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dimanche 25 avril 2021 à 18:14

Montceau : Une marche dans le calme et la dignité mais…

La balance représentant la justice jetée dans le lac de façon symbolique !



 



 

Trois voitures de police pour accompagner la marche blanche qui s’est déroulée ce dimanche, en mémoire de Jamal El Jouhari. Une centaine de personnes, amis et famille de celui qui a perdu la vie dans la nuit du 6 au 7 octobre 2018. Et pas un cri, pas une insulte tout au long du trajet. Juste une grande dignité « pour respecter Jamal » diront ses amis.

Dans le cortège, la maman de la victime, digne également, discrète, écrasée de chagrin…

 

Rappel des faits

 

Trois ans déjà que son fils a trouvé la mort dans la cour de cette maison, rue Titus Bartoli, à Saint-Vallier. Une scène sur fond de différend amoureux, qui a donc fait une victime : le montcellien Jamal El Jouhari, âgé de 39 ans (voir ci-dessous notre article du 8 octobre 2018).

Le 22 avril dernier, la famille de la victime apprend que celui qui a porté les coups à Jamal ne comparaitra pas devant les juges. « Il n’y aura pas de procès ! » se désolent les proches et amis de Jamal. Ils ne comprennent pas.

Aussi, ces derniers, en mémoire de Jamal, ont décidé d’une marche blanche ce dimanche, « qui devra se dérouler de façon pacifique » avaient insisté les organisateurs.

Et c’est à 14h que le cortège, composé d’une centaine de personnes est parti de la place de l’église, en direction des rives du Plessis, en passant par le carrefour de Géant et en remontant sur la Zup du Plessis.

Des pancartes fleurissent, avec les inscriptions suivantes : Justice à deux vitesses » « Justice pour tous » « 7/10/18 et 25/04/21, Jamal a été tué deux fois » « Police partout, justice nulle part ».

 

Une justice déséquilibrée

 

Au niveau du rond-point, la foule a traversé pour se transporter au bord du lac. Arrêt du cortège qui scrute un jeune homme tenant une balance. « Savez vous ce que représente cette balance ? » demande-t-il. La foule répond « Oui, elle représente la justice ! ».

 

L’homme fait ensuite pencher volontairement un plateau de la balance en précisant que la justice était comme cette balance, déséquilibrée.  Et sans transition, il annonça « Regardez ce qu’on fait de cette justice-là… ».

 

Et joignant le geste à la parole, il jette la balance dans le lac ! Un geste symbolique fort qui a ému les participants, toujours très calmes.

Puis, dans un silence profond, tous ont déambulé dans le quartier où Jamal avait ses habitudes : ses points de rencontre avec ses copains, les rires, les bons souvenirs… Puis les marcheurs se sont arrêtés devant l’immeuble où vit toujours sa maman. Et c’est sur le perron de cet immeuble que diverses personnes ont pris la parole.

 

« Nous sommes ici aujourd’hui en mémoire de Jamal, mais aussi pour exprimer notre incompréhension face à cette injustice » dira l’un deux. Faisant référence à l’absence de procès, donc de peine pour celui qui a porté les coups à Jamal.

 

L’homme ajoutant que malgré de nombreuses zones d’ombre dans ce drame, on aurait pu penser qu’un procès aurait au moins eu le mérite d’exister. « Cela ne sera pas le cas, malheureusement » dira-t-il. Et de préciser que l’enquête et les investigations ont été « bâclées ». « Mais que voulez-vous que nous revendiquions, nous n’avons aucun pouvoir… ».

 

« On ne lâchera pas, car cela peut aussi vous arriver un jour. Cela peut être votre père, votre frère ou votre ami. Nous allons nous battre pour défendre le droit à la justice pour tous » indiqua-t-il.

 

Un autre des amis de Jamal s’insurge : « Non, nous ne sommes pas la basse-classe de l’échelle sociale, mais nous sommes des classes diversifiées… ». Précisant : « Le 9 octobre 2018, soit deux jours après le décès de Jamal, nous nous sommes rendus devant le commissariat de Montceau pour protester de la remise en liberté de celui qui a tué notre ami ». En vain…

 

Et l’homme d’indiquer que celui-ci n’avait effectué « que » 11h de garde-à-vue, avant d’être raccompagné à la gare pour rejoindre son pays, loin… ». Regrettant que « la sphère judiciaire soit aussi puissante et que nous ne puissions rien faire ».

 

Un troisième homme prend la parole et pose une question : « Et si cela avait été le contraire ? Si c’était Jamal qui avait commis cette atrocité sur Pierre ou Paul ? Il serait à ce jour en prison en attendant son procès ! ».

 

Et de rager en remarquant que « pour n’importe quel délit, c’est au moins 24h de garde-à-vue. Lui, il a enlevé la vie à Jamal et il n’a fait que 11 h de garde-à-vue ! Il est libre à ce jour et ce n’est pas normal ! ». Concluant : « Que ce soit Pierre, Paul ou Jamal, il faut que la justice soit équitable ! ».

 

Enfin, c’est la maman de Jamal, qui a pris la parole, en arabe, pour demander aux participants à la marche de ne pas tomber dans la violence, ni de brûler les voitures ! ». « Car ceux qui ont tué Jamal ne sont pas là et les gens qui auraient leurs voitures brûlées n’y sont pour rien ! ». Et la mère éplorée de constater : « Il n’y a pas eu de justice pour Jamal… ».

 

Un appel a donc été fait pour une dispersion dans le calme.

 

Par ailleurs, il a été demandé aux amis de Jamal de ne pas oublier sa maman et de passer la voir de temps en temps. « Elle vit maintenant seule et peut avoir besoin d’aide… ».

 

 

https://montceau-news.com/faits_divers/492434-homicide-dans-la-nuit-de-samedi-a-dimanche-a-sain-vallier.html

 

 

 

 

 

 

 

 

 






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