Avant que ne débute le débat au Syndicat des Mineurs, Jean-Pierre Ménéghel précise que le rassemblement s’inscrit dans le cadre de la journée d’action interpro de ce jour.

 

 

Quant à la présence des gilets jaunes, Jean-Pierre Ménéghel annonce que la CGT et les gilets jaunes en sont au stade où les convergences se font de façon naturelle. « Il faut rester dans la lutte ensemble, car les actions que nous menons ne peuvent pas être menées sans les syndicats. Nous allons lancer le débat pour voir comment faire évoluer celles-ci ».

 

 

Pour sa part, le syndicat CGT Michelin annonce qu’on ne saura que demain matin (mercredi) le nombre de grévistes au sein de l’entreprise. En effet, les salariés étant en 3×8, difficile de comptabiliser en milieu d’après-midi. Ajoutant : « Nous appelons à chaque fois à la grève, mais le mouvement est très peu suivi dans les ateliers. Les salariés ne se sentent pas concernés ».

 

 

Christelle, porte-parole de la CGT, demande si d’autres syndicats veulent s’exprimer et devant le silence de la salle, elle constate : « J’ai connu la CGT plus dynamique et plus vindicative ! ».

 

 

Elle a ensuite demandé à l’IHS, de passer le film sur la protection sociale. « Une vidéo qui va nous permettre de nous projeter dans cette idée que tout ne tombe pas du ciel et que ce n’est pas le Saint-Esprit qui nous l’amène » dira Jean-Pierre Ménéghel.

 

 

Une vidéo qui évoque la sécurité sociale et le salaire différé. « Cela permettra ensuite de faire le point avec le salaire réel que l’on voit en bas de nos fiches de paie » précisa M. Ménéghel.

 

 

Parole fut ensuite donnée à Alain Davanture, secrétaire du syndicat CGT Multipro qui raconte son histoire personnelle. Son gendre et sa fille ont dû, pour leur travail, faire un séjour de 3 ans à San Diego, en Californie. L’aîné de leurs enfants est né là-bas, et l’accouchement a coûté au couple 1500 dollars.

 

 

Mais la jeune maman a eu besoin d’une césarienne en urgence, et avant de s’occuper de la parturiente, la clinique a téléphoné à l’assurance, pour savoir si elle remboursait les soins. Et le couple a dû à nouveau régler 1500 dollars.

 

 

« Mon premier petit-fils a donc coûté 3 000 dollars à ses parents lors de sa naissance ! » s’insurge le syndicaliste. Ajoutant : « Ma fille a accouché de son second enfant à Marseille et cela ne lui a pas coûté un centime ! ».

 

 

Concluant : « Notre sécurité sociale est très protectrice et il faut absolument la défendre, car elle est remise en question aujourd’hui. On l’attaque et on l’agresse sans arrêt, mais il faut absolument la défendre au contraire ».

 

 

S’adressant ensuite aux syndicats d’actifs : « il est évident que nous, retraités, nous savons ce qu’est le salaire différé, le salaire socialisé, on sait comment fonctionne la CMU etc.

 

 

 

Et M. Davanture de proposer que cette vidéo soit diffusée dans les entreprises et nous pouvons aller les aider à informer les salariés.

 

 

Continuant : « Au lendemain des élections européennes, Macron souhaitera mettre en place la retraite par points, dont on sait que c’est préparer une retraite de misère pour les futurs retraités et surtout faire reculer l’âge de la retraite qui est aujourd’hui à 62 ans ».

 

 

Et de donner un exemple récent : « Il se trouve qu’il y a des organisations, sauf FO et la CGT, qui ont signé un accord pourri sur les retraites complémentaires AGIRC-ARRCO. Ces deux caisses ont fusionné et à partir du 1^er janvier, le salarié qui voudra partir à 62 ans, aura une pension de 10% sur sa retraite complémentaire pendant 3 ans ».

 

 

1. Davanture rappelle qu’il peut éviter cette ponction, à condition qu’il travaille jusqu’à 63 ans. On voit que ces caisses poussent les salariés à quitter les entreprises le plus tard possible. Il faut absolument que nous les retraités, puissions aider les actifs à comprendre ce qui se trame au niveau de la retraite par points ».

 

Pour Gérard Burtin, président de l’Institut de l’Histoire Sociale (IHS),  qui « entend beaucoup parler de revenus, de charges, de retraite par points, il est bon de rappeler que notre système de solidarité en France est unique dans le monde. Mais il y a de la pédagogie à faire auprès des jeunes qui se lancent dans la vie professionnelle. Car ils ont du mal à comprendre la solidarité nationale. Que celle-ci s’est faite avec des luttes sociales, comme la CSG, qui avait été mise en place pour sauver le système social et on connait la suite ».

 

 

Et de proposer qu’on enseigne dans les écoles la solidarité nationale. Un peu plus tard, M. Burtin évoqua l’histoire de la création ouvrière et Ambroise Croizat, « le père oublié de la protection sociale ».

 

 

Bruno Silla, du PCF du Bassin Minier, parle de la répartition des richesses. « Je ne suis pas d’accord, car qui crée la richesse ? C’est le travail, pas le capitalisme.  Je n’ai aucune intention de partager ma richesse avec le capitalisme.

 

 

Le problème de fond, qui a des conséquences sur la sécurité sociale, le Smic, les conditions de travail etc, tout se résout au système capitaliste. Et de parler du PDG du groupe Michelin, Jean-Dominique Senard, a touché en 2017, 3,6 millions d’euros en rémunérations, soit 215 fois le Smic annuel.

 

 

Inimaginable pour M. Silla, pour qui les mercenaires du capitalisme sont trop bien payés. Et toujours pour le groupe Michelin, le montant payé aux actionnaires divisé par le nombre de salariés du groupe, 7000 euros par semaine ! L’argent existe et il ne faut pas le partager avec les capitalistes, mais il faut se le réapproprier…

 

 

Gérard Foucherot, du syndicat CGT retraités multipro, évoque le film « La Sociale » et pense qu’il serait bien de le rediffuser. Et de parler de Denis Kessler (qui a été vice-président du MEDEF), en termes peu flatteurs. « Ces gens-là regardent la Sécu avec beaucoup de gourmandise. Car pour eux, il n’y a que l’argent qui compte. Pas les êtres humains ! ».

 

 

Dans son village de Saint-Romain-sous-Gourdon, il y a un homme qui dans la vie active était juriste dans une entreprise. Lors d’une discussion, une question s’est posée : le capitalisme est-il immoral ou amoral ? M. Foucherot pense que le capitalisme est immoral.

 

 

Et d’évoquer le philosophe allemand Emmanuel Kant, qui disait « Traite toujours autrui comme une fin et jamais seulement comme un moyen ». « Considère l’argent comme un moyen et non comme une fin en soi » poursuivit l’homme. Or, le capitalisme considère l’argent comme une fin en soi et non comme un moyen, et les êtres humains comme des moyens de gagner cet argent ». Martelant : « Donc, le capitalisme est immoral… ».

 

 

Et pendant ce temps-là, une partie des gilets jaunes défilait dans les rues de la ville…