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jeudi 24 septembre 2020 à 19:48

Faits divers – Violences sur son ex conjointe Saint Vallier Montceau

4 mois de prison ferme, et un sursis probatoire pendant 2 ans



 



 

Onze ans. Onze ans d’une vie commune qui vit naître trois enfants et de nombreuses disputes et crises, des cris, par conséquent, puis ils se séparent, il y a deux ans.

Aujourd’hui elle a un nouveau compagnon, dont elle est enceinte, mais son ex est présent dans sa vie, pour les enfants mais pas seulement, et finalement ces relations « floues » échouent au tribunal.

 

Sauf que les concernés sont absents. L’auteur présumé des violences contre son ex n’a pas pu venir, explique son avocat qui transmet un pouvoir aux magistrats. Le bus venant de Montceau part à 16h30, pour arriver à Chalon à 17h30, explique maître Marceau. Nul n’ira vérifier si par hasard il n’y avait pas un autre bus plus tôt dans la journée. Le prévenu n’est pas là, tant pis pour lui, on avance.

 

Elle se met en position de fœtus, pour protéger celui qu’elle a dans le ventre 

 

Il s’agit d’un homme né en 1989 à Saint-Vallier où d’ailleurs vit son ex-compagne. Lui il habite à Montceau. Le 23 juillet dernier vers 12 h, le nouveau compagnon appelle les policiers, il y a eu altercation et violences. Les causes diffèrent selon celui ou celle qui rapporte les faits. A un moment donné il prend la mère de ses enfants par les cheveux et la jette au sol. Elle se met en position de fœtus, pour protéger celui qu’elle a dans le ventre. Leur fille de 10 ans s’approche de sa maman pour la protéger. « Enlève-toi, que je la démonte » lui aurait lancé son père, qui dit plus tard aux gendarmes que lorsque la mère parvient à se réfugier chez une voisine, il aurait pris sa fille dans ses bras, « pour la rassurer ».

 

« Madame souhaite surtout une interdiction de contact avec elle »

 

Il conteste une partie de la version, mais un médecin a constaté des traces sur tout le corps de la maman, traces compatibles avec ses déclarations. Il fixe une ITT de 4 jours. En garde à vue le père des enfants dit que leur mère se réfugie parfois chez lui pour échapper aux coups du nouveau compagnon. Elle avait posé plainte contre l’ancien, en novembre 2019. Au casier du prévenu, une condamnation pour vol avec violence, et deux pour des conduites malgré la suspension du permis, et sous l’empire des stupéfiants. Il prend de l’héroïne, ne travaille pas. Maître Bernard intervient pour la victime, « peu importe le contexte ou les causes des violences, elles sont reconnues. Madame souhaite surtout une interdiction de contact avec elle et une interdiction de paraître à son domicile. »

 

Les enfants sont toujours victimes des violences intrafamiliales

 

Béatrice Moure, procureur, reprend la scène décrite par madame, et insiste sur un aspect qui fut longtemps négligé mais qui de plus en plus souvent entre dans les discours, et donc dans les représentations communes : les enfants ne sont jamais que témoins de violences, ils en sont toujours également victimes. « Cette petite fille de 10 ans qui va entourer sa mère au sol… Je regrette vraiment que monsieur ne soit pas là. » Elle dit que cette relation était toxique, que ces relations « floues » ont mené à ce qu’il pète un câble. Elle requiert une peine de 12 mois de prison assortis d’un sursis probatoire de 2 ans. Obligation de travailler, et de se soigner.

 

« Personnalité fragile », « dévoré par les stups »

 

Maître Marceau reconnaît ces obligations comme pleinement pertinentes pour son client « qui se fait dévorer par les stups, qui n’a pas de stabilité professionnelle. C’est un écorché. » Madame se réfugie chez lui lorsque son nouveau compagnon la frappe ?

 

« Donc il sait faire preuve de compassion et de générosité à son égard, même s’il reste une personnalité fragile. » L’avocat plaide en faveur de la version de monsieur (que le nouveau compagnon embêterait avec des messages), reconnaît que ces relations sans repères, livrées aux jalousies et aux frustrations, ne peuvent que provoquer des passages à l’acte violents.

 

4 mois de prison ferme, et un sursis probatoire pendant 2 ans

 

Le tribunal déclare le prévenu coupable, le condamne à une peine de 10 mois dont 6 mois sont assortis d’un sursis probatoire de 2 ans. Interdiction de contact avec la victime, interdiction de paraître à son domicile. Obligations de travail et de soins.

 

Madame est reconnue en qualité de victime.

 

Florence Saint-Arroman

 

 

 

 

 

 



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