Autres journaux



mardi 29 novembre 2022 à 05:27

Tribunal correctionnel

Une aide à domicile native de Saint-Vallier jugée pour abus de confiance



 

 

Une femme native de Saint-Vallier est jugée ce lundi 28 novembre. On lui reproche de s’être servie sur le compte en banque d’un homme âgé dont elle était l’aide à domicile.

En septembre 2020, le juge des tutelles chargé de veiller sur ce monsieur qui ne cesse de se fragiliser écrit au procureur de la République : le vieil homme a donné sa carte bleue et son code à son aide à domicile, assure qu’il n’y a aucun problème, mais le juge en doute. Il a des doutes car d’une part le monsieur a été hospitalisé au CHS de Sevrey en octobre 2019 et n’avait, en principe, pas de gros besoins là-bas, d’autre part le médecin décrit un homme qui souffre de troubles de la mémoire immédiate, de troubles du jugement, etc. Il décrit un homme qui n’est plus capable de se protéger.

Elle n’a pas pris d’avocat, elle se défend mal

Le service des mandataires judiciaires du CHS vérifie les comptes du monsieur : 15 opérations de retraits ou d’achats ont été effectuées après son hospitalisation, pour un montant de 1357, 41 euros dont la curatrice, qui se constitue partie civile pour le vieux monsieur, demande le remboursement.
A la barre, une femme âgée de 41 ans se défend d’avoir fait le moindre retrait ou achat pour elle. Mais elle n’a pas pris d’avocat, elle se défend mal. Elle concède avoir rendu visite à ce monsieur « deux ou trois fois » pendant son hospitalisation. Elle dit qu’ensuite, « avec le COVID, on ne pouvait plus voir les malades, alors on déposait les colis à l’accueil ». L’accueil n’a pas tenu de registre, impossible de vérifier ce qu’elle dit, pourtant elle le maintient à l’audience : « Je portais le sac à l’accueil. »

« Elle ne s’est pas enrichie à hauteur de millions, mais … »

Elle fait ce métier depuis longtemps. Son casier judiciaire est vierge. Elle vit en couple, elle a deux enfants. Elle n’est pas riche, et, à supposer qu’elle ait détourné des sommes à son profit, elle ne s’est pas enrichie pour autant. Aline Saenz-Cobo, vice-procureur, dit qu’honnêtement elle ne voyait pas de preuves au dossier contre la prévenue, mais que c’est au cours de l’audience qu’elle s’est dit que si la prévenue avait fait « deux-trois visites » au monsieur, alors  « comment expliquer la fréquence des retraits et des achats ? » Elle estime que la femme est coupable. « Elle ne s’est pas enrichie à hauteur de millions, mais ce sont des faits inadmissibles. » Elle demande une peine de 6 mois de prison entièrement assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans, avec l’interdiction de faire ce métier.

La femme, mise et allure bien modestes, répète seulement : « Je n’ai pas fait d’achats personnels avec la carte de ce monsieur. » Ses joues sont pourpres, elle est éprouvée.

Le tribunal correctionnel prononce sa relaxe.

 

 



Laisser un commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.


» Se connecter / S'enregistrer