Relooking extrême pour Titine : Eric Skrzycsak et ses Don Quichottes chez carrosserie Peinture Classique
L’esthéticien de service c’est Bastien Devillard. Un artiste, un patient, un perfectionniste.
Titine a revêtu sa tenue de camouflage de planage. Elle a été poncée avec soin, et re-poncée, et re-poncée et re-poncée. La surface de sa calandre, de ses portières, de ses ailes, etc. est absolument plane. Un travail de forçat effectué avec une extrême délicatesse grâce à des outils adaptés qui épousent parfaitement la forme de cette carrosserie si spéciale.
Bastien Devillard explique aux jeunes et aux accompagnants le travail effectué et surtout le travail restant à faire. Le vertige.
Après finition de tous les ponçages, direction la cabine de peinture pour l’apprêt, trois couches sans doute avec ponçages intercalaires. Et des ponçages avec des grains de plus en plus fins de 400 à 1000.
On dit un travail de moine copiste, c’est le cas…
Ensuite on monte tous les éléments de carrosserie pour unifier les apprêts, puis on re-démonte et ainsi de suite.
Pour finir on règle les portières, on peaufine les réglages et de nouveau cabine de peinture pour… la peinture ! On recommence le même cirque. Et il faut un séchage lent, suivi comme la cuisson d’un soufflet.
La cabine doit être à la bonne température, les mélanges pesés au mg près en suivant la recette des fiches du fabriquant de peinture.
Dans son laboratoire Bastien Devillard montre aux visiteurs comment cela se passe avec la balance, l’ordinateur. C’est de l’alchimie.
Tout le monde est éberlué de constater qu’il existe des milliers de variantes de teintes dans les couleurs. Rien que pour la robe noire de Titine il existe une multitude de nuances entre le noir plus ou moins bleu, plus ou moins rouge, plus ou moins autre chose.
Les visiteurs prennent la mesure de ce qu’implique le travail de carrossier peintre sur une voiture de collection et le degré de compétence nécessaire.
Et nous, qui sommes des témoins extérieurs, prenons conscience de la passion, du dévouement, de l’abnégation et l’altruisme des équipes (enseignants, bénévoles et professionnels) qui depuis plusieurs années travaillent avec les jeunes sur ce projet.
La métamorphose va être longue, patiente, mais forcement réussie.
Eric Skrzycsak attend le coupon de tissu pour regarnir l’intérieur. Dernier jour de Novembre ou premiers jour de Décembre Titine va être emmenée par Gilbert Vacher chez Joël Château à Crissey pour des travaux de couture et de sellerie. Les élèves viendront sans aucun doute la voir.
Les jeunes, garçons et filles confondus, sont passionnés par la visite de l’atelier, de la cabine de peinture, du laboratoire et pas réellement pressés de retourner en cours. Il faut dire que leur cicérone est passionnant car passionné.
Nous vous offrirons, dès que le travail sera terminé, d’ici une quinzaine de jours, un reportage complet sur cette métamorphose, sur ce relooking extrême, avec moult photos de toutes les étapes.
Gilles Desnoix