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mardi 3 novembre 2020 à 06:05

Faits divers : il « entre » chez la soeur de sa copine à Saint-Vallier et….

20 mois de prison avec incarcération immédiate !



 



 

 

 

 

« En fait, j’étais dans l’incompréhension, dans l’énervement. J’étais bourré. » Il a 28 ans, un casier judiciaire, et il avait une copine depuis 4 mois. « Un matin, je me réveille, elle n’était plus là. » Faute d’explications, dit-il, il a bravé le confinement pour se pointer chez la sœur de sa copine, à Saint-Vallier, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, la nuit d’Halloween. Elles ont eu très peur.

Violation de domicile pendant la nuit (et le confinement)

 

Ce lundi 2 novembre à l’audience des comparutions immédiates, la présidente Clara Verger résume les faits.

 

Le prévenu vit à Dijon. Quand sa copine le quitte et va se réfugier chez ses parents, il commence par faire flipper tout le monde en menaçant d’une descente de ses copains. Il la harcèle de salves de SMS tous plus insultants et orduriers. La fille va se mettre à l’abri chez sa sœur. La victime n’est pas à l’audience. Elle est décrite comme une jeune femme bien fragile, à la vie compliquée et exposée à toutes sortes de violences. Sa sœur vit en appartement, mais en rez-de-chaussée surélevé. Aussi le prévenu, bien que bourré, comme il dit, enjambe le balcon.

 

Menaces de mort

 

Comme les jeunes femmes s’obstinent à ne pas lui répondre et à éviter son contact, il finit par casser la porte-fenêtre, elle se réfugient dans la salle-de-bains, les policiers les y trouveront, alors qu’elles sont encore menacées de mort : « Sur le Coran, je vais te tuer ! », « si je vais en prison, mes copains viendront ». Il refuse que la police vérifie son taux d’alcoolémie. Il est très énervé. Le dimanche il est présenté au procureur de la République, le juge des libertés et de la détention ordonne son placement en détention provisoire, l’avocate qui l’assiste dit qu’il est « mutique ».

 

Une expédition punitive pour une relation immature


A l’audience ça va un peu mieux, il répond aux questions. Marie-Lucie Hooker, substitut du procureur, qualifie les faits d’« expédition punitive », « pour une relation immature » complète maître Mathilde Leray qui observe que la victime a parlé en audition de faits encore plus graves sans avoir posé plainte ou apporté d’éléments probants. « C’est vrai que ce sont des faits préoccupants, mais monsieur n’est sans doute pas capable de faire autrement. »

 

« J’ai toujours été condamné pour de la merde, sous alcool, c’est ça le problème »

 

Il reconnaît les faits, mais récuse ce dont la victime l’accuse par ailleurs. La présidente lui adresse un feu roulant de questions. Son comportement en garde à vue ? « Je m’en excuse. » Un problème avec l’alcool ? « Oui. Je bois chaque soir, whisky ou vodka, une bouteille, depuis un an, je crois. » L’avenir avec sa copine ? « Je sais pas. Elle m’a jeté, non ? Je respecterai ses choix et la laisserai tranquille. » Son casier judiciaire ? « Regardez-le, c’est que des délits commis le soir, sous alcool. J’ai toujours été condamné pour de la merde, sous alcool, c’est ça le problème. »

 

Il a fait de son dernier sursis probatoire « un échec total »


11 mentions en 10 ans, à son casier. Pour des conduites sans permis (c’est pourquoi il s’est fait conduire par un ami l’autre soir), pour des vols, des recels, des outrages, rebellions, menaces de crimes. Il était en sursis mis à l’épreuve mais le rapport du juge d’application des peines est accablant : « échec total », « ne vient pas aux convocations », « le 6 août est contrôlé en Suisse », « le 15 septembre est condamné à Dijon » (mais n’est pas venu à l’audience), le juge a dû délivrer un mandat d’amener contre lui.

 

« Vous allez peut-être vous prendre en main un jour ? »


« Que faut-il faire ? lui demande la présidente. Vous allez peut-être vous prendre en main un jour ? » Il a un enfant âgé de 7 ans qui vit à Montpellier. Il vit chez son père. Il a un « niveau CAP », a travaillé dans la restauration, le ménage, le bâtiment. « Que souhaitez-vous pour l’avenir ? » Il s’approche du micro : « Le meilleur, comme tout le monde. » Ça n’amuse pas la juge. « Est-ce que vous êtes capable de vous lever le matin pour aller à des rendez-vous avec des gens qui vont se démener pour vous ? – Oui. – Quelles garanties apportez-vous ? – M’inscrire au CSAPA*, ça serait un bon début. » « Son discours a un peu évolué, constate maître Leray. Il a évolué sur sa conscience des faits, et aussi sur son rapport à l’alcool. Ses déclarations sont plus nettes, plus franches. » Les victimes ont subi « des violences psychologiques intolérables » rappelait la procureur.

 

20 mois de prison, incarcération


Le tribunal le condamne à une peine de 12 mois de prison, avec maintien en détention, et révoque totalement son sursis de 2018, soit 8 mois avec ordre de l’incarcérer immédiatement. « C’est une longue peine, monsieur, qui va permettre de marquer un coup d’arrêt. » Le tribunal espère qu’il va gagner en maturité, et finir par prendre sa vie en main.

 

FSA

 

Renvoi sur intérêt civil en 2021 pour la sœur qui a dû faire réparer ses portes.

 

* CSAPA : centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie

https://fr.wikipedia.org/wiki/Centre_de_soins,_d%27accompagnement_et_de_pr%C3%A9vention_en_addictologie

 

 



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