Rubrique du vendredi par « Michel Du Jardin »
Les pucerons sont arrivés !
Moi, j’y’ appelle des bétes à bon djieu ! j’les aime bien, mais j’en veux pas d’celles que sont pas de vers nous ! Mon jardin ô l’è français, d’abord la française elle è 7 points su l’dos è pu la chin’toc, elle en è rin’qu’ 3, alors hein ???
JML
Allè Michel, raconte nous don !!!:
« Je vous avais prévenu la semaine dernière eh bien ça y est les pucerons sont arrivés ! Les feuilles de mes rosiers sont couvertes à la face interne de pucerons gris cendrés. Oh ce n’est pas encore une catastrophe, mais si la chaleur revenait ? on aurait vite fait d’être débordés.
Je vous ai déjà parlé de deux types d’insecticides vendus dans le commerce, le contact qui empêche ces petites bêtes de manger et le systémique qui empoisonne ces bestioles lorsqu’elles mangent. Mais bien sûr aucune de ces deux solutions ne peut convenir au « jardinier branché » celui qui se targue d’écologie et de respect de la planète. Il cherche à éliminer ces prédateurs par leurs prédateurs naturels, ce qui en soi est une très bonne initiative mais comment faire pour appeler en renfort un bataillon de coccinelles dans son jardin et leur indiquer le chemin à prendre pour se rendre où sont les pucerons ?
Heureusement, la solution existe dans certaines jardineries qui distribuent leurs produits par correspondance. Moyennant une somme assez conséquente, le développement durable de votre porte-monnaie ne les préoccupe pas, on peut se procurer des larves de coccinelles. C’est très à la mode en ce moment et la voracité de ces petites bêtes doit nous débarrasser définitivement de nos parasites. Je vous laisse imaginer la technique méticuleuse qu’il faudra employer pour déposer, sans l’abîmer, cette larve au milieu de la colonie de pucerons. Sans compter sur le fait que lorsqu’il y a des pucerons, les fourmis gourmandes de miellat, ne sont jamais très loin. C’est souvent la présence de fourmis qui nous alerte sur la présence de pucerons que l’on ne voit pas immédiatement car ils sont à l’intérieur des feuilles enroulées. Eh bien, il faut savoir que ces fourmis mangent les larves de coccinelles !
Mais il y a un revers plus important à cette médaille. Cette larve de coccinelle que vous aurez introduite dans votre environnement ne va pas se contenter de rester à ce stade de développement, elle va devenir une coccinelle en bonne et due forme. Quelle importance me direz-vous ? Eh bien, le problème réside dans le fait que cet « insecte-importé » n’est pas du tout de la même espèce que nos coccinelles autochtones ! Que va-t-il se passer quand les deux espèces vont se rencontrer au hasard d’une branche ?
Deux solutions sont à envisager :
1) Il y a lutte pour le territoire et notre coccinelle importée va dévorer la locale et s’installer confortablement en pays conquis. Ne riez pas c’est ce qui s’est passé avec des larves importées de Chine, elles ont depuis été interdites à la vente…….. mais a-t-on pour autant nettoyé les lieux où cela a été observé ? Souvenons-nous de ce qui s’est passé, il n’y a pas si longtemps, avec l’introduction dans nos cours d’eau des écrevisses américaines. Elles devaient faire des merveilles sur nos souches locales, et elles se sont empressées de les manger jusqu’à disparition complète. Alors, ayons un peu de mémoire !
2) Il y a reproduction entre les deux espèces et le résultat sera un nouvel individu « génétiquement modifié » dont personne à l’heure actuelle ne peut prévoir les caractéristiques et les évolutions futures.
Alors, amis jardiniers soyons de véritables défenseurs de la planète. Ne vaut-il pas mieux utiliser de manière raisonnable quelques molécules chimiques pour entretenir et soigner nos végétaux que rentrer dans une lutte moderne que certains n’hésitent pas à qualifier de « bio » et contribuer à une évolution très aléatoire ? »
Signé Michel du Jardin
3 commentaires sur “Rubrique du vendredi par « Michel Du Jardin »”
bonjour Michel
j’avais deja fait un article ici
http://montceau-news.com/environnement/25352-lutte-biologique-contre-des-envahisseurs-de-jardins.html
et je pense qu’une solution pour éviter la contamination génétique dont tu parles et dont on connait les problèmes ailleurs, abeilles par exple, est d’installer chez soi, un abri à insectes ! Un hôtel de luxe pour insectes locaux ! et rien de mieux pour l’équilibre du jardin!
a bientot sous le soleil pour voir le potager carré poussé.
Chez moi, les pucerons sont une véritable calamité sur les feuilles du cerisier.
Je suis sûr de leur présence lorsque je vois les fourmis circuler sur le tronc.
Une parade efficace : la glue.
Problème, la première fois, je l’ai appliquée directement sur l’écorce, laquelle n’a pas aimé du tout.
Depuis, j’interpose un ruban adhésif de carrossier sous la colle.
Mais là aussi, pas question d’enlever le ruban…..
Par contre les pucerons disparaissent assez rapidement.
« On » m’a dit que les pucerons étaient apportés par les fourmis.
Amitiés
Personnellement je me méfie des hotels à insectes car même en étant très vigilant sur le diamètre des trous, on n’est jamais sûr de ne pas héberger d’hôtes indésirables.
Il ne faut pas confondre la cause et l’effet : il y a des fourmis qui envahissent les cerisiers uniquement quand il y a des pucerons, celles ci sont attirées par les déjections de ceux ci, elles ne font aucun dégats aux arbres. Empêcher les fourmis de monter aux arbres par des colliers de glue revient à soigner les effets mais vous n’aurez pas détruit la cause : la présence des pucerons qui eux continueront à faire des dégats à vos arbres. Eradiquez les pucerons, vous n’aurez plus de fourmis !