Faits divers – Le prévenu a un accident « pète un câble » chez sont ex…
Sursis probatoire renforcé
Le 11 septembre dernier, il a un petit accident de voiture. Il n’a pas un rond mais c’est la voiture de son ex. Ni une ni deux, il se rend à son domicile à Montceau-les-Mines pour lui demander qu’elle en prenne la responsabilité. Il est presque 23 heures, elle dit « non », elle retourne finir sa douche mais il s’introduit au domicile et « j’ai fait n’importe quoi ».
Interpellé dans une impasse, au sens propre comme au sens figuré
Impulsif, il s’énerve. Ivre, il s’égare. Il tape dans une porte qui n’était pas fermée à clé, il pète la paroi de la douche dont les éclats atteignent la femme qui lui dit qu’elle appellera la police. Alors il reprend la Polo et rentre dans son Audi, « comme ça tu n’appelleras pas la police pour rien ». Interpellé dans une impasse (au sens propre comme au sens figuré), il est placé sous contrôle judiciaire le lendemain. L’association d’enquête et médiation (AEM) est chargée d’assurer le contrôle mais ça ne se passe pas bien, il est alors incarcéré, le 5 novembre dernier. Il est jugé ce lundi 7 décembre, en comparution immédiate. C’est un homme de taille moyenne aux cheveux aux épaules de part et d’autre du crâne.
« Finalement, madame s’occupait de tout »
Le couple s’était séparé en mars, elle avait racheté ses parts de la maison. Lui, depuis, n’avait rien fait pour se reloger, il était SDF, elle lui prêtait la Polo pour le dépanner. « Dans ce dossier, finalement, la tête pensante c’était madame, elle s’occupait de tout, des papiers, etc. » résume maître Bernard qui intervient pour le prévenu. « Tout ce que veut madame, c’est la paix », plaide maître Leray pour la victime. 14 ans de vie commune, c’est beaucoup. La victime est assise près de son avocate, un masque et ses cheveux l’abritent pendant le déballage de ce qui reste de cette période de sa vie.
1,5 à 2 litres de bière, quotidiennement
Il boit, beaucoup, chaque jour. Depuis deux ans, dit-il, depuis 5 ans avait déclaré son ex compagne. 1,5 à 2 litres de bière, quotidiennement. Lors de son interpellation, il avait au moins 1.4 gramme d’alcool par litre de sang. « Agressif, il cassait du mobilier », dit Marie-Lucie Hooker, substitut du procureur. Lui, il dit que la révocation de son contrôle judiciaire fut motivée par de fausses raisons, la présidente Catala lui fait remarquer qu’il a quand même fallu appeler la police parce qu’il refusait de quitter les locaux. Tout cela à cause d’une proposition de « soins renforcés » dont il ne voulait pas et dont il semble avoir peur, ça lui évoque l’internement alors qu’il n’était pas question de ça. Il répond que oui, mais qu’il n’était pas virulent, et que « la BAC peut en témoigner ». C’est possible mais le problème n’est pas là.
Fragile et démuni
Fragile, c’est sûr, et très démuni devant sa vie administrative et sociale à laquelle finalement il n’avait jamais fait face, et surtout pas tout seul. « Il ne se prend pas en main », dit maître Leray. Cette séparation fait émerger toutes ses insuffisances et ses difficultés qu’il rêve de résoudre ou d’oublier en traçant vers la côte atlantique. N’empêche qu’il n’a encore fait aucune démarche en ce sens et semble avoir mangé et bu tous ses sous.
Pendant le délibéré il est pris de sanglots et quitte le box, l’escorte l’accompagne derrière la porte : le constat d’échec(s) est si douloureux. A l’extérieur on peut toujours se raconter la vie, mais ici ? Le tribunal veut savoir s’il a une possibilité de logement, il dit oui, chez sa mère. Ses affaires sont toujours à son ancien domicile. L’AEM avait organisé un rendez-vous pour qu’il aille les chercher, il ne l’a pas fait. Il ne cesse de décrocher, et de glisser.
Sursis probatoire renforcé
Le parquet requiert une peine de 10 mois de prison assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans, le tribunal le condamne à une peine de 5 mois de prison entièrement assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans. Un sursis probatoire renforcé : pour l’aider à s’accrocher, qu’il prenne prise. Pendant deux ans, interdiction de contact avec la victime et interdiction de paraître à son domicile. Obligations de soins, de travailler, et d’indemniser la victime dont le préjudice est reconnu. Suspension de son permis de conduire pendant 6 mois. Une amende de 100 euros.
FSA