Semaine de la dénutrition du 12 au 19 novembre 2020
2 millions de Français touchés par la dénutrition
La semaine nationale de la dénutrition a débuté ce 12 novembre, pour la première fois en France, et ce jusqu’au 19 novembre 2020.
Elle est organisée par le Collectif de lutte contre la dénutrition avec le soutien de la Direction Générale de la Santé. L’objectif : mobiliser l’ensemble des acteurs de santé pour sensibiliser les Français aux enjeux de la dénutrition et ses actions préventives. En effet, la dénutrition touche aujourd’hui 2 millions de personnes (enfants et adultes) en France. Elle touche également les personnes âgées : 270 000 personnes dans les EHPADs et 400 000 personnes âgées vivant seules. 20 à 40% des personnes hospitalisées sont également concernées par cette pathologie.
Mais de quoi s’agit-il exactement ?
Paul Tronchon, fondateur de Saveurs et vie, une entreprise de conseil en nutrition est issu d’un parcours professionnel dans le secteur de la santé. Il définit la dénutrition comme une balance qui va dans le mauvais sens entre ce qu’on ingère et les besoins du corps. Il ajoute que la dénutrition touche beaucoup de personnes. Mais les personnes fragiles sont les plus touchées.
Les personnes les plus fragiles sont les personnes âgées, les personnes atteintes de certaines pathologies.
Ce qui conduit à la dénutrition, c’est aussi la perte du sentiment de satiété. Le glissement des gens dans une situation d’isolement ou de maladie est un autre facteur de dénutrition.
Et « qui dit dénutrition, dit une déficit de protéines et musculaire. Cette perte musculaire donne la dimension du risque. Cela va très vite et cela ne remonte pas. La dénutrition a donc une incidence sur la chute et l’immunité. Il faut avoir beaucoup de muscles. » explique Paul Tronchon.
Et de poursuivre : « Il y a le nutriment. Il faut aussi bouger. L’un et l’autre vont ensemble ».
Nutrition et activité physique adaptée
Paul Tronchon explique qu’il existe des solutions pour éviter la dénutrition dès les sorties d’hospitalisation par exemple, en proposant des programmes de renutrition et en recherchant les activités physiques adaptées pour la personne.
C’est ce que propose notamment la structure Ciel bleu, qui est déjà intervenu à plusieurs reprises sur le territoire montcellien dans les résidences seniors.
En outre, la dénutrition chez les personnes âgées sont souvent évoquées en EHPAD et pas à leur domicile, explique Paul Tronchon. Il estime que les actions en direction des personnes âgées ou fragiles vivant à leur domicile sont trop peu nombreuses : « C’est le moment où on doit être plus actif, avant l’hospitalisation. En établissement hospitalier, on n’a pas le temps de faire cela. La nutrition se met en place sur un temps long. Il faut faire de la prévention. La nutrition doit être associée à tout traitement qui influe sur la santé.
La période hivernale, un moment pour se renforcer
Le moment hivernal est toujours important pour se renforcer. Pour les personnes fragiles, c’est un moment important de conseil en nutrition. Et les conditions sanitaires actuelles n’ont rien changé sur ce point. Le conseil doit se poursuivre pour permettre à chacun de renforcer son système immunitaire.
Ainsi l’entreprise Saveurs et vie pour sa part propose certes des conseils nutritionnels donnés par un diététicien nutritionniste. Le conseil se poursuit par le portage de repas adaptés afin de répondre aux besoins réels des personnes demandeuses. Les repas sont donc personnalisés. Et le personnel qui livre les repas est en constant dialogue avec les demandeurs afin de pouvoir adapter si besoin les repas.
Allier nutrition et plaisir de manger
Paul Tronchon considère aussi qu’une des clés de la nutrition réside dans le plaisir de manger, dans le fait de se faire plaisir. Tout en respectant les consignes sanitaires actuelles, les livreurs prennent le temps de dialoguer avec les personnes. Il y a donc une dimension sociale importante qui joue aussi son rôle dans la nutrition des personnes isolées. Cela permet ainsi de relier le repas, un élément social du quotidien, avec une ou plusieurs personnes : parler de ce qu’on a mangé, échanger des idées de recette aussi pourquoi pas sur internet.
Le repas, c’est un moment de partage. Il comporte une véritable dimension sociale. Pouvoir parler de son repas à quelqu’un, c’est revenir dans une dimension sociale, c’est sortir de l’isolement social.
Au cours de cette semaine de la dénutrition et malgré les circonstances sanitaires, certaines animations ont lieu pour sensibiliser d’abord les populations les plus fragiles.
Ainsi l’entreprise Saveurs et vie distribue gratuitement entre 5000 et 6000 goûters à ses clients. Elle participe aussi à une action avec Malakoff-Humanis. Cette action porte sur un questionnaire pour sensibiliser à la dénutrition, les allocataires de la mutuelle dans le département des Yvelines.
Plus proche de nous, c’est aussi l’occasion de la parution du guide Petit à petit mangeur, réalisé grâce à la recherche menée à l’INRA et au CHU de Dijon. Ce sont aussi le passeport nutrition santé, Nutrivitalité avec Ciel bleu.
Des webinaires gratuits les 16, 17 et 18 novembre
Tout au long de la semaine, le site de lutte contre la dénutrition propose des webinaires gratuits sur différentes thématiques : dénutrition et personnes âgées, prévenir la dénutrition, le rôle des collectivités locales, des associations, des organismes de protection sociale et des professionnels de santé ; dénutrition et cancer.
Retrouvez le programme complet ici :
https://www.luttecontreladenutrition.fr/semaine-denutrition-2020-les-webinaires/
Et tout au long de l’année, ce sont aussi des dossiers thématiques pour pouvoir éviter la dénutrition : hydratation au quotidien, pratiquer de l’exercice, mesurer son poids régulièrement etc.
Car la dénutrition n’est pas l’affaire d’une seule semaine, mais bien un mal silencieux pour lequel le Collectif de lutte contre la dénutrition et la Direction Générale de la Santé espèrent bien informer le plus grand nombre : personnes fragiles, aidants, familles.
EM