Aujourd’hui : Charmoy

 

 

Ce petit village situé près du lac de la Sorme, en contre bas des hauteurs de Montcenis et d’Uchon est situé à une altitude d’environ 310 m, mais son point le plus haut est vers 640m ? CE QUI FAIT DE Charmoy une « zone de montagne ».

 

 

 

 

La commune s’étend sur une surface de 3954 hectares où vivent 275 habitants. Ces derniers sont répartis dans les exploitations agricoles au nombre de 32 et aussi dans le village proprement dit ou dans des hameaux ou lotissement comme «La Garenne», près du bourg.

 

Les habitants de Charmoy se nomment les Carmédusiens et les Carmédusiennes.

 

L’activité économique du village est surtout agricole avec l’élevage de bovins, on y trouve aussi un élevage de cerfs et de perdrix dont nous reparlerons et quelques artisans dont un plombier chauffagiste, Yvon Bonhomme et un horticulteur à la Tour du Bost
Jusqu’au 1er janvier 2014, date à laquelle il va intégrer la Communauté Urbaine Creusot Montceau, Charmoy fait partie de la Communauté de Communes Arroux-Mesvrin.

 

 

Gilbert Coulon, le Maire de la commune qui nous a accueilli, déplore qu’il n’y ait plus ni commerce, ni restaurant, et si peu d’activités au village. Même les enfants vont à l’école aux Bizots.

 

 

 

 

Alors ? que reste-t-il à Charmoy ?

 

Il reste ses paysages enchanteurs, son boccage vallonné, ses bois et forêts aux couleurs tantôt vert foncé tantôt vert clair, ses petites routes en lacets hésitants et ses petits ruisseaux aux méandres capricieuses. Quand on circule sur la commune, en auto, en moto ou en vélo, on en prend plein les yeux et puis à pied, on peut sentir le passé entrer en soi lorsque l’on respire. C’est absolument divin.

 

 

 

Montez donc jusqu’à la limite des Bizots et de Montcenis, vers « Beauséjour » et là, plongez votre regard vers le bas , vers Charmoy, vous y verrez, au milieu de la forêt, comme sorti d’un conte de fée, le Château de Bruel, avec ses tours pointues et ses toitures couvertes d’ardoise. Ce château du 19ème siècle construit par le propriétaire de l’époque de la Tour de Bost, le Comte de Charin est maintenant est propriété privée de la famille Dufraigne, bien connue puisque ce sont les entreprises Dufraigne qui sont en charge de la restauration de Monuments historiques tels que l’église de Perrecy les Forges et récemment de celle de Pouilloux, par exemple.

 

 

L’église de Charmoy est très belle, elle porte le nom d’Eglise Saint-Martin, elle est datée du 12ème siècle . Son abside et son clocher sont inscrits par arrêté du 29 mars 1971.

 

ZOOM SUR LA TOUR DU BOST

 

Un autre monument remarquable se dresse en pleine campagne, on peut l’apercevoir de la route qui va du village aux « Sautots » ou de la route qui va du village à Montcenis, c’est la fameuse « TOUR DU BOST ». Elle est située sur le parcours d’une ancienne voie romaine, devenue chemin médiéval qui se divisait au pied de la tour.

 

Cette Tour du Bost est un remarquable monument, une tour médiévale qui dépendait du Duché de Bourgogne, c’était un avant-poste de guet et de défense des anciens châteaux d’Uchon et de Montcenis, mais elle était aussi l’habitation d’une seigneurie. Les écrits des spécialistes historiens et architectes affirment que c’est un bâtiment d’un type assez rare à cause notamment de son étage de base voûté en pierres et de son escalier de 103 marches entièrement aménagées dans l’épaisseur des murs. Sa hauteur atteignait 43 m. Elle fut vraisemblablement construite au XIIe siècle et comprenait à l’origine trois étages. Elle fut modifiée et rehaussée de trois étages au XIVe siècle. Elle fut abandonnée à des fermiers à la fin du XVIIe siècle et vers 1750, furent détruites la tourelle qui lui était contigüe de bas en haut et une partie des bâtiments annexes qui l’entouraient (dont une maison seigneuriale avec chapelle). On accédait autrefois à la tour au premier étage par la tourelle de la façade orientale. Un incendie accidentel détruisit la toiture en 1920.

 

 

 

 

Aujourd’hui, elle se trouve parmi quelques bâtiments agricoles de construction récente, il ne reste plus qu’une tour rectangulaire d’une trentaine de mètres. La base très épaisse des murs forme un talus de défense médiéval. Dans ses deux sous-sols se trouvent une cave et une citerne alimentée par une source intérieure et reliée autrefois aux étages supérieurs par un treuil, il y a aussi une cuisine voûtée en berceau et un cellier voûté également. L’imposante base supporte cinq étages formés chacun d’une seule pièce couverte d’un plafond à poutres apparentes, pourvus de vastes cheminées (de style gothique ou Renaissance) et de fenêtres inégalement réparties, plus nombreuses et munies de meneaux aux étages supérieurs. L’ensemble est couronné d’une plate-forme que cerne un chemin de ronde aménagé, comme les escaliers qui relient entre eux les différents niveaux du sous-sol jusqu’au sommet, dans l’épaisseur de la muraille. Une fenêtre permettait l’échange de signaux optiques avec le château ducal de Montcenis.

La tour est en cours de restauration depuis 1992. Le site de la tour, entièrement situé à l’intérieur d’une propriété privée, n’est ouvert au public qu’à des dates et horaires bien précis (ouvertures estivales par exemple) ou sur rendez-vous pour les groupes et les scolaires.

 

 

 

L’historique :

 

– Au XIIIème siècle, c’est la famille Du Bois qui tient l’endroit qui dépend du Château d’Uchon
– Pendant la guerre de 100 ans, en 1360, des combats ont lieu contre les « Grandes Compagnies » et Guillaume Du Bois s’y bat aux côtés de Robert le Diable (Robert de Martinpuits, Capitaine du Château ducal de Montcenis et Bailli d’Autun et de Montcenis.
– Hugues Du Bois, ( fils ainé de Guillaume), Bailli du Charolais, et son frère Jacques, participent aux expéditions des Ducs de Bourgogne (de 1419 à 1442) et aux combats contre les Armagnacs et les Ecorcheurs. Guillaume, leur frère cadet est Abbé de l’Abbaye Saint Martin d’Autun.
– C’est entre 1477 et 1566 que la famille Du Bois perd toute son influence après la mort de Charles le Téméraire et là, le Domaine passe entre d’autres mains, entre d’illustres familles..
– A la fin du XVIème siècle, en 1576, Charles de Moroges réunifie le Domaine et devient Baron d’Uchon. Son fils François et son petit fils Jean-Baptiste lui succèdent comme Seigneurs de la Tour du Bost .
– Pendant les guerres de Religion (vers 1590), la tour est saccagée par les troupes du Roi Henri IV et toutes les archives sont perdues.
– Pendant une courte période (vers 1635), la famille de Chastellux accède à la propriété de la Tour. Et en 1719, après plusieurs passation de propriété, c’est Maurice Durand de Chalas qui en devient propriétaire, avant que ce soit le tour de Pierre Massin en 1744, puis de Jean-Paul Delglat, trésorier de France qui en devient le Marquis et dont les descendants en restent propriétaire jusqu’au XIXème siècle.
– Les Aurichiens occupent la Tour en 1815
– A la fin du XIXème, le Comte de Charin, le nouveau propriétaire, fait construire à proximité le Château de Bruel que nous évoquions précédemment dans ce reportage.
– Enfin, au début du XXème siècle, un ingénieur du Creusot, M. Burdy en fait l’acquisition.
– La Tour, classée monument historique en 1908, est déclassée en 1920 suite à son incendie , réinscrite le 11 septembre 1995, elle est à nouveau classée monument historique le 14 novembre 1997.

 

 

Nous vous conseillons vivement la bibliographie suivante :

 

• La Tour du Bost, de J.-G. BULLIOT (1905), qui reprend les articles de Bulliot publiés antérieurement dans les Mémoires de la Société Eduenne tomes 28,29,31 et 33 (disponibles sur le site Gallica de la BNF)
• Projets pour la Tour du Bost, de Robert Chevrot (président de l’association « La Tour du Bost »)

 

 

 

Depuis 1991, l’association « La Tour du Bost » intervient pour sa restauration avec l’aide de bénévoles et depuis 2001, ces travaux servent de support à des chantiers et ateliers d’insertion conduits par P.H.A.R.E. et TREMPLIN Homme et Patrimoine, qui travaillent en permanence sur le site.

 

 

Vous pouvez vous reporter au site de l’association : www.tourdubost.com

 

Une curiosité est également à signaler sur le territoire de la commune, c’est l’élevage de cerf de Pascal Forest. En effet au lieu-dit Couleuvrine, sur la route de Charmoy à Aigrefeuille, Ce fermier élève une quarantaine de biches (génisses) et un gros cerf mâle. Les animaux vivent en liberté dans un grand parc et leur viande est destinée à la vente , soit en viande proprement dite, soit en terrine. L’entreprise fait aussi dans le veau de lait (toujours du cerf) et la perdrix.

 

 

 

 

Voilà, nous ne répéterons jamais assez que nous souhaitons seulement, par ces reportages, vous inviter à venir découvrir ou redécouvrir notre superbe campagne, notre France profonde bien de chez nous, sans aucune prétention , mais avec la conviction que nous nous devons d’être reconnaissants envers nos aïeux de nous avoir laissé ce patrimoine de verdure aux exceptionnels paysages colorés et pleins de senteurs pour enjôler nos sens ! N’hésitons pas à nous y promener !

 

Ca sent si bon la France à Charmoy !

 

Jean Michel LENDEL