Justice – Présentation d’un montcellien pour délit routier
.. 6 mois de prison ferme pour ce récidiviste !
« Il se passe quoi vers 15 heures un jour de semaine à Montceau ? – Ben j’ai voulu aller voir un collègue, et… » Tssss ça fait un moment que les juges essaient de décentrer A X, presque 30 ans, natif de Saint-Vallier. Question après question le tribunal tente d’amener le jeune homme à l’idée de sa responsabilité, en vain. « Vers 15 heures il y a des enfants dehors, et à la vitesse où vous alliez vous n’auriez pas pu les éviter. »
Il grille tous les feux, tous les stops, ne fait pas la moindre pause
Le 19 avril dernier, la police de Montceau repère un conducteur : A X, connu pour deux refus d’obtempérer aggravés, connu pour n’avoir plus le droit de conduire faute de points. Sa dernière condamnation (en appel) date de janvier. Les policiers décident de le contrôler. Lui, il est au volant, il sait qu’il n’en a pas le droit, il sait qu’il a 4 mois de prison en attente, il panique, il fonce. Il fonce en ville, grille tous les feux, tous les stops, ne fait pas la moindre pause. Le PV parle des autres conducteurs, et puis de piétons, le prévenu n’est pas convaincu : il n’a rien vu. La voiture n’est pas à lui mais presque : une sorte d’arrangement avec sa sœur qui lui en laisse toute la disposition.
« Pourquoi ? – Je sais pas »
« Vous savez que votre permis a été annulé, alors pourquoi vous conduisez ? – J’aurais pas dû. – Oui, mais pourquoi vous conduisez ? » Il commence par souffler « je ne sais pas », puis : « Ben, j’avais un collègue à voir. » Il a reconnu avoir conduit à d’autres reprises. 3 condamnations (sur 7 mentions à son casier) pour des délits routiers. « Pourquoi la première condamnation n’a pas suffi ? – Ben… Je sais pas. » Nous sommes à l’audience de comparution immédiate, ce jeudi 6 juin, mais A X est jugé selon une autre procédure rapide, il aurait dû se présenter librement, or il est incarcéré pour faire la peine de 4 mois prononcée par la cour d’appel de Dijon en janvier dernier.
« A un moment donné on doit obéir aux règles »
« C’est un mauvais conducteur, c’est quelqu’un qui ne respecte pas les règles. Il s’en exonère : le code de la route c’est pour les autres. Il y a contrôle ? Il fuit ses responsabilités et il prend tous les risques. Sa prise de conscience est nulle, que ça soit sur ce dossier ou sur ses années d’infraction. Il passe devant la cour d’appel en janvier, il a une peine ferme mais aménageable et on le trouve à faire n’importe quoi en mettant en danger la vie des autres, c’est inadmissible. Il faut lui interdire de conduire pour un temps au moins. Il a dû croire que le crescendo pédagogique des peines était une faiblesse de la part de la justice, mais à un moment donné on doit obéir aux règles. » Aline Saenz-Cobo, vice-procureur, requiert en conséquence 8 mois de prison avec mandat de dépôt à l’audience, interdiction de conduire pendant 18 mois et confiscation du véhicule : « Sa famille y est pour quelque chose : ils connaissent sa situation et mettent un véhicule à sa disposition. »
« Taper toujours plus fort, ça ne sert à rien »
L’avocat dijonnais de A. joue la provocation, « les lieux communs n’effraient pas madame la procureur », puis plaide pour une peine mixte et pas d’incarcération supplémentaire. « Taper toujours plus fort, ça ne sert à rien. Il faut penser à sa réinsertion et c’est le rôle de la société. » Maître Truchy s’élève contre « la fiction » : « le pénal est une matière dure, il n’y a pas d’hypothèses à faire vous devez juger en l’état, et en l’état il n’y a pas de victimes. Ce qu’il a fait est stupide, mais c’est humain ! Et puis il a un profil de suiveur : le laisser à Varennes, hmmm, c’est pas bon. Il faut un sursis mis à l’épreuve, il n’en a jamais eu. Je ne vous dis pas qu’il n’a pas besoin d’être dressé ! (sic, ndla) Je vous dis, il faut une peine intelligente. Bien sûr qu’il a besoin de comprendre. »
6 mois de prison sans aménagement possible
Le tribunal condamne A. à 6 mois de prison, décerne mandat de dépôt. Interdiction de conduire pendant 6 mois, « pour ne pas venir entraver vos démarches, vos recherches d’emploi, etc. ». Ordonne la confiscation du véhicule. « J’ai pas envie de rester en prison », disait le jeune homme au tribunal. Personne n’en a envie, pour un tribunal c’est un fait, pas un argument.
Florence Saint-Arroman
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