Faits divers : Montceau-les-Mines
Un mode de relations bien limite dans cette famille mais…
Encore une famille où l’habitude est prise non seulement de mal se parler mais de s’insulter. Un homme âgé de 43 ans est jugé ce jeudi 11 mai pour des violences sur conjoint, y compris en présence d’un des enfants.
Alors franchement, à part une ambiance mortifère dans ce foyer où les adultes s’assaisonnent d’un vocabulaire grossier, où monsieur parle mal aux enfants également (« ta gueule ») ce qui constitue un fond de violences du quotidien si on peut dire, la question des violences physiques reprochées au prévenu interroge, vu que madame est revenue sur certaines de ses déclarations et a reconnu avoir, le 9 mai au matin, et alors que monsieur s’énerve parce que les enfants mangent des bonbons avant l’école, « pété un câble ». S’il ne l’avait pas coincée contre un mur pour l’immobiliser elle aurait continué à « tout casser ». Elle a une ecchymose, il a des griffures dans le cou.
Autre fait gênant, dans la procédure
L’homme et la femme sont ensemble depuis 2018, ils ont chacun leur logement mais vivent en commun, six mois chez l’un, six mois chez l’autre. Ils ont chacun 2 enfants d’autres unions et en ont conçu un, leur enfant commun, donc. Le prévenu a un casier sympa, plutôt chargé, les grosses condamnations sont toutefois anciennes. Les condamnations récentes sanctionnent des violences, ça la fiche mal. Cela dit il est calme, reconnaît les mots vifs et des disputes, conteste le fond. Il y a un fait gênant, la présidente Catala ne manque pas de le préciser : un des enfants, âgé de 10 ans, entendu par les forces de l’ordre, raconte la scène du 9 mai sauf que le récit ne coïncide pas avec ce que sa mère relate. (Et quel impact sur l’esprit de l’enfant, d’avoir à témoigner ainsi, au regard de la décision finale ?, ndla)
Des réquisitions un peu emportées
Mais pour le parquet l’affaire est entendue. On entend carrément le mot « emprise » et la demande (outre une peine de 10 mois entièrement assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans) que l’autorité parentale soit retirée à monsieur, carrément, parce qu’il « est inacceptable que des violences aient lieu devant des enfants ». Certes, mais alors sans doute fallait-il convoquer madame aussi ?
Faire le tri
« C’est un couple en crise, plaide maître Reynaud. Mais il convient de faire le tri. » La synthèse : le 8 mai, rien ne vient corroborer qu’une gifle ait été donnée, et le 9 mai madame ouvre le feu en jetant sa tasse de café sur monsieur, elle l’a reconnu. Sur le reste ses déclarations ont varié. Quant aux reproches… l’avocat est content que sa propre épouse, qui tantôt avait raté la cuisson des spaghettis familiaux et à qui son mari en faisait la remarque, n’ait pas porté plainte contre lui. Bon. A noter que les violences psychologiques ne sont pas visées par la prévention, en ce qui concerne son client. « Reste l’agression physique, il n’avait pas à la coller contre un mur (elle a bien reconnu être complètement hystérique à ce moment-là, ndla), c’est vrai, mais on ne doit pas lui faire porter l’entière responsabilité des faits sur monsieur. »
Sérieusement ?
Monsieur clôt l’audience sur des mots qui disent quelque chose de sa position de mâle : « Je lui fais des reproches pour qu’elle s’améliore », dit-il avec une bonne foi qui serait touchante qui si elle n’était pas un peu… comment dire ?…. « Pour qu’elle s’améliore »… Ben voyons.
Relaxe faute d’éléments suffisants dans la procédure
Le tribunal, sans surprise, relaxe le prévenu de tout ce qu’on lui reproche, mais lui précise : « Evidemment, ce n’est pas un blanc-seing, ça veut juste dire que le tribunal n’a pas trouvé d’éléments suffisants dans la procédure (pour entrer en voie de condamnation, ndla). Respectez bien la décision de madame puisqu’elle a dit vouloir vous quitter, et faites les choses correctement. »
Florence Saint-Arroman