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jeudi 27 mai 2021 à 06:04

Creusot-Montceau Recyclage bientôt spécialisé uniquement dans le tri sélectif

  L'avis de l'association Stop Bourgogne Poubelle



 



 

Ce mardi le SMET et la CUCM ont signé un accord afin de travailler ensemble dans la gestion des tris de leurs territoires respectifs. Le SMET mettra donc à disposition ses outils présents à Chagny. Quant à la CUCM, l’usine Creusot-Montceau recyclage (CMR) devrait faire peau neuve au niveau de son outil de tri pour répondre aux exigences réglementaires. Au passage, elle abandonnera totalement la gestion des OMR (poubelles noires) qui seront alors traitées d’ici quelques années par le SMET.

Qu’en pense l’association Stop Bourgogne Poubelle, une association de riverains et d’usagers qui s’est spécialisée justement sur le thème des déchets et de leurs traitements ? C’est Bruno Cuby, son Président qui nous confie son opinion sur le sujet.

 

Une bonne idée et pourtant restent des questions

 

Le Président de l’association commence par rappeler que depuis la fin de l’exploitation de la décharge de Torcy en décembre 2019, les nuisances olfactives pour les riverains ont nettement diminué. Toutefois la pollution engendrée par le site est sous étroite surveillance pour au moins 30 ans.

 

Et c’est bien ce qui interroge le Président de l’association : les nuisances olfactives dont CMR et la station d’épuration sont à l’origine depuis plusieurs années. Il peut être parfois difficile de trouver réellement quelle installation est à l’origine de ces désagréments, désagréments qui ont même conduit à voir dévalués leurs biens immobiliers pour certains.

« L’association Stop Bourgogne Poubelle, que je préside, fait partie des Commissions de surveille de site de la décharge de Torcy et de CMR. Pour CMR, si demain elle ne reçoit plus les OMR, cela nous convient très bien, du moment que cela ne sent plus rien. Et en plus, le site de Chagny en a besoin » explique Bruno Cuby qui connaît par ailleurs les installations de Chagny.

 

Sans être écologiste selon lui, « il faut avoir une réflexion par rapport aux camions. Il existe des camions hybrides ou à gaz. Une telle réflexion sera la bienvenue pour limiter les pollutions liées à la circulation accrue de camions ».

 

Bruno Cuby s’interroge aussi sur le type d’installation qui sera mis en place à CMR. L’outil vieillissant et obsolète fait l’objet de discussions depuis plusieurs années. Le tri manuel sera-t-il privilégié ? Ou le tri optique sera-t-il choisi comme c’est déjà le cas dans d’autres structures de tri de la région ?

 

« Maintenant il faut investir » ajoute-t-il. Et quand il dit cela, il sait que le budget sera forcément conséquent avec un outil de pointe pour traiter de gros volumes de déchets.

Il espère aussi qu’avec ces nouvelles installations, le problème des odeurs sera fini pour les habitants de Torcy et des alentours. L’usine CMR a souvent été pointée du doigt et aussi pour des problèmes de rejets qui étaient mal maîtrisés. Il se rappelle d’ailleurs une sous-préfète qui avait remis en place le directeur, exigeant des résultats rapides. « Il faut rester vigilant » conclut Bruno Cuby sur ce point.

 

Un outil remis à neuf pour être cédé ensuite au SMET : l’idée ne plaît pas

 

Pour ce qui est ensuite de laisser la gestion de l’outil CMR au SMET, l’idée plaît nettement moins au Président de l’association : « Si c’est nous qui payons, pour quelle raison devrions-nous leur céder la gestion de l’outil ? » s’interroge-t-il.

 

Et de poursuivre : « Cela représente de l’argent. Quel est le bénéfice pour la CUCM de faire cela ? »

 

David Marti, Président de la CUCM, devra donc arriver à convaincre du bénéfice d’une telle opération si elle devait avoir lieu.

 

Attention avec les déchets d’amiante sur le territoire

 

Bruno Cuby est ensuite revenu sur un sujet bouillant de l’actualité : le projet d’enfouissement d’amiante à Mont Saint Vincent. Il rappelle que la décharge de Torcy possède une alvéole dédiée au stockage d’amiante qui n’accueille plus aujourd’hui ces déchets. Néanmoins ce sont des volumes conséquents de ces matériaux qui ont été enfouis pendant une longue période d’exploitation du centre d’enfouissement.

 

Aussi donne-t-il son avis sur la question : « Qu’ils fassent une unité de stockage, pourquoi pas. Mais il faut que ce soit étanche et qu’on puisse reprendre après l’amiante pour la traiter, comme cela se passe avec les déchets nucléaires. Une unité de stockage oui, mais non à l’enfouissement. On en a un exemple à Torcy avec une alvéole spéciale qui n’est plus en activité. C’est Sita Suez qui gère l’après. Pendant 30 ans, ils doivent faire l’entretien du site. Et cette durée peut être prolongée de 5 ans plusieurs fois si cela s’avère nécessaire. Si on enfouit, cela va polluer les nappes phréatiques et les sources. Ce n’est pas normal qu’on enfouisse cela ».

 

En outre le Président de l’association a insisté sur la fragilité des roches du site du fait de la première activité réalisée sur place depuis de nombreuses années, à savoir l’extraction de roches et cailloux.

 

Et de conclure : « On trouve de plus en plus de nanoparticules de plastique dans l’eau. C’est un fléau. L’amiante, c’est pire ».

 

Encore un opposant donc et selon ses connaissances du projet à l’enfouissement de l’amiante à Mont Saint-Vincent.

Quant au projet de CMR, il sera surveillé de près afin que son exploitation reste dans le respect de l’environnement et des riverains les plus proches.

 

LD

 

 

 



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Un commentaire sur “Creusot-Montceau Recyclage bientôt spécialisé uniquement dans le tri sélectif”

  1. loupblanc dit :

    après l’or noir , le pétrole , l’or blanc , la neige ( bientôt en disparition ) , voici l’or des poubelles convoité depuis des années par les grands groupes .
    La pollution est une des premières sources de décès dans le monde . On sera quelques 2 milliards en plus de consommateurs , donc de pollueurs en plus .
    Quid des études de terrain sur le réchauffement climatique ( glissement , argile qui se rétracte , etc…)
    Commençons déjà à prendre le problème par la source ( verre au lieu plastique , emballage restreint et adapté au lieu emballage au marketing qu’il faut payer , etc…)Une chose est sûre, le seul dénominateur commun est le citoyen et contribuable qui paierait tous les inconvénients , que l’on culpabiliserait , même pour les décharges fermées qui pollueraient .