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mardi 5 janvier 2021 à 06:39

Faits divers – Violences conjugales à Blanzy

Une violence habituelle, au motif de la jalousie



 

 



 

« Et toute ma jalousie lui est tombée dessus », voilà comment le prévenu résume ce qui le mène, à 64 ans, à la barre du tribunal réuni en chambre des comparutions immédiates.

Il n’est pas fier, il le répétera. Il n’est pas fier car il exerçait une profession qui fait partie des corps de secours, et des interventions pour des violences conjugales, il en a fait beaucoup. « C’est pour ça, je vous dis, je ne suis pas fier. J’ai jamais pensé que ça pouvait m’arriver. »

 

Au sein de son domicile : un tyran

Pendant qu’il secourait les autres, cet homme vivait une vie personnelle et privée pas facile pour lui si on l’en croit. Mari trompé, homme blessé, divorcé. Il rencontre un jour une femme dont il tombe amoureux. Son avocate, Malinka Trajkovski pense même qu’il n’a sans doute jamais aimé à ce point. Est-ce possible quand on sait que cette femme, absente à l’audience, a été « malmenée, violentée, au fil des années », dit Aline Saenz-Cobo, procureur, « sans jamais prendre la décision qui s’imposait » ? « Cette audience est l’épilogue d’une histoire malheureuse. Il est étonnant qu’avec une telle activité professionnelle, monsieur ait été au sein de son domicile, un tyran à la jalousie dévastatrice. »

 

Comme quoi on peut parfaitement réussir sa vie professionnelle et…

Il fut trompé, certes, mais en quoi cela peut-il expliquer qu’il ait été à ce point violent avec cette compagne, « qu’il ne respecte pas » ? Il ne cessait de la suspecter de tout, tout le temps. Elle risquait de le tromper ? Il était infernal. Comme quoi on peut parfaitement réussir sa vie professionnelle et rater avec constance sa vie relationnelle privée. La procureur estime que s’il a respecté les conditions de son contrôle judiciaire, il faut lui maintenir une contrainte. S’il est encadré, il sait se tenir et se contenir. Quant au domicile, « c’est à l’agresseur de quitter les lieux ».

 

Une violence habituelle, au motif de la jalousie

Maître Trajkovski ne voile rien de la réalité. « Il l’a isolée, humiliée, il a tenu des propos très durs et inadmissibles, il y eut quelques épisodes de violence physique, dont celui du 27 novembre dernier. Mais je pense percevoir en lui un soulagement. » Evidemment, est-on tenté d’écrire, il était aux prises avec la boisson. Les 5 dossiers jugés à l’audience de comparution immédiate de ce lundi 4 janvier, sont 5 dossiers de violences, dont 4 en état d’ivresse. Alors, forcément…
L’avocate pense qu’il faudrait organiser la situation matérielle de chaque futur ex-époux, plutôt que d’imposer à madame de rester dans la maison alors qu’elle a peu de revenus.

 

Fin du couple, sursis probatoire pendant 18 mois

Le tribunal déclare ce monsieur coupable, et le condamne à une peine de 5 mois de prison entièrement assortis d’un sursis probatoire pendant 18 mois. Ordonne l’exécution provisoire, cela signifie que l’obligation de soin, mais surtout l’interdiction de contact avec la victime, prennent effet immédiatement. Ce retraité qui n’aurait jamais pensé que « ça » pouvait lui arriver (dit-il) devra suivre un stage sur les violences intra-familiales.

 

FSA

 

 

 

 



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