Un collectif de 12 parents d’élèves a mis la mobilisation en branle et entend bien aller jusqu’au bout et se faire entendre. « Ne rien faire, c’est perdre, faire, c’est s’offrir la chance de gagner », dit un des parents d’élèves qui plus tard dira devant la caméra : « Est-ce que l’éducation nationale va se transformer en harceleur des parents d’élèves ? ».
Ces parents responsables, dont Agnès qui se multiplie auprès de la presse et des autres parents ou élus, tient à faire remarquer qu’il s’agit de faire bloc sans bloquer et que les élèves arrivés par bus ont été conduits directement dans le collège par sécurité puisqu’ils n’étaient plus sous la responsabilité des parents ou du transporteur. Comme cela ils étaient pris en charge et sous la sécurité du collège.
Il y a un grand calme lors de cette manifestation, mais aussi une forte détermination et derrière l’incompréhension de l’incongruité du calcul de l’EN une froide colère.
Épilogue croquignolesque : la manifestation s’est dispersée dans le calme, les élus avec leur écharpe s’en vont quand deux hommes les abordent : « Monsieur le maire ? Nous appartenons aux renseignements de Charolles et nous aimerions parler à monsieur le maire et aux parents d’élèves. » L’adjoint au maire les ayant renseignés sur sa qualité, ils sont donc allés vers le maire de Génelard et vers les quelques personnes qui restaient présentes.
Il y a eu un corbillard pour un enterrement potentiel d’une classe de 4ᵉ au collège de Génelard, mais nous avons failli voir les carabiniers d’Offenbach à l’œuvre.
Gilles Desnoix