Du 8 au 15 septembre, le service CLEFS d’Agire, en partenariat avec le service Relation entreprise, participe aux journées nationales d’action contre l’illettrisme.

Pascale Fallourd, Responsable du pôle CLEFS 71, présente ces journées avec deux collègues du pôle relation entreprise d’Agire : Sandrine Sabat et Maryne Maillot-Davanture.

 

Rappelons d’abord que ces journées sont nationales et qu’il s’agit de la 9e édition de l’événement. Cette année, la thématique phare est « l’illettrisme en entreprise, tous concernés ».

 

Organisées par l’agence nationale de lutte contre l’illettrisme, ces journées mettent au cœur de l’actualité l’illettrisme en tant que grande cause nationale (reconnue en tant que telle en 2013).

 

Trois notions à ne pas confondre

 

L’illettrisme désigne la situation d’un adulte qui a été scolarisé en France, mais qui n’a pas acquis une maîtrise suffisante de la lecture, de l’écriture et du calcul pour être autonome dans des situations simples de la vie quotidienne. Il doit maintenant réacquérir et consolider ces compétences de base. La « lutte contre l’illettrisme » désigne les initiatives qui sont prises pour accompagner les personnes dans ce réapprentissage.

 

L’analphabétisme désigne la situation d’un adulte qui n’a jamais ou très peu été scolarisé, en France ou dans un autre pays.

 

Un nouvel arrivant en France, venant d’un pays non francophone, doit apprendre le français. Les « cours de français langue étrangère » (FLE) sont dispensés dans le cadre de la politique linguistique en faveur des migrants.

 

Enfin l’illettrisme numérique (ou l’illectronisme) désigne la « situation d’une personne ne maîtrisant pas suffisamment les usages des outils numériques usuels pour accéder aux informations, les traiter et agir en autonomie dans la vie courante ».

 

Deux actions majeures mises en œuvre par Agire au cours de la semaine

 

2 500 000 personnes sont en situation d’illettrisme. Cela représente 7% de la population âgée de 18 à 65 ans résidant en France métropolitaine et ayant été scolarisée en France.

10% des demandeurs d’emplois sont en situation d’illettrisme, 20% des allocataires des minima sociaux.

51% des personnes en situation d’illettrisme occupent un emploi.

 

Cela signifie que de nombreux travailleurs connaissent des difficultés au quotidien dans leur travail : au niveau de leur progression professionnelle, pour la compréhension de consignes de sécurité, l’angoisse de bien tenir son poste etc.

 

Ces personnes en souffrent aussi dans leur vie personnelle, ce qui peut amener à des dysfonctionnements. Aujourd’hui les entreprises ont vraiment besoin que leurs collaborateurs soient au top de leurs possibilités, souligne Pascale Fallourd.

« Il est important que les entreprises prennent conscience qu’il est important de repérer ces situations pour améliorer la qualité de vie des personnes en entreprise et les accompagner » ajoute-t-elle.

 

Aussi Agire propose tout au long de ces journées deux actions spécifiques.

 

La première s’intitule « illettrisme au travail, parlons-en ». Cette action a été lancée ce jeudi avec l’envoi d’un message à une cinquantaine d’entreprises partenaires d’Agire et sélectionnées par les services de relation avec les entreprises. Parmi celles-ci 25 entreprises sont labellisées dans le réseau Empl’itude.

Il s’agit du premier label territorial en France qui valorise les actions et les bonnes pratiques des entreprises en matière d’emploi, de ressources humaines et d’engagement sociétal.

 

Les 50 entreprises recevront au total 6 messages. Elles ont été sélectionnées parmi celles recrutant notamment du personnel à faible qualification susceptible d’être touché par l’illettrisme (dans des secteurs tels que le BTP, l’industrie ou la logistique par exemple).

 

L’illettrisme est une problématique invisible. Les personnes touchées développent des stratégies d’évitement, des capacités visuelles, auditives, qui font qu’elles possèdent des compétences.

 

Aussi les messages envoyés par Agire aux 50 entreprises ont pour but de donner des pistes, des éléments de compréhension, afin d’être plus soucieux par rapport à cela et pouvoir faire appel au dispositif proposés par Agire (mise en place d’un diagnostic et formation).

 

Les thématiques envoyées :

• Jour 1 : illettrisme en entreprise, est-ce un sujet ?
• Jour 2 : pourquoi une personne en situation d’illettrisme ne le dira sans doute pas ?
• Jour 3 : Vous voulez gagner en performance, en qualité, ou en sécurité ?
• Jour 4 : Comment savoir si j’ai des salariés en situation d’illettrisme dans mon entreprise ?
• Jour 5 : Illettrisme en entreprise, quel levier actionner ?
• Jour 6 : Je veux m’engager, comment procéder ?

 

Depuis plusieurs années, Agire accueille des bénéficiaires en individuel ou en collectif (depuis 2018). Dans ce deuxième cas, le dispositif d’accueil collectif est plus intensif. Les salariés peuvent venir à CLEFS 71 hors du temps de travail.

 

Formation et sensibilisation aux outils de repérage de l’illettrisme

 

La deuxième action proposée par Agire dans le cadre de ces journées de lutte contre l’illettrisme porte sur la formation et la sensibilisation aux outils de repérage de l’illettrisme des structures d’insertion. Agire débutera avec la Mission locale, en proposant un programme de formation avec l’outil EVA, outil qui permet directement aux conseillers de repérer une situation d’illettrisme.

 

Cette deuxième action débutera le 15 septembre avec la Mission locale de Montceau et Le Creusot, dans les locaux de Montceau-les-Mines.

 

Aujourd’hui l’illectronisme attire toute la vigilance des professionnels. En effet, 13 millions de personnes sont en difficulté avec l’électronique. Or les outils numériques sont de plus en plus présents dans notre quotidien, notamment pour les démarches administratives. Cela constitue un enjeu important pour les demandeurs d’emplois et les salariés.

 

Ces deux engagements d’Agire en direction des travailleurs et des entreprises ont pour objectif un mieux-être des travailleurs à leurs postes et une meilleure prise en considération du problème par les entreprises.

 

Agire rappelle qu’elle constitue un relais pour toutes les entreprises du territoire et répondra à toutes les questions sur le sujet.

 

EM