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vendredi 8 mars 2019 à 06:59

Cambriolages, vols à la roulotte…à Blanzy

6 mois de prison ferme et 2 ans de suivi probatoire



 




 

Il y eut comme une épidémie de vols à Blanzy, entre le 15 et le 24 novembre 2018. Leur auteur a été trahi par une empreinte relevée sur l’un des lieux, qui a matché avec une fiche informatique. Le voleur n’a pas été contrariant puisque, arrêté, il a également reconnu d’autres faits.

 

Il a 20 ans et à l’époque était hébergé sur Blanzy, « par l’oncle d’un copain ».

 

 

Sans emploi, sans revenus, sans formation, sans logement

 

 

L’oiseau avait migré du Havre, où selon son avocate, maître Bailly, il craignait « des représailles ». Les stups et leurs embrouilles habituelles, certainement, car F. consommait pas mal, environ 10 joints par jour, soit environ 20 euros par jour. On l’écrit au passé car du box où on le juge en comparution immédiate ce jeudi 07 mars, il soutient qu’il a depuis arrêté. En novembre, et alors qu’il arrive sur Blanzy, il lui fallait donc 20 euros par jour sans parler du reste (se nourrir, se vêtir, éventuellement, etc.) Or F. est sans emploi, sans revenus (trop jeune pour percevoir le RSA), sans formation, et « sans domicile depuis 2 ans ». Deux ans, donc, qu’il dormait « à droite et à gauche ».

 

 

Déjà 5 fois condamné

 

 

Ses antécédents judiciaires ? lui demande la présidente Delatronchette. « Je ne les connais pas, je n’ai jamais été informé. » En effet, 4 condamnations récentes ne lui ont pas encore été signifiées car le tribunal correctionnel du Havre l’a jugé en son absence, en septembre et en novembre 2018 puis deux fois en janvier 2019 (des extorsions, vols, vols aggravés, détention d’arme sans autorisation). Lorsque ces condamnations seront portées sur son casier judiciaire, ça fera cinq condamnations en tout (port d’arme à Paris, mars 2018), six, en fait si on ajoute celle de cette comparution immédiate.

 

 

Portefeuille, carte bancaire, espèces, une boîte de chocolats, …

 

 

Il cause, il cause… Il soutient qu’il n’a pas volé tous les objets dont les victimes ont signalé le vol. Vols à la roulotte (3, dans des voitures qu’il trouvait ouvertes ou qu’il forçait), vols par effraction à des domiciles (2), une tentative de vol (il n’a pas réussi à ouvrir la porte de la maison avec une clé préalablement trouvée dans la voiture), et 2 vols simples. Ses butins, en vrac (liste non exhaustive) : portefeuille, carte bancaire, espèces, une boîte de chocolats, un trousseau de clés, une clé, une sacoche, un chargeur de téléphone, des ampoules, une cigarette électronique, une télévision, des chaussures de sécurité, une valise, des aliments (qu’il a mis dans la valise pour les emporter), une façade d’autoradio. Il aurait volé aussi du matériel de pêche, les victimes sont dans la salle ainsi que l’acquéreur de ce matériel (payé mais volé avant qu’il entre en possession) : ces trois personnes vont devoir attendre que le parquet reprenne cette procédure et décide s’il poursuit le jeune homme et de quelle façon.

 

 

« La situation sociale de monsieur est désastreuse et il a un problème d’addictions »

 

 

  1. F. ne veut pas aller en prison : il s’est trouvé une copine et d’ailleurs vivait depuis une semaine chez les parents d’icelle, à Chalon-sur-Saône, lorsqu’il fut interpellé. « Ça fait trois mois que j’essaie de m’en sortir ! J’avais rendez-vous à la mission locale (c’est vrai, ndla), et je devais rencontrer l’AFPA pour faire une formation, et puis j’ai réduit le cannabis, jusqu’à arrêter. » Peut-être, mais le substitut du procureur, Dominique Fenogli, relève le nombre de vols et un casier déjà lourd. « Pourquoi une victime irait déclarer un vol de chaussures de sécurité si ce n’était pas vrai ? Il n’y a pas à faire le tri. La situation sociale de monsieur est désastreuse et il a un problème d’addictions, car outre le cannabis, il a déclaré en audition ‘je tiens à dire que quand je fais mes conneries, je suis souvent bourré’. » Le procureur requiert 15 mois de prison, dont 8 mois assortis d’un sursis mis à l’épreuve de 2 ans, et le maintien en détention, « car s’il sort, il aura besoin de drogue et donc ira voler ».

 

6 mois de prison ferme et 2 ans de suivi probatoire

 

 

Le prévenu bondit… « ça fait 3 mois que j’ai arrêté les bêtises » … Maître Bailly plaide l’absence de preuves pour le détail des objets. Certes il peut mentir, mais les victimes le peuvent aussi, et puis il a reconnu spontanément des vols pour lesquels on ne le soupçonnait pas. 
Le tribunal déclare F., 20 ans, coupable, et le condamne à 12 mois de prison dont 6 mois assortis d’un sursis mis à l’épreuve de 2 ans, avec obligation de soins, d’indemniser (? il n’y a aucune constitution de partie civile à cette audience) et de travailler. Le tribunal ordonne son maintien en détention et l’oiseau plonge en piqué avant de rebondir et de grommeler : « Pfff, n’importe quoi ! ».

 

 

Florence Saint-Arroman

 

 

 

 

 

tribunal 2208172

 

 

 






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