Montceau-les-Mines : Coup d’envoi !
4ème édition du Festival « Coup de Gueule »
Ce jeudi soir, La Mère en Gueule a lancé la 4ème édition de son Festival « Coup de Gueule ». Un démarrage en trombe avec la projection du film « En Guerre », de Stéphane Brizé, au cinéma Les Plessis, en partenariat avec Eolane et Cinémage.
Pour cette projection, de nombreux salariés d’Eolane étaient présents. Des salariés qui sont dans l’incertitude sur l’avenir de leur entreprise. En septembre, la direction a indiqué que le site allait fermer mais pas avant 2020. Une situation qui plonge les salariés dans le flou quand à leur devenir.
Le président de la Mère en Gueule, Samuel Jondot a rappelé brièvement le programme et souligné le but de l’association qui défend, anime et réanime le patrimoine social du territoire. La projection de ce film « En guerre », invite tout un chacun à rester vigilant, à lutter, parce qu’il faudra bien lutter pour faire respecter les droits acquis.
Alain Schleich, délégué syndical Eolane : « Ce film est une séance de formation. Il donne accès aux coulisses de l’entreprise, toutes les manœuvres et les subterfuges utilisés par les directions pour arriver à leur fin. »
L’histoire
En Guerre, malgré de lourds sacrifices financiers de la part des salariés et un bénéfice record de leur entreprise, la direction de l’usine Perrin industrie décide la fermeture du site. Accord bafoué, promesses non respectées, les 1 100 salariés emmenés par leur porte-parole, Laurent Amédéo (Vincent Lindon), refusent cette décision brutale et vont tout tenter pour sauver leur emploi.
Au cours de la lutte , les salariés de Perrin montent à Montceau-les-Mines pour soutenir les salariés d’une entreprise de la ville.
En Guerre, un film avec des coups de gueule, des coups de grisou, des coups bas et des coups fatals. On est dans une fiction qui permet d’assister et de montrer des domaines qui ne sont jamais mis en lumière dans les documentaires.
On assiste à tous les stades de la mobilisation, l’euphorie, la perte d’espoir, la résignation, aux manœuvres de la direction, à la désunion syndicale,…
Vincent Lindon donne une vraie force au personnage, une puissance particulière. Tous les autres comédiens sont non-professionnels.
La bande-son colle parfaitement à l’image. La musique de Bertrand Bressing renforce la tension et donne du relief à l’ensemble. Stéphane Brizé a voulu montrer les mécanismes lors des plans sociaux, la puissance de l’État et des multinationales, les insuffisances juridiques ( fermer une usine qui fait des bénéfices, refuser de vendre à un repreneur potentiel,…)
Suite à cette projection, Ralph Blindauer et Olivier Lemaire qui ont participé à ce film, respectivement coscénariste et acteur, ont apporté leurs témoignages.
Le message des différents intervenants est clair : il faut l’union et une forte mobilisation pour créer un rapport de force conséquent pour faire avancer les dossiers, les luttes en cours. Le collectif prime.
Concernant Eolane, les salariés ne lancent pas de grèves lourdes pour l’heure. Ils veulent attirer l’attention sur leur situation par des actions originales (concert avec la Mère en gueule, projection du film de ce soir,…)
Eolane, c’est 85 salariés pour qui l’avenir n’est pas radieux !
« Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas, a déjà perdu » ( Berthold Bretch)
J.L Pradines