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mardi 17 novembre 2020 à 19:25

Faits divers – lycéen gravement blessé à Montceau le 4 septembre dernier

l'automobiliste alcoolisé s'était enfui : permis annulé, 10 mois de prison ferme, 2 ans de probation



 



 

Le lycéen immobilise son scooter au stop. Des témoins le voient regarder à gauche, puis à droite. L’instant d’après il est éjecté, projeté au sol, blessé. La voiture qui lui est rentré dedans fait une marche arrière, puis file.

Un automobiliste se place devant elle pour que son conducteur s’arrête. Il a 3.46 grammes d’alcool par litre de sang, c’était le 4 septembre dernier à Montceau-les-Mines.

 

Il faut désigner un administrateur ad hoc pour la victime, mineure

Ce lundi 16 novembre le prévenu est jugé en dernier, à l’audience des comparutions immédiates. Il arrive accompagné (peut-être de son père, on ne sait pas). Il fut placé en détention provisoire, puis sous contrôle judiciaire avec une obligation de soins. Il a 27 ans, il est né à Paray-le-Monial, il vit à Blanzy et il présente un cumul de problèmes impressionnant pour son âge.

 

La victime, mineure, n’est pas là, mais son représentant légal non plus. En conséquence le parquet demande au tribunal de désigner un administrateur ad hoc qui veillera que ses intérêts soient respectés, car le lycéen a eu 42 jours d’ITT et son état n’est pas consolidé, dit le médecin.

 

Encore un qui…

A la barre, encore un qui n’avait plus de permis de conduire (permis suspendu pour 6 mois en janvier dernier, il ne l’avait pas récupéré), qui conduisait une voiture non assurée, qui n’avait pas fait refaire la carte grise à son nom après l’avoir achetée. Encore un qui boit comme un trou. Encore un qui ne récupère pas son permis, faute d’argent pour payer visite médicale et tests, etc. Mais encore un qui achète malgré tout un véhicule alors qu’il n’a pas le droit de conduire. La présidente Caporali tente tout de même de lui faire entendre un peu de logique rationnelle, mais en vain car le jeune homme vit dans un monde dont les repères ne sont pas les mêmes. Et puis il vit sous le joug d’un alcoolisme sévère, et ça, ça dézingue les fondations et les structures, ça les dissout, ça les égare.

 

Ce qui a mené à l’accident vient de loin, mais le prévenu « se remet en question »

Ce jour-là le prévenu avait bu avec un copain, pour arroser son anniversaire, dit-il. Le reste de ses souvenirs sont enfouis sous les verres d’alcool. Il reconnaît néanmoins tout, sans pinailler. « Pourquoi vous prenez le volant ? – J’aurais pas dû. – Vous pouviez récupérer votre permis de conduire, les 6 mois étaient passés. – Je suis en surendettement, j’ai une situation financière compliquée. Comment payer les tests alors que je ne pouvais pas payer mon loyer, ni manger ? » La présidente lui fait remarquer qu’il a pourtant mis 400 euros dans l’achat de la voiture. « Oui c’est vrai. » Le rapport du CPIP (conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation) chargé du suivi du contrôle judiciaire dit que le prévenu « a fait des efforts » et surtout « se remet en question ». Ce jeune homme a été condamné deux fois déjà, mais par ordonnance pénale, ce qui lui a évité/l’a privé (selon le point de vue) d’un jugement. En 2012, puis fin 2019 : deux fois son permis est suspendu, pour conduite sous alcool ou sous stupéfiants.

 

« J’accepterai n’importe quelle peine »

Il est plâtrier-peintre en portage salarial, « ça fait trois mois que j’ai pas eu de paie ». « Je sais que j’ai un problème avec l’alcool, et je suis prêt à me faire soigner. Ça va un peu mieux en ce moment, mais c’est un problème que j’ai depuis déjà 10 ans, et ça me bouffe. » Il dit avoir eu « une enfance difficile », on n’en saura pas davantage. Il a connu deux ans d’abstinence. Un médecin lui avait prescrit Seresta et Baclofène. Il a rechuté. Sans surprise : à cause d’une séparation. « J’avais plus rien à perdre, j’ai pas revu le médecin. » La vice-procureur requiert une peine de 18 mois de prison dont 5 mois seraient assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans. « La victime l’a échappé belle. »  La présidente explique la peine requise au prévenu qui n’a pas d’avocat, et qui, pour sa défense, ne dit que cela : « J’accepterai n’importe quelle peine. »

Permis annulé, 10 mois de prison ferme, 2 ans de probation

Le tribunal le déclare coupable et le condamne à une peine de 16 mois de prison dont 6 mois sont assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans. Obligation de soins, de travailler, d’indemniser la victime. Le tribunal constate l’annulation de son permis de conduire (à cause de l’état de récidive légale), prononce l’interdiction de conduire pendant 10 mois tout véhicule terrestre à moteur, puis lorsqu’il aura à nouveau un permis de conduire, l’obligation pendant 6 mois d’équiper son véhicule d’un éthylotest anti-démarrage*.

 

FSA

 

Le tribunal ordonne la désignation d’un administrateur ad-hoc pour le lycéen, « à cause de l’absence de son représentant légal, et en l’absence de toute demande (d’indemnisation) ». Renvoie sur intérêt civil en février.

 

https://www.demarches.interieur.gouv.fr/particuliers/equiper-vehicule-ethylotest-anti-demarrage-ead

 

 

 

 

 



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