mercredi 1 juin 2011 à 15:57
L’Allemagne a décidé de renoncer au nucléaire pour la production d’électricité mais pour vous : l’abandon (ou non) du nucléaire par la France doit-il faire l’objet d’un débat national ?
Répondez à notre sondage et n’hésitez pas à laisser un commentaire.

2 commentaires sur “Notre nouveau sondage”
de EELV 71 Laurent PHELIPPEAU vous propose le communiqué suivant :
Réalité du nucléaire : va-t-on encore longtemps empêcher le débat ?
Ce n’est pas parce que les politiques enrichissent chaque jour le bêtisier pro-nucléaire que chacun doit se sentir autorisé à surenchérir dans la démagogie pour empêcher un débat démocratique sur le nucléaire.
Les pages des journaux sont grandes ouvertes aux défenseurs d’une technoscience qui a pour objectif de faire vivre une minorité d’humains dans un confort toujours croissant, et aux « experts » bien trop liés aux grands lobbies économiques pour être crédibles. Mais pas aux défenseurs de la sobriété énergétique et du partage équitable des ressources. Aussi la question du jsl du 31/05/11« qui souhaite barrer l’horizon de son havre de paix à la campagne par une cohorte de gigantesques et bruyantes éoliennes ? », aurait dû être raisonnablement remplacée par « qui souhaite, pour ne pas remettre en cause sa consommation énergétique toujours croissante, laisser à ses enfants une planète pillée, défigurée, truffée de déchets nucléaires radioactifs pendant des millénaires et prendre le risque réel immédiat de désertifier des territoires français grands comme des régions ? »
Est-il honnête d’affirmer un moindre coût de l’électricité nucléaire, alors que les français ont déjà payé par leurs impôts une grande part des investissements du CEA depuis le 18 octobre 1945, et qu’ils devront payer de la même façon le démantèlement des centrales et la conservation des déchets sur des millénaires, sans parler du coût monstrueux d’un accident toujours possible. (N’oublions pas que ce coût minoré de l’électricité nucléaire a de plus permis de faire prendre en charge par les contribuables une bonne partie de la consommation électrique des entreprises !) Est-il raisonnable de faire un calcul économique sur un risque qui met en péril la survie de notre civilisation : Tchernobyl avec ses 985 000 morts (chiffres de l’Académie des Sciences de New-York ) et son territoire inhabité de 3000 km2 ?
De même est-il crédible de parler d’indépendance énergétique à l’heure ou les mines d’uranium d’Arlit sont sous la menace des terroristes d’Al-Qaida ou qu’une simple sécheresse menace les centrales nucléaires françaises? de parler d’énergie propre alors que l’on n’a pas trouvé de solutions pour la gestion des déchets ? de laisser croire que c’est une énergie renouvelable alors qu’on n’a pas plus de réserves d’uranium que de pétrole ?
On peut sortir de cette voie sans issue énergétique, sans revenir à la bougie, en agissant dans trois directions : moins consommer : c’est la « sobriété énergétique » ; mieux consommer : c’est l’« efficacité énergétique » ; développer massivement les énergies renouvelables, pour couvrir efficacement nos besoins – et nos besoins seulement !
Le réel, avec le dérèglement climatique, les catastrophes écologiques et nucléaires, dont Fukushima, l’arrêt du nucléaire en Allemagne (après l’Italie et la Suisse) a fait évoluer les consciences de nos concitoyens. L’entêtement pro-nucléaire français peut nous faire rater la nouvelle révolution industrielle : déjà 370 000 emplois dans les énergies renouvelables actuellement en Allemagne, 600 000 d’ici 2020. La France, avec une électricité à 80 % d’origine nucléaire, n’a créé que 50 000 emplois. Combien de temps encore la France va t-elle sacrifier la sécurité et l’emploi sur l’autel du mythe nucléaire ?
Nicole Eschmann, vice-présidente du Conseil Régional
Et l’utilisation militaire de l’énergie nucléaire ? Un tabou ? Rarement on en parle !
Selon le Livre blanc sur la défense nationale (juin 2008) « La dissuasion nucléaire demeure un fondement essentiel de la stratégie de la France. Elle est la garantie ultime de la sécurité et de l’indépendance nationale. La France disposera des moyens de pérenniser ces capacités aussi longtemps que les armes nucléaires seront nécessaires à sa sécurité (…) La crédibilité opérationnelle de la dissuasion nucléaire repose sur la permanence des patrouilles de sous-marins et de la capacité d’action aérienne » La France dispose d’environ 350 têtes nucléaires, de 4 sous-marins (SNLE-NG) et d’avions porteurs de missiles à tête nucléaire. Un SNLE-NG a une charge nucléaire équivalente à 1000 fois la charge larguée sur Hiroshima.
Du point de vue budgétaire il est intéressant de comparer les dépenses pour la défense : Allemagne 1,3% du PIB, France 2,4% du PIB (2007). Un SNLE-NG coûte environ 2,5 milliards d’euros.
Je propose qu’un débat national soit lancé sur :
La France a-t-elle besoin pour sa défense de la dissuasion nucléaire?
La France a-t-elle les moyens financiers pour le maintien de l’armement nucléaire ?
Bruno Silla, le 2.6.11