CUCM : lancement du Club RH CUCM
Yves Séguy met en avant la dynamique du territoire communautaire
Ce vendredi en matinée au sein du technopôle Hub & Go au Creusot, la Communauté urbaine Creusot Montceau a lancé son Club RH, en présence d’Yves Séguy, Préfet de Saône-et-Loire et Thibaut Guilluy, Directeur général de France Travail.
Objectif ? Structurer une réponse territoriale ambitieuse et concertée aux défis RH des entreprises locales.
Devant plus d’une soixantaine de responsables RH, de travailleurs en lien avec l’emploi ou l’insertion, David Marti a lancé cette première matinée de concertation. Il a d’abord indiqué le contexte de mise en place du Club RH : « Ce lancement s’inscrit dans une dynamique forte, un accompagnement 360° des entreprises. »
Il a ensuite évoqué l’appui de la Ministre du travail, Catherine Vautrin qui reconnaît le caractère innovant de cette démarche : « Elle viendra elle-même constater ce développement et ce que nous mettrons en place. ».
Avant de compléter son propos en rappelant les nombreux appuis déjà présents sur le territoire à travers notamment la présence de l’UIMM, de la CGPME etc.
La transversalité essentielle aux enjeux de recrutement
Au cours de son discours d’accueil, David Marti a mis en exergue la transversalité comme réponse aux enjeux de recrutement. Dans la salle, l’on pouvait effectivement trouver une diversité d’acteurs des secteurs privés/publics, de grandes entreprises, de PME, de TPE, de secteurs diversifiés (hôpitaux, EHPAD, BTP, restauration, intérim etc.).
Et d’insister sur un fonctionnement du Club à partir des besoins. C’était donc toute la démarche de cette matinée : comprendre les besoins du territoire et trouver des solutions à partir du terrain lui-même.
Et de conclure : « Ce que nous lançons aujourd’hui, c’est un projet qui va évoluer collectivement. Cette matinée est dédiée à l’identification des priorités de travail et la mise en place d’une dynamique pérenne ».
Thibaut Guilly, Directeur général de France travail, a rappelé un fondement important du marché du travail local à partir du secteur industriel.
France Travail a pour sa part investi pour améliorer son accompagnement. Cela lui vaut aujourd’hui un niveau d’accompagnement de 90 %. Loin de se réjouir de ce résultat, le directeur général perçoit encore le travail à réaliser : « Ce sont aussi nos équipes qui vont se mettre au service de l’emploi pour réduire les différences de recrutement dans tous les secteurs. Le Club RH peut permettre des synergies ».
Des entreprises qui travaillent ensemble
S’il est clair pour le directeur général de France Travail que les grandes entreprises sont des moteurs, ce sont aussi elles qui permettent l’installation de plus petites entreprises. Et selon lui, c’est en permettant aux entreprises de travailler ensemble que le recrutement sera plus simple.
C’est donc un travail de facilitateur que doit permettre le Club RH. Cet élan engage aussi une vision inclusive, pour permettre aux « talents empêchés » de s’exprimer, de trouver leurs places, qu’il s’agisse de personnes trop jeunes ou bien trop âgées ou en situation de handicap.
« Un alignement des planètes » favorable au territoire pour Yves Séguy
C’est ensuite le Préfet de Saône-et-Loire qui a conclu les propos d’accueil du lancement du club RH : « Ici, c’est le territoire de tous les possibles. Il s’y passe beaucoup de choses. L’ADN de ce territoire est intimement lié à l’industrie, il a été aménagé pour l’industrie. A nouveau, il y a un alignement des planètes : le regain du nucléaire, d’autres acteurs de l’industrie moderne. D’autres entreprises ont décidé de s’installer là car il y a une dynamique. »
Et d’ajouter : « J’ai noté 4 termes clés :
– un territoire de rebond, pas seulement industriel mais aussi pour tous ceux qui sont acteurs des RH ;
– un territoire de résilience,
– un territoire d’innovation. On ne peut rien faire sans l’innovation. On parlait récemment ici de Cybersécurité, et d’IA. »
Et de conclure son propos avec des chiffres, ceux des demandeurs d’emplois dans le département qui s’élèvent à 22 000 pour la catégorie A. Parmi ceux-ci, 26 % se trouvent sur le territoire de la CUCM. Et parmi eux, 30 % sont des seniors. C’est donc un défi pour le territoire que de poursuivre son développement industriel tout en montant en qualification les demandeurs d’emplois et en valorisant les seniors et leurs savoir-faire.
La matinée s’est poursuivi par des groupes de travail.
En parallèle, David Marti, Président de la CUCM, Thibaut Guilluy, directeur général de France Travail, Yves Séguy, Préfet de Saône-et-Loire, ainsi que les représentants du groupe SOS, ont tenu une conférence de presse pour préciser l’ADN de cet accompagnement insufflé par la CUCM.
Améliorer la pertinence des recrutements
David Marti a donc bien réaffirmé l’objectif de faire travailler des responsables RH ensemble, insuffler un travail collaboratif : « que chacun perçoive les difficultés les uns des autres, bref jouer collectif ».
Pour France Travail, on insiste aussi sur le fait que les grandes structures ont déjà les outils et qu’il s’agit plus d’accompagner les PME et les TPE. Avec un peu plus de 8 % de chômage sur le territoire de la CUCM, il y a donc encore une marge de progression pour répondre aux besoins des employeurs. Et comme l’ont rappelé le Préfet et le Président de la CUCM, il y a des projets clairement structurants, des « locomotives » pour le territoire à travers notamment Forge +, aussi Jimmy ou encore MCGP.
Pour France Travail, c’est aussi mettre à disposition des employeurs des services parfois méconnus mais déjà existants, qu’il s’agisse d’accompagner des seniors, d’accompagner des reconversions professionnelles ou des changements d’emplois, d’entreprises.
Simplifier une société de plus en plus complexe
Sans déroger aux différentes étapes et procédures existantes, il s’agit aussi, le rappelle Yves Séguy, d’être facilitateur face à une société qui se complexifie. C’est aussi offrir un nouveau regard sur les ressources humaines : il s’agit de les capitaliser, de les fidéliser. Quels sont les facteurs limitants au développement du territoire ? Comment la personne peut-elle s’y épanouir ?
Deux représentants du cabinet SOS Consulting Guy Sebbah et Céline Peudenier, ont évoqué leurs travaux pour permettre à des jeunes de quartiers de trouver un emploi. 80 % d’entre eux ont trouvé un travail en CDI.
Changer les mentalités, se réconcilier avec la représentation du secteur industriel
Parmi les freins, il y a l’image que l’on se fait d’un métier, d’un secteur d’activité. L’industrie d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier, ont rappelé les représentants de France Travail. « Cela prend du temps de réinstaller la culture dans l’esprit des habitants » a souligné le directeur général de France Travail.
En parallèle, plusieurs projets de formations sont en cours pour répondre aux besoins du territoire notamment en contrôle non destructif et dès le niveau bac. Car le territoire n’a pas besoin que d’ingénieurs, rappellent les différents acteurs.
Du côté de France travail, on se réjouit des chiffres : +4 % sur les emplois industriels au cours du dernier trimestre et ce n’est pas fini ! Les entreprises s’installent durablement selon le directeur général de France Travail.
Les outils pour accompagner entreprises et demandeurs d’emplois existent donc. La CUCM se propose de créer les bonnes conditions : « c’est le rôle de la collectivité, de mettre en lien les partenaires. L’idée est de lever les freins. Quand on va à la rencontre de partenaires, il faut lui donner des garanties de suite pour accélérer le mouvement. C’est l’accompagnement 360°. Notre responsabilité est fondamentale. On travaille sur le temps long ».
Et de rappeler que le travail sur Forge + a débuté depuis déjà 4 ans.
Thibaut Guilluy, France Travail, a souligné que la dynamique du territoire a inspiré la nouvelle loi Travail : « un projet efficace qui part de la réalité du terrain. C’est rare qu’un territoire soit aussi fertile ».
David Marti a conclu la conférence de presse en indiquant que d’autres territoires y compris à l’international s’intéressaient à la démarche de la CUCM : « nous sommes un territoire inspirant ». Le 23 juin, la CUCM recevra une délégation venant de Boston.
En conclusion, la Club RH CUCM se présente comme un levier stratégique au service du territoire. Il n’est pas une instance de plus : c’est un catalyseur de synergies, un espace de mobilisation collective, un outil de transformation territoriale porté par la collectivité afin de faciliter les réussites.
EM