Dans le feu de l’action avec les sapeurs pompiers de Montceau-les-Mines
Un exercice plus vrai que nature avec les volontaires !
Un problème technique, ennuyeux puisqu’il concernait la carte mémoire de notre appareil photo, explique le retard dans la mise en ligne de ce compte rendu d’une expérience unique mais qui date de dimanche dernier. Mais comme sans être illustré, ce cet article n’aurait guère eu de sens, nous avons dû attendre de solutionner ce problème de carte en « sauvant » nos images. Que nos lecteurs veuillent bien nous en excuser !
Un incendie, vu de l’intérieur, ça n’a rien à voir ! Pourtant, et même si on a malheureusement souvent l’occasion d’en « couvrir », le vivre en accompagnant des sapeurs pompiers, c’est tout autre chose ! Expérience rare et que nous avons apprécié à sa juste valeur.*
Une expérience qu’il nous a été donnée de faire, dimanche matin, à l’occasion d’une des deux manoeuvres mensuelles auxquelles sont astreints tous les sapeurs pompiers volontaires des centres de secours de Montceau-les-Mines et de Blanzy. Un masque pour respirer sur le visage, engoncé dans une combinaison résistant à la chaleur, 16 kilos de bouteille d’oxygène sur les épaules, avançant à tâtons dans la fumée… la progression est lente et malaisée dans une maison qui commence d’être ravagée par les flammes…
« Seule l’expérience ne s’apprend pas » disait Gérard de Nerval et cette devise, le centre de secours de Montceau l’a fait sienne en plaçant ses hommes dans les conditions les plus proches de la réalité, de celles qu’ils risquent de rencontrer régulièrement.
Pour ce faire, le bailleur Vileo avait donc mis deux maisons du quartier du Magny à disposition : l’une destinée à être démolie et une seconde devant être rénovée et pour laquelle quelques « égards ont été pris ».
« La priorité absolue c’est l’humain, l’extinction vient ensuite... » expliquent les adjudants chefs Michel Fierro et Didier Mathonnat, les deux chefs de groupe et le major Jean-Paul Lagrange, chef de centre, encadrant cet exercice.
Rigueur absolue pour limiter au maximum les risques et avoir une efficacité au top, telle est la « recette ». C’est pourquoi toute intervention de ce type commence par une discussion avec un éventuel témoin pour déterminer la présence ou non de gaz en bouteille, la configuration des lieux à l’intérieur, le nombre d’occupants du logement etc. tandis que deux hommes procèdent à une « reconnaissance cubique » extérieure ; opération qui a pour objet de mieux mesurer les risques mais aussi de repérer d’autres éventuelles victimes.
Là commence un « parcours du combattant » avec le harnachement décrit précédemment, le manque de visibilité mais aussi d’audition (vous êtes littéralement coupés du monde avec tout ce que cela peut engendrer comme stress) et malgré tout vous êtes obligé de retrouver une victime potentielle le plus rapidement possible. Le plus rapidement possible déjà pour avoir une chance de sauver une ou plusieurs vies, mais aussi parce que vous n’avez guère plus de deux heures devant vous pour résister physiquement à la chaleur, à la fatigue et au stress. Pas le choix !
Ce dimanche, en un peu moins d’une heure, »on » a sauvé deux personnes, évité la propagation à tout le bâtiment, sécurisé les lieux… Bref : la routine, quoi !
Changement de décor, quelques instants plus tard, avec cette fois un incendie qui fait rage et qu’il faut circonscrire dans les meilleurs délais et là encore en limitant au maximum les dégâts.
Ce genre d’exercice, les sapeurs pompiers volontaires en vivent régulièrement, on pourrait même écrire que ça fait partie de leur formation continue, pour conserver les acquis, les réflexes…
Texte et photos : Annabelle Berthier
Justine (au centre), Julia (à droite) et Nicolas (à gauche donc) sont les trois premiers volontaires qui interviendront indifféremment avec les centres de Montceau et Blanzy