Festival Outre-Mer en Bourgogne
Toulon-sur-Arroux au coeur du combat abolitionniste !
Toulon-sur-Arroux au coeur
du combat abolitionniste !
La journée commémorative du souvenir de l’esclavage et de son abolition est consacrée en France au souvenir des souffrances infligées par l’esclavage et à son abolition. Le président Chirac a fixé cette date au 10 mai, date d’adoption en 2001 de la loi Taubira, sur proposition de Maryse Condé, présidente du Comité pour la mémoire de l’esclavage. La journée commémorative du souvenir de l’esclavage et de son abolition a été célébrée pour la première fois en 2006.
L’association les Amis des Antilles et sa présidente Christiane Mathos font depuis des années des recherches sur cette thématique dans la région et c’est en travaillant avec des historiens qu’ils se sont rendu compte que la ville de Toulon sur Arroux, en 1789, avait inscrit l’abolition de l’esclavage dans le cahier de doléances remis par les communes au Roi Louis XVI peu de temps avant la révolution. C’est pourquoi il a été décidé que la commémoration se ferait à Toulon, où une plaque commémorative marquée du texte de cet article 10 du fameux cahier de doléance.
Pour l’occasion, monsieur Bernard Labrosse, maire de Toulon sur Arroux, recevait, outre Christiane Mathos et de nombreux représentants d’associations, Madame Gueugneau, députée, Monsieur Lotte, maire de Gueugnon et président de la Communauté de Communes, ainsi que de nombreux élus des communes voisines.
Les enfants de l’école primaire de Toulon avaient eux aussi planché sur le thème de l’eclavage et aussi des Antilles et une belle exposition de dessins et de textes attendait les visiteurs.
Ce furent d’ailleurs les enfants qui ouvrirent les cérémonies en présentant des poesies inspirées d’auteurs antillais.
Puis se succédèrent au micro monsieur Labrosse qui rappela les circonstances historiques autour du cahier de doléances toulonnais, Christiane Mathos, très émue, qui félicita les enfants de Toulon pour leur travail, et les toulonais pour leur engagement dans ce combat pour les droits de l’Homme.
L’historien du charollais Fernand Laurent est également intervenu pour rappeler que dès la renaissance, un courant existait en Bourgogne pour lutter contre l’esclavage, puisqu’un ouvrage d’un voyageur Parodien (Pierre Moreau) traitait déjà du sujet en 1651.
Monsieur Philippe Ebroin, représentant du Comité d’Action Sociale des Originaires d’Outre Mer en Isère a pris la parole pour remercier les toulonnais pour leur engagement, et pour rappeler que le devoir de mémoire face à l’esclavage était particulièrement important en cette période où le racisme devient banal et monnaie courante.
En effet, comme l’ont souligné à leur tour Monsieur Lotte et Madame Gueugneau, l’esclavage, qui aujourd’hui est officiellement reconnu comme un crime contre l’humanité, a été pendant des siècles considèré comme normal par une partie de l’humanité qui assimilait l’autre à une marchandise.
Pour faire court : les blancs considéraient les noirs comme du bétail.
Il a tout de même fallu attendre 1848 pour que l’esclavage soit officiellement aboli en France, ce qui n’a pas empêché l’Empire Français, puis la République Française, de coloniser allégrement l’Afrique et de la piller. On a beau dire que « les européens amenaient la civilisation », personne en Afrique ne leur avait demandé de le faire !
Cela dit, l’esclavage n’est pas l’apanage d’un seul côté de la planète
De nos jours encore, dans de nombreux pays, on vend des jeunes filles, on force les mariages, on vend les enfants, on fait de l’immigration un vrai trafic d’êtres humains. on exploite les enfants dans les mines. les grandes marques de textiles utilisent les enfants pour fabriquer des vêtement de marques, vendus très chers…et la liste pourrait être fort longue.
C’est pourquoi rendons grâce à Jean-Philippe Saclier, maire de Toulon sur Arroux en 1789, qui rédigea cet article 10 du cahier de doléances remis au Roy de France pour les Etats Généraux :
« Que sous l’Empire français, il ne reste aucun vestige d’esclavage.
Que la mesure de la fortune publique ne se calcule plus sur le nombre des malheureux.
Enfin, que l’esclavage soit aboli dans les colonies,
que la nation renonce pour toujours à la traite des nègres
et que le Roy, suivant les mouvements de son coeur,
daigne inviter toutes les nations à abroger ce monstrueux commerce
par un pacte général que l’humanité réclame »