REACTUALISE / Après la mort de Jamal à Saint-Vallier VOIR NOTRE VIDEO
Rassemblement pacifique pour comprendre pourquoi celui qui a tué est libre
Ils étaient environ 70 à s’être réunis devant le commissariat cet après-midi, afin de demander des explications sur le fait que l’assassin présumé de Jamal ait été remis en liberté par le juge d’instruction, après seulement 10 heures de garde-à-vue (voir nos articles de lundi).
Un rassemblement qui s’est certes déroulé dans le calme, mais on sentait une certaine tension, régulée par quelques personnes qui ont appelé au calme. « Nous voulons un rassemblement intelligent » ont-ils déclaré.
A l’extérieur, devant le commissariat, c’est au Commandant Fabrice Berthelon qu’est revenu la tâche de répondre aux très nombreuses questions des manifestants.
La première étant bien évidemment la suivante : « Pourquoi celui qui a porté les coups à Jamal a-t-il été remis en liberté ? ». Ce à quoi le commandant a rétorqué que la décision de remise en liberté avait été prise par la justice et qu’il n’était pas à même de la commenter…
« On aurait pu dire que la justice suivait son cours si cet homme avait été incarcéré. Mais ce n’est pas le cas. Lui, il est peut-être tranquillement assis dans son canapé à regarder la télé, tandis que Jamal repose entre quatre planches… » constate un ami de Jamal. Qui regrette un homme « gentil mais tellement vulnérable… ».
Avec beaucoup d’insistance, les amis de Jamal ont demandé au commandant Berthelon d’appeler Damien Savarzeix, le procureur de la République de Chalon-sur-Saône. Refusant dans un premier temps, il s’est finalement exécuté, en ne laissant entrer que quatre personnes (trois amis de la famille et la voisine qui était aux premières loges ce samedi fatidique).
Pendant ce temps, une banderole portant l’inscription « Justice pour Jamal, 10 h de garde-à-vue et libéré » a été placardée au mur d’une habitation, en face le commissariat et des applaudissements ont retenti.
Entretien de la délégation avec le procureur
A l’issue de l’entretien téléphonique avec le procureur de la République, c’est un peu apaisés que les manifestants ont appris que le procureur avait fait appel de la décision du juge d’instruction de libérer celui qui a porté les coups à Jamal. Et que, de surcroit, cet homicide serait très certainement requalifié en « crime ».
Le temps de la justice n’est pas notre temps
Jean-Michel Medjoubi, qui a pris la parole à plusieurs reprises, a donc rapporté que le procureur a annoncé un délai de 15 jours maximum, avant de décider du maintien en liberté de celui qui a porté les coups ou de son incarcération. Et d’enjoindre les manifestants à ne pas faire d’esclandre, par respect pour la famille de Jamal « qui va l’enterrer au Maroc ».
Une collecte pour aider la famille
Plusieurs personnes durant la manifestation ont tempéré les esprits, en prévenant : « Il ne sert à rien de faire des actions comme brûler des voitures en signe de désaccord. Tout ce que cela aurait pour conséquence serait de réduire à néant notre action de ce jour et cela n’est pas le but ». Ajoutant : « Attendons sereinement la décision annoncée, en hommage à Jamal ».
Et d’informer tous ceux qui souhaiteraient aider financièrement la famille de la victime, qu’ils peuvent le faire directement auprès de celle-ci. « Vous savez où elle habite, donc cela ne sera pas difficile de leur faire parvenir vos dons… ».