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jeudi 3 décembre 2020 à 11:35

Disparition du président Giscard d’Estaing

Hommage de Charles Landre





 

Communiqué :

Le Président Valéry Giscard d’Estaing avait l’amour de la liberté, l’éblouissante intelligence de ceux qui parviennent à regarder loin et l’audace de ceux qui osent engager des transformations profondes.

 

Il a traversé la Vème République en bousculant parfois la fonction présidentielle en souhaitant incarner un président moderne et « réunir 2 Français sur 3 ».

 

C’était un autre temps, celui des accords de gouvernements entre des partis puissants, dans un paysage politique marqué par des batailles idéologiques féroces desquels Valéry Giscard d’Estaing sortit provisoirement vainqueur pour devenir le premier président de la Vème République qui ne fut pas Gaulliste.

 

Son mandat marqué par la fin des 30 glorieuses et la crise pétrolière constitua aussi l’amorce d’une autre façon de voir la fonction politique et de préoccupations plus gestionnaires, peut-être moins visionnaires.

 

Reste qu’il engagea de profondes transformations sociales, la majorité à 18 ans, la pénibilité du travail dans le calcul des retraites, le développement de la formation professionnelle, l’augmentation du minimum vieillesse et défendit avec Simone Veil un cadre légal pour l’interruption volontaire de grossesse. Les mesures sociales engagées jusque dans le début des années 80 par d’autres majorité s’inscrivent naturellement dans ce sillage.

 

Il marqua aussi, par son style, une génération de jeunes militants qui contribuèrent à alimenter le débat public dans les années 90.

 

Il poursuivit le travail du Général de Gaulle favorisant l’éclosion des fleurons industriels du pays et la structuration de ses infrastructures de transport.

 

Souvenons nous également qu’il fût parfois en avance sur son temps. A l’heure où nous dénonçons les inégalités et l’accroissement des richesses, Valéry Giscard d’Estaing, bien que libéral, alertait dès les années 70 sur l’accroissement des inégalités. A la la tête d’un gouvernement de centre droit, il a par exemple augmenté de 8% l’imposition sur les plus hauts revenus.

 

De même un temps où les problématiques liées à l’accroissement des migrations déchirent la société, il faut aussi se souvenir qu’il défendit, lui, le centriste, dès 1990 un cadre légal jamais adopté de définition de l’immigration et de son contrôle.

 

Il défendait, qu’on la partage ou pas, une vision pour son pays, en Europe et dans le Monde, et une conception de la modernité qui infuse encore aujourd’hui nombre de propositions qui alimentent le débat public.

 

Valéry Giscard d’Estaing était enfin, tout Européen qu’il fût, un Français profondément attaché à sa région, l’Auvergne.

 

Sa disparition marque la fin d’une époque à laquelle il contribua avec d’autres à apporter de la hauteur de vue sur les grands enjeux de ce monde. C’est l’image que nous garderons du président Giscard d’Estaing dont le style, l’élégance et le respect du débat d’idées et de ceux qui y contribuent marquèrent la Vème République.

 

M. Charles Landre

Conseiller municipal du Creusot et conseiller communautaire

 

 

Crédit photo : https://www.leparisien.fr/

 

 

 



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2 commentaires sur “Disparition du président Giscard d’Estaing”

  1. GBK71 dit :

    Tout d’abord, sincères condoléances à sa famille. Il fût un grand homme d’état de la 5ème République, procéda à de grandes réformes en modernisant le pays. Il était un grand visionnaire et maitrisait parfaitement l’économie et les finances. En 1981 lorsque les socialistes sont arrivés au pouvoir, l’économie du pays était saine et les caisses de l’état étaient bien remplies… on a vu la suite. Reposez en paix Monsieur Giscard D’Estaing.

  2. GG dit :

    Effectivement vous avez raison GBK71, VGE maitrisait parfaitement l économie surtout pour lui et ses caisses étaient bien remplies.
    Valéry Giscard d’Estaing est l’ancien président de la République qui coûte le plus cher à la France. Pour le train de vie , l’État débourse 2,5 millions d’euros chaque année. À titre de comparaison, 2,2 millions d’euros sont versés pour Nicolas Sarkozy et 1,5 million d’euros pour Jacques Chirac, rapporte Le Parisien. Au total, ce sont donc plus de 6 millions d’euros par an qui sortent des caisses de l’État.
    Selon René Dosière, député socialiste et spécialiste du budget de l’Élysée, cette différence entre les trois présidents s’explique par la nécessité de protéger les diverses propriétés de Valéry Giscard d’Estaing. « Le poste le plus lourd, ce sont les agents de sécurité qui surveillent ses résidences à Paris ou à Authon, dans le Loire-et-Cher », remarque-t-il dans le quotidien.
    Cela s’explique par le dispositif officiel permettant aux anciens présidents de bénéficier d’un appartement de fonction meublé avec deux personnes qui y sont affectées. Ils ont également droit à deux policiers pour leur protection rapprochée, une voiture de fonction avec deux chauffeurs et sept collaborateurs permanents. Il s’agit là d’un budget spécial qui ne tient pas compte du traitement mensuel des anciens présidents, qui s’élève à hauteur de 6.000 euros par mois environ, ou encore de la rémunération mensuelle de membre du Conseil constitutionnel (12.000 euros) que Valéry Giscard d’Estaing est le seul à toucher.

    Valéry Giscard d’Estaing est évidemment celui qui a le plus coûté à l’Etat en cumul, puisqu’il a été élu en 1974 et perçoit sa pension d’ancien président depuis 1981. Il occupe notamment depuis plus de trente ans « de splendides locaux » boulevard Saint-Germain à Paris, indique Challenges. Toujours selon René Dosière, en 2018, il a coûté hors sécurité 710 439 euros aux caisses publiques.
    En 2015, La Tribune rapportait que la résidence privée de Giscard d’Estaing à Authon (Loir-et-Cher) mobilisait quinze gendarmes à temps plein, pour un coût annuel de 1,1 million d’euros. En outre, le président accordéoniste tient à sa disposition deux sous-officiers de l’armée de terre, et trois sous-officiers de la marine pour un coût total de 287 000 euros.