Commémoration (Montceau)
Hommage aux victimes de la catastrophe de Plichon, 60 ans après…
C’est sous une pluie battante que, ce mardi, aux monuments aux victimes de la mine, les élus et les différentes organisations syndicales (CGT, CFDT, FO et CFTC), ont déposé des gerbes, en hommage aux 20 victimes de la catastrophe de Plichon.
Sur place, Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau et Alain Philibert, maire de Saint-Vallier et leurs élus respectifs.
Après ce cérémonial, tous se sont rendus au Syndicat des Mineurs, afin d’y découvrir une exposition composée de documents divers sur la catastrophe de ce 16 janvier 1958 et un diaporama relatant cette dernière. Des images poignantes, dont bon nombre de personnes présentes ce jour, se souviennent avec la même horreur, la même émotion.
Ans Alain Philibert, maire de Saint-Vallier, est fils de mineur, et avait un frère mineur. Il avait 7 ans lorsque s’est produite la catastrophe de Plichon et se souvient des sirènes qui n’en finissaient plus de résonner. « Mon frère a été mineur pendant 30 ans et durant cette période, il a remonté cinq de ses collègues… ».
Dans son discours, Patrick Bobin, secrétaire de la CGT, évoque le transfert des mineurs vers les hôpitaux Saint-Luc et Herriot, les obsèques du 20 janvier 1958. Il parle également du grand élan de solidarité qui s’est mis en place : les syndicats CGT, FO et CFTC ont fait don de 3 millions de francs de l’époque pour les familles des victimes.
Pour sa part, Gérard Burtin, de l’IHS71 (Institut d’histoire sociale) parle de la « dernière grande catastrophe qui a marqué durablement les esprits ». Ajoutant : « Les anciens en parlent toujours et en gardent des souvenirs précis et intenses ».
M. Burtin a ensuite retracé la longue liste des catastrophes des Houillères (Darcy, St-Eugénie etc), sans parler des accidents individuels. Les 20 victimes de Plichon n’ont pas été les dernières de la mine à Montceau et jusqu’à sa fermeture, plus de 50 mineurs y ont encore trouvé la mort par accident, sur leur lieu de travail.
Et, dira M. Burtin, de nos jours, le travail tue encore ! Et de préciser qu’en 2016, l’intérim et le BTP restaient les secteurs les plus accidentogènes. L’homme a exposé les accidents mortels, sur la route en allant au travail, mais aussi ceux qui ne sont pas déclarés.
Enfin, M. Burtin, évoquant le travail de mémoire exposé, a salué le travail de la Mère en Gueule et de l’IHS71.
Marie-Claude Jarrot a ensuite pris la parole pour engager les gens à ne pas oublier cette catastrophe de Plichon. Ces mineurs qui ont payé de leur vie, dans les différentes catastrophes minières.
Et de souligner que lorsqu’on parle aux mineurs de leur métier, ils l’évoquent avec respect, enthousiasme et passion.
Au terme de ces différentes interventions, les personnes présentes ont été invitées à prendre le verre de l’amitié.
ND