Autres journaux



mardi 9 février 2021 à 05:23

Faits divers – Violences conjugales à Blanzy

Il ne conteste rien, si ce n’est qu’il ne se rappelle pas tout



 



 

Ces deux-là se sont mis ensemble si jeunes que le prévenu ne peut pas être jugé pour toute la durée de la prévention : avant décembre 2016, il était mineur. Il est donc jugé ce lundi 8 février pour violences habituelles sur X, 22 ans, de décembre 2016 au 20 novembre 2020. Ils étaient amoureux, ils voulaient une maison, un enfant, ils ont acheté une maison, ils ont eu un enfant, mais le 20 novembre dernier la situation a définitivement explosé.

Le jeune papa (né en 1998) est jugé ce lundi 8 février. A quelques jours d’intervalle c’est le second couple si jeune qui voit sa vie résumée, au tribunal, sous l’angle des violences sur conjoint*. Dans les deux cas, les prévenus comparaissent libres : pas de casier, un emploi, et des familles qui se révèlent être plutôt présentes. En outre, la période de contrôle judiciaire leur laisse le temps d’évoluer un peu, ainsi ils se présentent ainsi à la barre, prêts à être sanctionnés mais avec d’une part, un peu de recul, d’autre part, le regard porté sur leurs avenirs.

Il ne conteste rien, si ce n’est qu’il ne se rappelle pas tout

Maître Vermorel le souligne lors de sa plaidoirie : « Il est là devant vous pour assumer ses actes et en répondre, avec humilité et sincérité. » Son jeune client ne conteste rien, si ce n’est qu’il ne se rappelle pas tout. Madame Caporali, qui préside la composition collégiale (trois juges), le souligne : « Vous vous souvenez de tout ce qui vous concerne, mais dès que ça concerne votre compagne, vous ne vous souvenez pas. » Evidemment, ça peut interroger sur sa capacité à assumer l’ensemble de ses actes, et sa réponse n’est pas terrible : « C’est l’alcool, c’était pas moi. » Il la complète par : « Si elle le dit, c’est que c’est arrivé. » Terrible constat que de se savoir capable de piquer des crises violentes, causant des hématomes sur cette toute jeune femme, et de l’apprendre le lendemain.

« Je veux juste qu’on s’entende bien pour notre petit »

Maître Bernard prend le temps de plaider ce que cette situation coûte à la jeune femme qui aura vécu cinq ans de sa jeunesse dans une atmosphère ponctuée d’élans constructifs (la maison, le bébé) mais alourdie par des propos dégradants, puis des violences physiques. « Son déclic vient de leur fils. » Le nourrisson est âgé de 14 mois. Chacun des enfants devenu parent est retourné vivre chez ses propres parents. Quand ça n’allait pas, la jeune femme se tournait vers les parents de son conjoint. Clémence Perreau, substitut du procureur, reprend l’ensemble de la procédure, remarque que, comme toujours, les violences ont évolué crescendo ; elle acte que « madame ne veut pas d’interdiction de contact » (le jeune homme disait : « Je veux juste qu’on s’entende bien pour notre petit »), et requiert 7 mois de prison entièrement assortis d’un sursis probatoire de 2 ans.

Le garçon était mal barré, il semble en avoir conscience

Dès son placement sous contrôle judiciaire le prévenu s’est fait hospitaliser une semaine à Montceau, puis 3 semaines dans un centre de cure. « Je ne fume plus (de cannabis), je ne bois plus, assure-t-il aux juges, mais, je suis encore suivi chaque semaine, et j’ai un traitement. » Maître Vermorel plaide pour lui la dispense de l’inscription de sa condamnation au bulletin n°2 de son casier judiciaire. Ses arguments l’emporteront, le tribunal fait droit à sa demande. Le garçon était mal barré, il semble en avoir conscience. Le 20 novembre dernier il a piqué une crise majeure quand il a su l’identité du gars avec lequel sa compagne était sortie lorsqu’ils s’étaient séparés, de février à octobre de cette année, précisément à cause des violences. Ce 20 novembre il a passé d’autres bornes encore, celles des menaces de mort, s’en sont suivis deux scènes ahurissantes. Les jeux sont faits.

Deux ans de sursis probatoire

Le jeune homme est déclaré coupable et condamné à 6 mois de prison entièrement assortis d’un sursis probatoire de 2 ans. Obligations de soins et de faire un stage de sensibilisation aux violences au sein du couple et aux violences sexistes. Il devra verser une somme à son ex-compagne pour ses frais d’avocats.

FSA

 

 



Laisser un commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.


» Se connecter / S'enregistrer