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samedi 5 février 2011 à 08:46

« Themeroil : une prise de conscience tardive de la gravité de la situation »

Estime Thierry Grosjean, président de la CAPEN 71



Une rencontre entre les principaux acteurs locaux du « dossier »  Themeroil était organisée ce jeudi  3 février par la sous-préfecture de Chalon-sur-Saône, réunion à laquelle la CAPEN, cette fois, avait été conviée. Y participait l’administrateur judiciaire de l’entreprise et l’objectif était « d’assurer l’information des élus et des services concernés sur l’état d’avancement des procédures environnementales en cours ». Mr le sous-préfet s’est engagé à ce que le compte-rendu de cette réunion soit envoyé à tous les participants avec le dernier rapport hydrogéologique sur la qualité des eaux souterraines explique Thierry Grosjean, président de la CAPEN 71 qui nous a demandé de publier le communiqué ci-dessous :

« Les services de l’Etat paraissent avoir enfin pris conscience de la gravité de la situation, mais ils ne sont pas les seuls à avoir sorti la tête du sable. Il aura fallu toute la détermination de citoyens, de quelques élus ruraux et de la CAPEN pour que la concertation et la transparence soient enfin mises à l’ordre du jour. Et constater que depuis plus de 20 ans  la gestion de l’entreprise était aussi opaque que les huiles noires qu’elle était censée traiter, sans que les services ad-hoc ( DRIRE puis DREAL ) ne soient parvenus à faire respecter les lois. Pourquoi ?  Si personne n’a contesté l’urgence sanitaire à agir pour les riverains ( comme pour les salariés) et pour confiner les risques de contamination de l’eau potable de la nappe de la GROSNE, le flou est resté de mise quant aux mesures à prendre, dans l’immédiat et pour l’avenir, du fait de la difficulté à trouver les fonds nécessaires. Car le pollueur, même poursuivi, ne sera pas le payeur. Le site contaminé sera certainement classé « orphelin » et laissé en héritage aux contribuables (1). Il faut espérer qu’une telle inconséquence criminelle sera alors sanctionnée par la Justice.


La CAPEN ne veut pas faire de « catastrophisme », mais continuera à alerter l’opinion des risques avérés tout en proposant des solutions réalistes.


( 1) le site serait alors confié à l’ADEME


Analyse succinte de la situation


Mr ROBINEAU (DREAL) nous a informés qu’une énième inspection avait eu lieu le 12 janvier, pour constater qu’aucune des prescriptions des dernières mises en demeure n’avaient été respectée. Il a souligné que les pollutions au plomb détectées pour lesquelles il a fait procéder à des analyses ne provenaient pas de la station service de l’autoroute.


Interrogé par le sous-préfet sur les moyens financiers de l’entreprise pour respecter les obligations du dernier arrêté de mise en demeure (20 janvier 2011) et de l’arrêté de consignation ( même date), l’administrateur (1) a reconnu qu’il n’avait pu mobiliser au mieux que 56000 euros sur les 234 174 exigés pour les travaux d’urgence et concernant le seul confinement du site. Il a donc déclaré avoir envisagé le redressement ou la liquidation judiciaire de l’entreprise.


Les maires présents ont fait remarquer qu’il restait à trouver des fonds pour la dépollution du site et qu’ils ne voulaient pas se contenter d’un statu-quo après les mesures d’urgence, le sous-préfet répondant qu’il « devait respecter les procédures ». Les maires de ST AMBREUIL et VARENNES LE Gd ont insisté pour avoir des éléments d’information sérieux pour pouvoir en informer leurs administrés.


Dans cette réunion, la CAPEN a eu quelques réponses et confirmations :


–    les 2 consignations précédentes ( 1988 et 1993 ) ont été « levées » !


–    Il y a bien eu des procès-verbaux pour usage d’huiles non-conformes, mais ils ont « mystérieusement » disparu


–    Il y a bien des milliers de tonnes de déchets illégalement enfouis depuis 20 ans sur le site. Combien exactement ? Quelle toxicité ? Cela reste à vérifier.


La CAPEN enfin souligné l’utilité écologique de l’activité de traitement des huiles usagées quand elle est faite dans le respect des normes et de la législation . La fermeture de l’entreprise est regrettable car les personnels ont un réel savoir-faire dans ce domaine industriel. »







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