Autres journaux


dimanche 7 août 2011 à 16:28

« Algues vertes : les sangliers intégristes ont l’indécence d’en mourir sur les plages de Bretagne… »

Dit Marie-Claude Colin Cordier, Europe Ecologie Les Verts



« Algues vertes : les sangliers intégristes ont l’indécence d’en mourir sur les plages de Bretagne. A quand une campagne de dénonciation contre ces quadrupèdes qui salissent l’image de notre agriculture !


Plus sérieusement, loin du populisme qui ne sait que désigner des  boucs émissaires, Eva Joly pointe les vraies responsabilités.


On s’en souvient. Au début de l’année les affiches choc de  France Nature Environnement  rappelaient la prolifération des algues vertes sur les plages bretonnes. Le problème de santé publique crée par cette pollution imposait l’urgence de la réaction.


Branle bas de combat. Le ministre de l’agriculture crie au scandale, le Conseil régional de Bretagne dépose une plainte (retirée depuis) et le plus haut personnage de l’Etat assène que çà commence à bien faire. Va-t-on enfin fermer le robinet à nitrate ?  Las, ces diatribes enflammées s’adressent … aux écologistes.


Puis le déni de réalité se double du délit d’absurdité. Alors que le volume d’algues ne cesse de s’accroître, six fois plus en 2011 qu’en 2010 dans le Finistère, alors que les collectivités dépensent des millions d’euros pour leur ramassage et leur transformation, alors que l’origine des nitrates et le lien avec l’élevage industriel est sans ambiguïté,  par décret l’Etat veut passer de 170 à 215 kg d’azote par hectare l’épandage autorisé.


Et pour les déjections de cochons, la méthanisation ! Sauf que l’usine à lisier sort en aval plus de nitrates et d’azote qu’elle n’en absorbe en amont.


Ramasser les algues ou dénoncer par-ci par-là quelques passe droit et pratiques irrégulières n’est pas suffisant. Il s’agit, comme l’a bien rappelé Eva Joly, d’un problème de fond : celui du choix politique agricole
productiviste dont on récolte aujourd’hui les fruits pourris. Diminution drastique du nombre d’exploitations agricoles (50 % en vingt ans en Bourgogne), précarisation d’un nombre croissant d’agriculteurs, menaces sur leur santé, pollution des eaux, usure des sols, crise de confiance. Inféodés aux lobbies agro industriels, élus et syndicats ont mené de conserve une politique dévastatrice et ils continuent à en nier les effets.


Il faut tout continuer pareil ! En Bourgogne les demandes d’implantations d’usines à viande, cochonneries industrielles (en particulier dans le Morvan) et autres poulaillers sont de plus en plus nombreuses (un univers concentrationnaire de 400 000 poules pondeuses est en attente à Brange).


Ayons au contraire la volonté politique de mettre en place un système agricole respectueux de l’environnement (le moins de pollution possible), respectueux de l’animal (bonnes conditions d’élevage), respectueux du produit (bonne qualité gustative et sanitaire), respectueux de l’agriculteur (bonnes conditions de travail et de revenus), respectueux du consommateur (transparence et informations fiables).


«On voit le mal-être des paysans qui sont prisonniers de leurs crédits. Il y a un nombre de suicides inacceptables dans cette profession qui souffre. Et je veux dire ici, haut et fort, que pour nous, les paysans ne sont pas les responsables. Ils ont fait ce qu’on leur demandait et nous allons, avec eux, changer de modèle» Ce n’est pas un programme facile que nous propose Eva Joly. Changer les pratiques et les orientations politiques, établir un nouveau contrat entre les paysans et la société implique aussi que nous changions nos façons d’agir, de penser et de consommer.« 


Marie-Claude Colin Cordier








Un commentaire sur “« Algues vertes : les sangliers intégristes ont l’indécence d’en mourir sur les plages de Bretagne… »”

  1. scania dit :

    Je sais bien qu il ne faut vexer personne mais dire que les paysans ne sont pas les responsables c est un peu gros . Il n y aurait plus de bon sens paysan alors ?