La copine de la Lolotte, la Lucette, en est encore toute retournée ! Recherchant depuis au moins quatre ans une petite maison individuelle (les enfants partis, plus besoin de 10 pièces) avec une chambre de plain-pied (l’âge aidant, les escaliers sont proscrits), ce ne sont pas les propositions qui manquent !

 

 

En effet, vous avez juste à vous connecter sur un site d’annonces et consulter ce que les agences et propriétaires particuliers mettent en ligne.

 

 

Mais la copine tient à raconter l’histoire du début : « Cela fait maintenant plus de 3 ans que je fais une demande chez les bailleurs sociaux et celui qui me loue ma maison actuelle fait semblant de prendre ma demande en compte. Mais sans effet. Depuis 3 ans donc, les agents viennent à deux pour vérifier l’état du logement (c’est obligatoire parait-il) ». Pas de souci…

 

 

« Mais chaque année, continue-telle, il faut renouveler la demande, tout en sachant que cela ne servira à rien. Pourtant, des maisons, il y en a… ».

 

 

 « Mais alors, pourquoi ne t’en attribue-t-on pas une ? » demande la Lolotte, un peu surprise. Et la Lucette de répondre : « Parce qu’on me dit que les personnes vivant seules, n’ont pas droit à une maison individuelle ! Elles n’ont droit qu’aux « cages à poules » et pis c’est tout !!! » s’étrangle-telle.

 

 

Interrogeant : « N’est-ce-pas une forme de discrimination ? A-t-on le droit de refuser de louer une maison individuelle à la seule raison que la personne vit seule ? J’ai des enfants qui viennent souvent passer quelques nuits chez moi ! Pourquoi, en payant mon loyer rubis sur l’ongle, n’aurais-je pas droit à la tranquillité, à une cour, un petit bout de jardin… ? ».

 

 

Voir la liste des discriminations ci-dessous, car la copine croit bien qu’elle entre dans la catégorie discrimination fondée sur la situation de famille.

 

 

 

Les différentes formes de discrimination

 

 

Discrimination raciale, discrimination sexuelle, discrimination fondée sur la situation de famille, discrimination fondée sur l’appartenance à une ethnie, une race ou une nation, discrimination fondée sur l’orientation sexuelle, discrimination en raison de la grossesse,  discrimination fondée sur les mœurs, discrimination en raison de l’état de santé, discrimination fondée sur l’âge, discrimination en raison de l’activité syndicale, discrimination en raison de l’opinion politique, discrimination fondée sur l’exercice du droit de grève, discrimination fondée sur les caractéristiques génétiques, discrimination physique.

 

 

Bon, voilà côté bailleurs sociaux… Passons aux agences.

 

 

 

« Là aussi, continue la Lucette, c’est folklorique : il faut être riche pour accéder à la location. Frais d’agence, d’état des lieux, dépôt de garantie etc.

Tiens, justement, regarde Lolotte, celle-là, elle vaut son pesant de cacahuètes : maison 60m2, 600 euros loyer, dépôt de garantie 600 euros, frais de bail hors état des lieux, 300 euros.

 

 

Eh ben mon colon, déjà 1500 euros à sortir, hors état des lieux ! Et pis, 600 euros pour 60m2, c’est un peu abuser ! Pas étonnant que l’annonce passe depuis des mois sans trouver de locataires ! Qu’est-ce qu’ils n’ont pas compris les propriétaires et les agences immobilières ? Le citoyen lambda n’a pas une somme pareille pour pouvoir louer une maison. D’ailleurs s’il avait les fonds, il achèterait. Pas vrai ?

 

 

Et la copine a gardé le meilleur pour la fin. Toujours sur le site en ligne précité, elle hallucine ! La liste des exigences d’un proprio est tout simplement un inventaire à la Prévert !

 

 

 Je cite en vrac : 85m2, loyer 550 euros, caution 1 mois de loyer, soit 550 euros (au cas où tu saurais pas compter). Salaire net mensuel, 3 fois le montant du loyer.

 

Pour toute demande merci d’indiquer situation (famille, nombre de personnes, cdd, cdi, revenus nets mensuels, crédits en cours…). Il aurait pu ajouter : taille de culotte, de sous-vêtements etc.

 

 

Dossier à fournir par email avant toute visite de l’appartement : 3 dernières quittances de loyer, dernier avis d’imposition copie recto-verso, 3 derniers bulletins de salaire, pièce d’identité recto-verso, attestation de votre employeur de moins de 30 jours (justifiant de l’emploi et type de contrat), lettre ou attestation de bon payeur par le propriétaire actuel. 

 

Ces documents sont à fournir par le locataire et son conjoint (si conjoint il y a).

 

 

Et le pompon : « Vu la recrudescence de faux documents, ils seront vérifiés par un cabinet d’expert, en cas de faux, une plainte sera déposée à la gendarmerie ou police pour faux et usage de faux (article 441-1 à 441-6 du Code Pénal) ».

 

 

Et cerise sur le gâteau : Nos amis les animaux ne sont pas acceptés !

 

 

Récapitulons : tu dois avoir au moins 1650 euros de salaire, pas le droit d’être nombreux (si tu as des enfants, débarrasse-t’en !) avoir un CDI de préférence, tu dois dévoiler à un inconnu tes revenus, tes crédits, embistrouiller ton employeur en lui demandant une attestation de ton contrat, mais aussi ton bailleur pour prouver que tu es bon payeur (la quittance de loyer suffirait, puisque on y voit s’il existe des impayés).

 

 

Tu te fais aussi, à l’avance, quasiment soupçonner de fraude en écriture (si tu n’y avais pas pensé, en voilà une idée qu’elle est bonne !) et menacer de dépôt de plainte à la gendarmerie ou la police (tu as le choix).

 

 

Enfin, si tu as un chien, un chat, un perroquet ou un reptile, pas de location ! A moins que tu ne les tue ou que tu ailles les perdre dans la forêt !

 

 

Et là, la copine de la Lolotte pète un câble : « Tu veux que je te dise Lolotte ? Un propriétaire comme ça, qui n’aime pas les animaux, n’aime pas non plus les humains. Et puis, un tatillon comme ça, personne ne le souhaite comme propriétaire. Et j’en ai repéré plusieurs sur le BC ».

 

 

Et la Lolotte de rétorquer : « Ma pauvre Lucette, je te comprends et suis de tout cœur avec toi. Mais tu vas voir : les proprios vont te répondre qu’ils en ont marre de ne pas être payés, marre de voir un chat ou un chien « gratter la terre » marre des fraudeurs et pis, ils te diront qu’ils sont libres de louer leur bien à qui ils veulent ».

 

 

« Oui, dit la Lucette, mais tu vois, Lolotte, je voudrais qu’ils restent tous avec leur baraque sur les bras. Nous sommes à Montceau, pas à Paris, et 600 euros et tous les frais énoncés plus haut, c’est énorme ! D’autant plus que, toujours sur le Bon Coin, un bâtisseur propose une maison NEUVE pour 610 euros par mois… ».

 

 

Quant à l’interdiction d’animaux de compagnie, ont-ils un instant pensé aux personnes qui n’ont qu’eux et qui en tirent un tel réconfort que pour tout l’or du monde, ils ne s’en sépareraient ? Monde pourri, monde de fric…où le matériel prime sur les humains !

 

 

Concluant : « Vous qui cherchez désespérément à louer, mais qui vous heurtez aux mêmes problèmes que la copine, ne vous gênez pas pour témoigner… ».