Le 1er avril 2020, un contrôle de police dans le cadre du confinement total alors en vigueur en France, a mal tourné. Un homme de 30 ans était poursuivi pour violence et outrages à l’encontre de fonctionnaires de police de Montceau-les-Mines, mais il s’était présenté à l’audience des comparutions immédiates, cinq jours plus tard, dans un tel état que le parquet avait demandé un supplément d’enquête, confié au commissariat de Mâcon.

Le prévenu désignait alors un seul policier comme responsable des blessures qu’il affichait à l’audience : le visage tuméfié et blessé, une paupière dont la peau était devenue noire, de la peau arrachée sur le front et la tempe (« Ils ont amené celui-ci au sol, qui, de toute évidence, a tapé le sol un peu fort, mais… », disait alors l’avocat des policiers qui entendent se constituer parties civiles), une oreille suturée, des dermabrasions sur le cou, un bras en écharpe. Le parquet a fini par saisir l’IGPN.

Ce dossier revenait ce lundi 6 septembre à l’audience des comparutions immédiates, il a dû être une fois de plus renvoyé, car « la procédure de l’IGPN a été versée au dossier ce matin » explique la présidente, et « personne n’a eu le temps d’en prendre connaissance » poursuit la substitut du procureur. Le prévenu, averti, n’est pas venu, son avocate, maître Mathilde Leray, le représente.

« Il semble incongru de maintenir sur des créneaux d’urgence un dossier qui revient depuis un an et demi » estime la présidente Catala. Le tribunal décide que ce dossier passera en correctionnelle collégiale, en février prochain. Sur le planning, on bloque « huit créneaux » soit deux heures de temps, vu ce qui oppose les parties. Comme le prévenu a entretemps obtenu la main levée totale de son contrôle judiciaire, il n’y a pas lieu de statuer sur une quelconque mesure de sûreté.

On peut lire ici le récit de la première audience : https://montceau-news.com/faits_divers/600399-montceau-un-controle-de-police-se-passe-mal.html