Conseil municipal de Montceau
Propos liminaires de Marie-Claude Jarrot
« Permettez-moi avant d’ouvrir cette séance, d’avec un mot plein d’émotion et de compassion en direction de cette famille chalonnaise qui a vécu hier un drame effroyable, avec la perte de trois enfants en bas âge, noyés, et qui n’ont pu être sauvés par les secours.
Naturellement, notre peine leur est dédiée.
Naturellement nos pensées accompagnent cette famille.
Et permettez-moi aussi, au moment d’évoquer cet accident dramatique, et sans autre forme de procès mais après tout il s’agit de mémoire et de souvenir, de vous dire que je soumettrai très vite aux élus municipaux une délibération nous autorisant à donner à une place, une rue ou un square, bref à un espace public, les noms de Lieutenant Colonel Arnaud Beltrame, ce héros ordinaire plein d’exemplarité, et comment pourrait-il en être autrement, de Simone Veil dont la mémoire appartient dorénavant, par son entrée en Panthéon, à la nation française toute entière et donc aussi, aux Montcelliennes et aux Montcelliens.
Difficile de trouver une transition pour vous dire que ce conseil, le dernier de l’année scolaire, et à quelques jours du début des festivités estivales en direction des Montcelliennes et des Montcelliens, je pense à l’Eté du Lac notamment et aux Week end aux grands Parcs, auxquels toutes et tous sont invités, est d’une importance capitale puisqu’il va nous permettre je l’espère, de voter une délibération qui fera date.
Une délibération qui me rappelle en tous cas cette phrase de Samuel BECKETT faisant dire à Godot que « l’habitude est une grande sourdine. »
Depuis notre arrivée en 2014, je n’ai cessé, avec celles et ceux qui m’entourent, de la combattre et de promouvoir l’innovation dans l’action publique au service des habitants.
Parce que les contraintes réglementaires, juridiques, et financières nous y obligent d’une part, mais aussi, d’autre part, parce que, et c’est dans notre état d’esprit, il nous faut avancer, évoluer, faire évoluer les processus de décision.
Les habitants nous le demandent parce que leurs attentes sont différentes, leurs exigences ne sont plus celles d’il y a 20 ans. Et il serait une erreur, une faute, de faire comme si de rien n’était.
Il est donc de notre responsabilité d’y répondre avec des solutions nouvelles.
A l’extérieur, c’est à dire en direction des Montcelliennes et des Montcelliens mais aussi en interne, à la faveur des ressources humaines de la ville dont je n’ai de cesse de rappeler qu’elles travaillent, s’engagement et s’impliquent au service de nos concitoyens, avec cette obligation d’exemplarité.
Cette exemplarité elle est exigeante, difficile mais aussi ambitieuse pour chacune et chacun d’entre ceux qui composent le personnel municipal.
A chacune et à chacun d’entre eux, nous devons donner les moyens de cette exemplarité. Au quotidien.
C’est le sens du dialogue que nous avons instauré grâce à des rencontres et des rendez-vous individuels ou collectifs avec Marie-Odile Rames.
C’est écouter, entendre des aspirations et des inspirations. Bref, c’est la richesse du dialogue tout au long d’un parcours professionnel qui évolue, qui doit pouvoir évoluer, se transformer et s’enrichir.
Une carrière, quel que soit le niveau, le grade, mais j’ai plus envie de dire quelle que soit la fonction, ce n’est plus aujourd’hui réussir un concours et se mettre en pilotage automatique jusqu’à la retraite.
C’est être en mesure, certes, d’apporter des solutions et faire vivre une collectivité, mais c’est aussi, en retour, et c’est bien normal, attendre de cette collectivité et de ses décideurs, une attention toute particulière.
Cette attention, nous l’avons depuis 2014.
Ici, avec l’évaluation des risques psycho sociaux, là, avec la dématérialisation de nombreuses de nos démarches administratives.
Là encore, avec un intérêt particulier porté aux souhaits, parfois inconscients, parce qu’on ne leur a jamais donné l’opportunité de les exprimer, aux souhaits donc des agents d’évoluer, de déployer leur talent et leurs connaissances, leur expertises dans un autre service ou auprès d’autres administrés, en se formant à un nouveau métier, parce que l’on ne reste pas ou plus forcément aujourd’hui comme on le faisait avant dans le même poste toute sa carrière.
Et nous devons assurément veiller à ce que cette opportunité soit toujours possible, à ce que ce changement soit toujours accessible. Et c’est dorénavant le cas.
Là enfin, et c’est l’objet de la délibération de ce soir, véritable acte fondateur d’un nouveau mode de gestion et de mise en valeur des carrières et des parcours professionnels, c’est le recours au RIFSEEP pour palier la complexité et de l’enchevêtrement des régimes indemnitaires, et lui répondre par un élan de simplification et de transparence.
Il s’agit d’une décision importante, à la suite d’une démarche de collaboration, de travail en commun avec les représentants syndicaux et les représentants du personnel qui ont compris in fine les arguments mis en avant.
A ceux qui nous opposé une mise en concurrence des personnels, nous avons pu répondre par la valorisation de l’engagement professionnel, par l’investissement dans l’exercice des fonctions.
Nous passons en effet du dogme du grade à celui de la fonction.
Le Rifseep est véritablement l’instrument de l’équité entre les agents, de l’égalité des traitements, et de la transparence, tout en sortant du maquis indemnitaire que nous connaissions ici et ailleurs.
C’est redonner du sens à la rémunération indemnitaire, c’est valoriser l’exercice des missions, c’est renforcer la cohérence des parcours.
Bref, c’est une solution novatrice capable d’équité et de simplicité.
Le travail des fonctionnaires, c’est de construire la République, la collectivité, la commune, jour après jour et d’en pérenniser l’héritage.
Ils sont des sentinelles au service des autres dont le rôle est irremplaçable.
A ce titre, nous leur devions cette démarche.
Voilà ce à quoi je vous invite ce soir. »