Henri Malot : Après-midi intergénérationnel avec l’école des oiseaux (Montceau)
On joue certes, mais l’on partage surtout
On ne sait qui est le plus enfant dans tout ça.
Ça c’est la surface des choses, il y a beaucoup plus derrière tout cela. Infiniment et humainement plus, professionnellement plus.
D’abord il y a le parcours scolaire avec des élèves qui sont en consolidation de la lecture et de l’écriture. Du coup le scrabble s’avère tout indiqué.
Ensuite il se trouve que le scrabble est un élément excellent pour le travail intellectuel et de mémoire des résidents dans leur parcours de maintien d’autonomie.
Dit comme cela on croirait assister à une expérience de laboratoire alors que c’est de la pâte humaine que l’on pétrit afin d’en faire un magnifique gâteau.
Pour les résidents c’est comme leur apporter un souffle de jeunesse, une bouffée d’oxygène, même si l’on pense bien que cet après-midi va être un rien fatigant.
Pour les élèves, notre mode de vie a changé et les cohabitations de plusieurs générations sont rares, ce contact ludique avec des seniors ne peut que leur permettre de forger leur vision de l’intergénérationnel. En plus ils travaillent sans s’en rendre compte, c’est génial.
Les professeures de l’écoles des oiseaux ne reculent devant rien pour enseigner autrement, expérimenter, intéresser par d’autres chemins. Cela demande beaucoup d’investissement, de disponibilité, de temps.
Et le plaisir des enfants est aussi à ce prix puisqu’ils sentent leurs enseignants satisfaits, les résidents aux anges. « C’est fou comme ils sont appliqués » glisse en aparté Françoise Lagrue l’animatrice de la résidence Henri Malot, qui ne s’épargne pas non plus en allant d’une table à l’autre.
Ah, en mai-juin il y aura un loto avec les élèves présents ici, car ils auront appris à compter jusqu’à 99… « Quine !!! »
Enfin, un bel après-midi de partage, et de plaisir utile.
Gilles Desnoix