Embarcadère : spectacle de l’école Jean Jaurès
Le Loup dans tous ses états, un public conquis
Jean Jaurès c’est 130 enfants, 7 profs. Donc il y a 3,06 spectateurs pour 1élève virgule 054 prof. Rien que cela c’est une réussite. Mais la réussite est sur scène, indéniable, indubitable, avérée.
Sur scène au départ le forçat matricule 916 du carnaval 2016 de l’école Jean Jaurès, le directeur.de Jean Jaurès Baptiste Monnot.
L’affaire est lancée, le directeur vient présenter avec humour le travail de toute une équipe (7 profs, 5 assistants de vie scolaire), de l’ensemble des enfants, des parents (ils ont subis, mais ils ont bossé dur aussi).
Baptiste Monnot n’oublie personne dans sa présentation. Il est son école, il est son spectacle, mais il n’oublie pas Nathalie Fras du CRC qui a fait beaucoup pour la réussite du spectacle, les partenaires, Rased, SESSAD, Médiathèque, municipalité, services, collège Jean Moulin, école Niki de Saint Phalle, etc.
L’idée est très intéressante dans un monde où tout le monde crie au loup, à peur ou se réclame de lui. Mais quel boulot ! Un travail de moine copiste, de maître d’œuvre des pyramides.
Depuis septembre tout le monde est sur le pont, tout le monde est embarqué dans le voyage pour le pays des frères Grimm, de Zarko Petan, etc..
Même si les spectacles de classe peuvent en barber certains, force est de constater qu’il y a ce soir sur la scène de l’embarcadère tout autre chose.
Qui n’a pas cherché à faire entrer un fil très fin et transparent dans le chat d’une minuscule aiguille ne peut comprendre de quoi il s’agit.
Réaliser ce que l’équipe pédagogique et les gosses, les parents ont réalisé tient de cette gageure.
Super, superbe, supérieurement réussi.
Voilà le programme… si vous pouviez arrêter de poser des pièges à loup pendant que j’écris…
Nous avons :
Chant introducteur « zut ! le contrôleur », nous sommes dans le TGV
« Le loup et les 7 chevreaux », pauvres biquettes, mais le loup est puni et farci de pierres
Une chanson « le troupiau », a cré diou que c’est-y-vivant
Puis, grand moment… ô Zarko Petan (connu en France pour Le Procès du Loup, pièce de théâtre se présentant comme une suite du logique du conte du Petit chaperon rouge. Mais c’est aussi et surtout un scénariste et écrivain slovène, un auteur prolifique, dont l’œuvre regroupe soixante-dix ouvrages de genres littéraires très variés, (poésie, essais, pièces de théâtre et aphorismes.) grand moment donc, Le Procès du Loup, (scène 1 à 6)
Chants, Théâtre et rondes dansées : thème les 3 petits cochons et le grand méchant loup. Qui a peur ?
Puis les scènes 7 à 11 du procès du loup (comme dans la première partie de la pièce, nous avons théâtre et mime. Du grand art et de la jubilation.)
On termine d’abord pour le « rap du loup » de Pubellier et Bohy
« Je suis le loup sauvage,
avide et marginal
Je suis la bête fauve,
méchant animal
L’homme est un loup pour l’homme
et c’est lui qui le dit
Je suis celui qui hurle
à l’orée de vos nuits
Je suis celui qui rôde,
celui qui fait peur
Celui qui fait trembler
et ta mère et ta soeur. »
Chant final ; la jument de Michao (version de Nolwenn Leroy. Sublime, on se souvient de la version de Tri Yan. Sublime, à vous mettre les guibolles en folie, à vous faire sauter les fesses en rythme sur votre siège.
« C´est dans dix ans je m´en irai
J´entends le loup et le renard chanter
J´entends le loup, le renard et la belette
J´entends le loup et le renard chanter »
Une magnifique soirée, un boulot du feu de dieu, des parents heureux et des plus petits un rien énervés, sans doute de ne pas être sur scène.
Bravo les artistes.
Tout se termine par un bon verre et des gâteries salées et sucrées confectionnées par les parents. Encore un autre grand moment de partage convivial.
Gilles Desnoix