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dimanche 10 juillet 2011 à 10:03

Confrérie des Scaphandriers (Bassin minier)

Le "cri d'alarme" insoupçonné de Patrice Lardeau (ex-IFREMER) : "pendant les vacances, attention à nos comportements..."



Patrice Lardeau , ex- IFREMER (*) connu pour ses travaux scientifiques et la découverte de l’épave du Titanic sur laquelle il a plongé , est membre en tant que Scaphandrier d’Honneur et d’Amitié de la Confrérie des Scaphandriers , association du bassin minier qui œuvre en faveur de l’environnement.





C’est dans la continuité de l’action « la Mer souffre-t-elle des larmes de la Terre » que Patrice Lardeau , avec le concours de la Confrérie nous livre le message : « attention au pipi dans l’eau , attention aux huiles solaires , dans nos rivières , nos étangs et lacs et donc au final dans la mer ».


Chacun d’entre nous doit se sentir concerné. Lisez l’étude jointe et faites vôtre la promesse de ne pas faire pipi dans l’eau ni de plonger , de s’immerger avec de l’huile solaire sur le corps.





« Chaque touriste élimine quotidiennement 2 litres d’urine dont 1 litre* entre 10 et 18 heures (le plus souvent lors de ses baignades car la plage qu’il fréquente n’est pas équipée en toilettes publiques) ET chaque touriste utilise, en moyenne, 1 flacon d’huile solaire de 300 ml par quinzaine.



En ce qui concerne ce que l’on peut, pudiquement, appeler les « pipis dans l’eau », nous devons retenir une quantité rejetée, annuellement, dans l’étroite zone de baignade, de : 213 000 000 x 1 litre = 213 000 000 litres ou 213 000 mètres cubes;



En ce qui concerne les huiles solaires, un simple calcul permet de déterminer que, durant la saison estivale, il est utilisé, en moyenne, 2 840 000 litres de produits solaires soit, si l’on reprend le postulat d’une saison de 100 jours, environ 28 400 litres par jour, une part significative de ces produits étant constituée par les huiles solaires.



Or, il faut savoir qu’en raison de la différence de densité entre l’eau et l’huile cette dernière se dépose à la surface de l’eau, en couche mono-moléculaire. L’extrême finesse de cette couche superficielle fait que 1 ml d’huile peut couvrir 1000 m².*



Les nuisances engendrées par cette pollution quasi-invisible (sauf à la tombée du jour quand vous pouvez observer, en lumière rasante, une couche irisée à la surface de l’eau) ne sont pas d’ordre chimique mais relèvent de la physique et sont de deux types.



Jean Cocteau a écrit « Sous la mer, vous cherchez le passé, vous allez découvrir le futur » ; Cette phrase résume, à elle seule, l’essentiel de mon parcours humain et professionnel car, en fait, il est souvent difficile de dissocier ces différents moments de la vie.



Un bref passage dans le monde de l’éducation nationale m’a montré deux choses ; d’une part, qu’il n’est rien de plus beau que la mission d’enseigner mais, d’autre part que ma place n’était sans doute pas sur l’estrade d’une classe. Il faut dire que nous étions en 1968, à une époque turbulente à tous les sens du terme. Nous nous sommes donc quittés, bons amis mais sans espoir de retour ! J’ai alors intégré un ministère, mais pas le même, pour m’occuper… du milieu marin, déjà.



Et depuis, si j’ai changé de boutique pour travailler au Cnexo,  je n’ai pas quitté le bain. Tour à tour fasciné par le passé ou tourné vers l’avenir j’ai navigué de Titanic au Nautile, de Saint-Exupéry à Victor, du littoral aux abysses ou des bathyscaphes aux satellites. Mais il reste tellement de choses à découvrir que j’envisage de poser une option pour une seconde vie. En l’attendant, de pieds fermes, j’essaie de faire partager mon enthousiasme et mon expérience à ceux qui n’ont pas eu la chance, comme moi, de concilier, pendant plus de 40 ans, leur vie professionnelle et leur passion.« 



Propos  de Patrice Lardeau recueillis par Jean-Michel Lendel


(*) L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer  (Ifremer) est un établissement public à caractère industriel et commercial sous la tutelle du ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer et du ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche.

Cet institut est né de la fusion des deux organismes, le CNEXO (Centre National pour l’EXploitation des Océans) et l’ISTPM (Institut Scientifique et Technique des Pêches Maritimes) par le décret du 5 juin 1984 (source Wikipédia)






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