Lundi dernier, la CGT retraités Multipro appelait l’ensemble des retraités à se rassembler le jeudi 31 janvier à 15h, sur la place de l’hôtel de ville de Montceau. Les Gilets Jaunes avaient manifesté la volonté de se joindre à eux, mais à une condition : qu’ils aient le droit de prendre la parole.

 

 

Condition qui demande réflexion

 

 

« Nous avons appris par la bande, que les Gilets Jaunes nous rejoindraient le 31 janvier. Sur le plan revendicatif, cela ne nous pose pas problème, car apparemment nos revendications se rejoignent. Mais il nous avait été rapporté également qu’ils souhaitaient prendre la parole… ».

Condition qui demandait réflexion, comme le précise Robert Wattebled, ce jeudi, à la salle Etienne Merzet, au Syndicat des Mineurs.

Et pour en discuter, neuf organisations syndicales (Webhelp, Bubendorff, Michelin, Leclerc, CGT Santé, Papillons Blancs, Prado et Domisol) en plus de la CGT Retraités multipro, étaient présentes ce jeudi.

 

 

Et le verdict a été clair et net, à la grande majorité : non, les Gilets Jaunes ne prendront pas la parole, lors du rassemblement du 31 janvier ! Mais ils seront les bienvenus ! Et je souhaite que ce rassemblement se déroule dans le calme… » précise M. Wattebled.

 

 

Ajoutant : lors de plusieurs manifestations, les Gilets Jaunes voulaient bien qu’on aille les rencontrer, mais ils y mettaient une condition : qu’on enlève notre étiquette « CGT ».

 

 

« Il faudra qu’ils apprennent ce que veut dire le mot démocratie. Nous sommes une organisation, on prend des responsabilités, et on voit parfaitement l’utilisation que fait Macron des Gilets Jaunes. C’est la négation des organisations syndicales et en particulier de la CGT. Jusqu’à preuve du contraire, ce que nous obtenons dans les entreprises et au tribunal, ce ne sont pas les GJ qui l’obtiennent, mais c’est bien nous… ».

 

 

Et continuant son raisonnement : « On peut regretter que cela se passe comme ça. A un moment, il faut qu’ils sachent (les GJ) s’ils veulent étoffer leur mouvement, ne pas rester isolés etc. Nous ne voulons pas faire n’importe quoi, n’importe comment, au nom de je ne sais pas trop quoi! » s’insurge M. Wattebled.

Ajoutant : « De plus, je me fais fustiger sur Internet, par des phrases détournées, j’en prends pour mon grade et je m’en fous ! On est responsable, on assume ! ».

 

 

 

 

Rendre ses cadeaux au Président Macron

 

 

« Lors de ce rassemblement du 31 janvier, il y aura une particularité : nous rendrons ses « cadeaux » au président Macron. Je ne peux en dire plus pour l’instant, vous verrez ! » dit le militant.

Robert Wattebled espère que le plus grand nombre viendra à ce rassemblement et annonce une distribution de tracts sur le marché, samedi 26 janvier.

 

 

Appel national le 5 février

 

 

On apprend également qu’un appel national confédéral CGT a été lancé pour le 5 février. Bien sûr, nous nous inscrivons dans cet appel et nous allons organiser dans les entreprises, partout où cela sera possible, des assemblées générales avec les salariés, et nous ferons une assemblée générale ici, au Syndicat des Mineurs, à 15h si les salariés veulent venir discuter avec nous.

 

 

Robert Wattebled annonce qu’ils passeront une vidéo sur la protection sociale.

 

 

Et de conclure : « Ce qu’on ne peut pas admettre dans les discussions qu’on entend, c’est que les syndicats ne serviraient plus à rien et que les GJ feraient tout ! ».

Poursuivant : « Nos militants n’arrêtent pas. A ma connaissance, en 1948, les GJ n’étaient pas là quand on a mené la bataille. En 1963, chez les Mineurs, ils n’étaient pas là non plus, en 1968, avec la gauche au pouvoir, on y était pour quelque chose et puis, j’ai bien peur que, s’ils n’y prennent pas garde, que les GJ perdent ce qu’ils ont acquis avec leurs manifestations ».

 

 

Et s’emportant : « Où étaient-ils ces gens-là quand on les a défendus et quand on a appelé à faire la grève ! Où étaient-ils ??? ».

Et si on pousse la réflexion plus loin, c’est quoi ce mouvement ? Regardons les élections présidentielles et les élections législatives : le président comme les députés ont été élus avec 20 à 25% des électeurs inscrits. Et aujourd’hui, s’étonner que 75% de la population n’est pas d’accord avec Macron, ce n’est pas une surprise ! Comment peut-on se donner une légitimité lorsqu’on est aussi mal élu ?

 

 

Passer par les urnes

 

 

Aujourd’hui, cela pose véritablement un problème de démocratie et que tant que les gens ne passeront pas par les urnes pour régler les grands problèmes de cette Nation, on n’obtiendra rien.

Les intéressés, au lieu d’aller à la pêche le jour du vote, qu’ils se rendent aux urnes !

La révolution, je veux bien, mais je préfère la faire par les urnes ! C’est moins difficile et cela coûte moins de vies humaines. La meilleure façon de faire vivre la démocratie, c’est d’aller voter ! Idem pour les élections professionnelles !

 

 

La formation des militants

 

 

Et Robert Wattebled, à l’issue de son discours, a annoncé une formation de ses militants au mois de mai prochain (12 à 15 stagiaires).