Le Syndicat Mixte du bassin versant de la Bourbince
Des projets pour une gestion durable de l’eau
Visite des aménagements de cours d’eau et échange avec Jean-Pierre, agriculteur.
Le territoire de l’Arroux-Bourbince en Saône-et-Loire est confronté aux défis croissants liés aux changements climatiques. Avec le soutien de l’agence de l’eau Loire-Bretagne, il devient aujourd’hui un terrain d’expérimentation de solutions concrètes et innovantes pour la gestion durable de l’eau.
Ce mercredi 20 novembre 2024, l’agence de l’eau Loire-Bretagne a organisé une journée sur le terrain pour présenter trois projets, industriel, institutionnel et agricole, des initiatives ambitieuses pour répondre aux défis climatiques : de la réutilisation des eaux industrielles à la restauration des cours d’eau, trois de ces projets exemplaires pour répondre aux défis climatiques.
En début d’après-midi, le groupe a chaussé les bottes pour se rendre sur l’exploitation de Jean-Pierre Tricot, éleveur à Saint-Vallier qui rayonne sur 300 hectares avec 420 bêtes.
Le Syndicat Mixte du bassin versant de la Bourbince conduit des travaux de restauration des cours d’eau et de leurs berges. En collaboration avec les agriculteurs locaux, ces aménagements permettent de limiter les impacts de l’élevage sur les rivières et de préserver les habitats aquatiques. Ces initiatives incluent la plantation de ripisylve, l’installation de points d’abreuvement pour les bovins et de points de franchissement, participant à une amélioration de la qualité de l’eau.
Benjamin Gauthier, directeur du syndicat mixte du bassin versant Bourbince (SMBVB) indique que le bassin compte 16 cours d’eau avec 1 seul en bon état : le Verdelin.
Il rappelle les 3 facteurs de pollution des cours d’eau :
-les collectivités territoriales – assainissement
-les industries
-les pollutions diffuses : déjections animales, …
L’objectif est de retirer les bovins du cours d’eau avec l’installation de clôture en bordure du cours d’eau et développer un système d’abreuvement avec un stockage dans le sol qui évite aux bêtes de descendre dans le cours d’eau.
Captation de source, puits, installation abreuvoirs : le système fait l’unanimité.
Jean-Pierre Tricot, réticent au début, émettait des réserves. Il s’est laissé convaincre et depuis l’installation de ces dispositifs, il est entièrement satisfait, ses bêtes boivent une eau de meilleure qualité. « Et en plus, ça ne coûte rien à l’agriculteur ! »
3 abreuvoirs, 1 km de clôture, 1 pont pour la somme de 25 000€, financés par le Syndicat, l’Agence de l’eau et les fonds FEDER.
Actuellement, 224 exploitants sur 900 sont engagés.
Sur les 8 dernières années, 180km de clôture, 600 abreuvoirs, 180 ponts (béton ou bois) ont été installés.
« La satisfaction est au rendez-vous. Désormais, les agriculteurs nous appellent pour travailler avec nous et envisager des installations sur leur exploitation. On arrive à concilier l’environnement et l’économie », explique B. Gauthier.
Mais, un bémol dans le système : le syndicat a mis la pause car il attend le versement des fonds européens FEDER qui doivent lui être versés, une ardoise de 500 000€ qui permettrait le redémarrage de nouvelles installations.
J.L Pradines