Montceau-les-Mines : les collégiens de Jean-Moulin font vivre la mémoire
Résister, se souvenir, transmettre, de Montceau-les-Mines aux plages du Débarquement, un projet citoyen et historique
Au collège Jean Moulin : un parcours de mémoire citoyen et engagé, porté par 36 élèves de 3ᵉ, entre recherches, commémorations et podcasts.
Ce mardi 24 juin 2025, la salle polyvalente du collège Jean Moulin accueillait la restitution du Projet Mémoire 2025, mené avec passion par les élèves des classes de 3ᵉ 1 (enseignement général) et 3ᵉ 3 (SEGPA). Intitulé « Résister, se souvenir, transmettre : parcours de mémoire en France et en Saône-et-Loire », ce projet ambitieux a mobilisé 36 élèves, 6 enseignantes, un accompagnant et de nombreux partenaires extérieurs, notamment les associations patriotiques locales.
Un projet interdisciplinaire et citoyen
Sous la houlette du principal Pascal Lagoutte, la soirée a débuté par une présentation du projet, un hommage appuyé aux élèves, enseignants, associations partenaires et à M. Roger Joly, figure incontournable de la mémoire locale. Le projet s’inscrit dans une démarche pédagogique forte : sensibiliser les jeunes à l’histoire de la Seconde Guerre mondiale à travers la Résistance, la répression et la Libération, tout en leur donnant les outils pour comprendre l’importance de la transmission mémorielle.
Une pédagogie active et ancrée dans le territoire
Encadrés par leurs professeures – Anna Bernard, Gaëlle Bertholon, Mathilde Gault, Florence Yodenot, Fanny Mosquet, Aurore Cahuzniak et Eva Cielen –, les élèves ont mené un travail de fond mêlant recherches historiques, analyse documentaire, rencontres avec des témoins, visites de lieux de mémoire et productions multimédias. Ils ont été accompagnés par M. JR Anfosso.
Le volet local du projet a permis aux élèves d’explorer des épisodes marquants de la Résistance en Saône-et-Loire :
- L’affaire du café Berthier à Montceau-les-Mines
- La bataille de Galuzot
- La bataille d’Autun
- Le massacre de Dun-les-Places
- Les Archives départementales de Mâcon
- Le mémorial citoyen de Mâcon
Une ouverture nationale et européenne
Le projet s’est également inscrit dans une dynamique plus large, avec plusieurs voyages pédagogiques :
- Au Mont Valérien, haut lieu de la mémoire de la Résistance
- Au Mémorial de Caen, pour une vision globale du conflit.
- Au musée de la Libération de Paris
- Sur les plages du Débarquement en Normandie
- Dans les cimetières américain et allemand, pour évoquer la mémoire partagée et la réconciliation.
Podcasts, chants, commémorations : des élèves pleinement acteurs
Loin d’être de simples spectateurs, les élèves ont été pleinement acteurs du projet. Plusieurs podcasts historiques ont été réalisés sur :
- Le massacre de Dun-les-Places
- L’affaire du café Berthier
- La bataille de Galuzot
- La bataille d’Autun
- Le Débarquement
- La création du Conseil national de la Résistance par Jean Moulin
Ils ont aussi appris et interprété le chant du maquis de Colonges-en-Charollais, transmis par leur professeure Eva Cielen, et se sont impliqués dans l’entretien de stèles, de monuments aux morts et de tombes de résistants comme Guydollet ou Marcel Milley.
Leur engagement ne s’est pas arrêté là : présents lors des cérémonies du 11 novembre, du 8 mai et du 27 mai (journée nationale de la Résistance). L’agrément « défense » délivré par la délégation militaire départementale et la participation aux journées départementales des armées à Chalon témoignent de leur implication sincère et reconnue par les autorités. Un travail exemplaire de l’équipe pédagogique et des élèves participants.
Témoignage d’élève : une année marquante
Parmi les élèves les plus investis, Saïdah Techert s’est particulièrement distinguée. Enthousiaste, elle confie avoir « adoré cette année » entre recherches historiques, visites de terrain et travail avec les associations patriotiques. Une expérience qui, comme pour beaucoup de ses camarades, laissera une empreinte durable. Mais au-delà de la nostalgie ressentie, il y a eu aussi l’analyse des temps présents et des hoquets de l’histoire avec l’Ukraine, le Proche et le Moyen-Orient, Gaza. Saïdah Techert le dit avec sérieux, conviction et l’on sent qu’elle y a beaucoup réfléchi.
En tissant des liens entre passé et présent, entre mémoire et citoyenneté, entre savoirs scolaires et expériences vécues, le Projet Mémoire 2025 incarne une belle réussite pédagogique et humaine. Une façon vivante, sensible et rigoureuse de faire entrer l’histoire dans le cœur et l’esprit des jeunes générations.
Gilles Desnoix