TRIBUNAL DE CHALON
11 infractions commis entre Montceau et Blanzy
Il a 19 ans, il comparaît ce lundi 10 février selon la procédure de comparution immédiate (la plus réactive mais aussi la plus dure) pour avoir, le 5 février dernier à Montceau-les-Mines et à Blanzy commis 11 infractions presque d’un coup.
La police a voulu le contrôler, il a fui. « Il a pris tous les risques, et surtout pour les autres, pour échapper à ses responsabilités » dira la vice-procureur. La liste des préventions raconte un peu l’histoire : conduite sans permis, transport et détention de stupéfiants (98 g de cannabis), conduite sous l’empire des stups, refus d’obtempérer, deux délits de fuite après accidents entraînant deux blessures involontaires, conduite excessive du véhicule (deux fois également).
Pas d’avocat désigné, pour cause de grève totale
Arrêté le jour même, le jeune homme a été placé en détention provisoire le 7 février. Une escorte pénitentiaire l’a amené jusqu’au tribunal judiciaire, et le jeune prévenu voudrait bien être jugé immédiatement, mais les avocats sont en grève (pour la 6ème semaine) et, lui explique le président Grandel, « le code de procédure pénale dit que votre renoncement au délai (pour préparer sa défense, ndla) doit être fait en présence d’un avocat ». Le tribunal va donc renvoyer. Le jeune homme refuse le délai long (2 à 4 mois) auquel il a droit vu les infractions de stups. Il sera jugé mi-mars, et le tribunal doit statuer sur son sort d’ici là : placement sous contrôle judiciaire ou maintien en détention.
Une enfance « compliquée »
« Vous avez eu une enfance un peu compliquée », expose le président. En effet, d’abord placé en centre éducatif à Lux, le garçon part ensuite au foyer du Prado à Mâcon, puis il passe dans un centre éducatif fermé (CEF). Il est scolarisé jusqu’en 5ème, n’a jamais travaillé, a fait quelques stages grâce à la Mission Locale. Il est donc dépendant financièrement de sa famille. Il consomme 2 à 3 joints de cannabis par jour. Il a été incarcéré deux fois, et était suivi par un conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation (CPIP).
Un présent compliqué
« Vous avez un casier chargé, pour l’âge que vous avez », observe le président. 9 mentions. Des condamnations du tribunal pour enfant, pour des violences, essentiellement. « Un placement qui ne s’était pas bien passé », explique le prévenu pour une condamnation de 2015. Une enfance « compliquée », et un présent qui l’est aussi. Avec ça, le juge d’application des peines est favorable à une révocation d’un sursis antérieur, et le rapport du SPIP n’est « pas très positif ». Il en pense quoi ? « Ben le SPIP, il constate, alors voilà, il constate. »
Un gosse d’ici
C’est un gosse de la région. Né en septembre 2000 au Creusot, il vivait à Chalon lorsqu’il fut interpellé du côté de Montceau. La vice-procureur demande son maintien en détention. Elle estime qu’il y a « un risque important de soustraction », et « un risque de renouvellement ». « Malgré les mains tendues et les mesures judiciaires, ça n’a pas empêché… » Du box, le prévenu semble dégoûté et n’a rien à ajouter.
Le tribunal ordonne qu’il soit maintenu en détention jusqu’à son jugement. C’est donc son 3ème passage en prison, « et vous n’avez que 19 ans ».
Florence Saint-Arroman